Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05 mars 2008

Débat Zapatero - Rajoy

Ce dimanche il n’y a pas que les français qui vont aller voter. Nos voisins espagnols sont appelés à élire une nouvelle assemblée nationale (las Cortes) qui désignera de facto, le prochain locataire de La Moncloa , le Matignon espagnol.

Les deux face à face télévisé prévus entre les deux principaux chefs de partis, ont bien eu lieu les lundi 25 février et 4 mars. Il est possible de retrouver la retranscription du premier débat ici. Prologo.pdf

C’est la deuxième élection générale depuis la tenue des premières élections espagnoles en 1977 (soit un total de 9 élections législatives), qui voit s’affronter lors d’un duel télévisé, les chefs des deux premiers partis d’Espagne.

La pratique de tels débats parait aller de soit dans des pays qui possèdent un scrutin présidentiel comme les Etats-Unis ou la France lors du second tour. Mais pour un régime parlementaire où s’affrontent une dizaine de partis, ce face-à-face en campagne, entre les deux plus grandes forces politiques du pays, pose le problème de l’égalité de tous les partis face au temps médiatique.

Mais la présence de partis nationalistes régionaux, concourant aux côtés des partis d’envergue nationale espagnole, au suffrage universel mais dans la seule zone géographique où s’exprime ces identités, semble justifier cette inégalité de traitement. Pour autant c’est oublier la présence du troisième parti d’envergure nationale. En réalité, ces duels télévisés sont la conséquence d’un système électoral à tendance bipartisan, qu’ils contribuent à renforcer.

Les débats ont bien eu lieux. Ils ont vu s’opposer José Luis Zapatero, président socialiste sortant du gouvernement espagnol, à Marinao Rajoy, chef du premier parti d’opposition. Deux personnalités, deux projets

Le premier débat a montré selon moi une Espagne politiquement crispée. Le ton des deux candidats était quand même assez violent, chacun accusant l’autre, non seulement de mensonges, mais d’indignité par rapport au pays et aux citoyens. C’est aussi un duel très tourné sur le passé puisque chaque candidat a renvoyé l’autre à ses actions politiques passées. Mariano Rajoy, comme à son habitude depuis 4 ans, a dépeint une Espagne brisée par 4 ans de gestion socialiste. Zapatero à de son côté renvoyer son adversaire à ses responsabilités durant les années Aznar.

La stratégie de Rajoy semble « normale » (comme chef d'opposition) même si elle s’en trouve en pratique affaiblie par une violence, une arrogance et une excessivité insoutenable. Celle de Zapatero n’élève pas le débat, même si elle a un sens certain lorsqu’on voit Rajoy assumer fièrement les dérapages du gouvernement Aznar (guerre en Irak, mensonge vis-à-vis de l’attentat du 11 Mars 2004). Zapatero a su défendre son bilan mais s’est parfois perdu dans les statistiques, qui accumulés sur un laps de temps aussi court, conduit à l’overdose. Enfin, Rajoy a centré ses interventions à critiquer la gestion socialiste en ce qui concerne l’immigration (la régularisation massive des travailleurs immigrés), du terrorisme basque (négociation avec l’ETA) et l’organisation politique de l’Espagne (en gros le Statut de la Catalogne ). D’après moi, elles sont exagérées mais elles mobiliseront sûrement son électorat droitier.

Le second débat m’a paru plus détendu et surtout plus intéressant. Les deux candidats ont tour à tour présentés leurs propositions en matière économique, de questions sociales, d’éducation, de logement etc. Les sujets européens, d’environnement ou de politique étrangère (notamment vis-à-vis de l’Amérique Latine) ont été à peine abordés. Le candidat conservateur a de nouveau lancé le débat sur le terrorisme, l’immigration et l’organisation statutaire de l’Espagne, mais avec peut être moins d’agressivité. Mais Zapatero m’a semblé dominer le face-à-face, tant par ses propositions (plus nombreuses que celle du candidat conservateur), que par ses répliques aux diverses attaques. Rajoy a paru parfois désorienté et lent à réagir aux réponses-attaques du président du gouvernement.

Maintenant, la campagne continue jusqu’au 9 mars prochain. Je souhaite pour ma part une victoire socialiste pour un second mandat de Zapatero.

Les commentaires sont fermés.