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22 octobre 2008

El pintor de batallas

barceloneLors de mon séjour à Barcelone l’an passé, à l’occasion d’une fête catalane - dont j’ai oublié le nom - où la tradition veut qu’on offre une rose aux femmes et un livre aux hommes, mon oncle m’avait offert El Pintor de Batallas (le peintre des batailles) d’Arturo Pérez-Reverte.

L’auteur est membre de la Real Academia Española, l’équivalent - je suppose - de l’Académie française. Il est notamment l’auteur de la série Capitan Alatriste récemment porté au cinéma avec Viggo Mortensen dans le rôle du personnage principal (j’avoue ne pas avoir vu le film mais il a l’air bien). Enfin, dans l'ordre de l'anecdote, l'auteur a signé un Manifeste pour une Langue Commune, en vue de défendre le castillan dans certaines communautés autonomes (le super-régions espagnoles). Il s'explique .

L’histoire tourne autour de Faulques, un ancien photographe de guerre, retiré dans une tour d’un petit village face à la Méditerranée et qui entreprend la peinture d’une grande bataille intemporelle. Une fresque largement inspirée des guerres qu’il a couvertes avec sa compagne décédée des années auparavant.

Mais un jour il reçoit la visite d’un homme tout droit surgit de son passé de photographe venu honorer une dette mortelle. Le chasseur et la proie vont alors cohabiter jusqu’à l’achèvement de l’œuvre del Pintor de Batallas, chacun exprimant peu ou prou ses motivations et son parcours depuis leur première rencontre.

Habilement écrit, le récit alterne prodigieusement entre une série de flash backs du personnage principal, torturé par les souvenirs de sa compagne qu’il a vu mourir sous ses yeux, et les échanges, parfois aux accents de monologues, entre le peintre et l’étranger. Cette articulation permet à l’auteur d’aborder des thèmes aussi variés qu’imbriqués : l’art, la science, la guerre, l’amour, la lucidité, la solitude...

En fond, un questionnement sur la responsabilité que peut avoir un étrange spectateur comme l’est un photographe de guerre dans la vie des gens qu’il révèle à la face du monde. Une sorte d’effet papillon en somme. Et enfin cette fresque, bien décrite dans plusieurs passages du livre, dont je comprends après coup toute la symbolique qu’elle comporte : les deux personnages se retrouvent à la fois créateurs et membres d’un monde à l’agonie. Un champ de bataille, point de départ de leur rencontre, point d’arrivée de leur histoire respective.

Au final, j’ai mis un certain temps à lire ce livre. Ca faisait quelques temps que je n’avais pas lu l’espagnol, et la richesse du vocabulaire et de la description m’a longtemps rebuté. Un livre, on y est ou on n’y est pas. Par ailleurs le thème, vous l’aurez compris, n’est pas très joyeux. Quant au personnage central, torturé par ses souvenirs de guerre et refermé sur lui-même, on éprouve tout juste de l'empathie. Physiquement malade, il cherche dans son œuvre un sens à sa vie et un point de salut. Mais il est déjà mort…

00:09 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : barcelone

Commentaires

J'ai répondu par mèl à ton com' chez moi (com' à supprimer ;-))

Écrit par : Quidam LAMBDA | 26 octobre 2008

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