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12 mars 2010

Peut-on vivre sans aller voter ?

A quelques jours du premier tour des élections régionales, il n'est pas rare de croiser encore quelques électeurs indécis, également tentés par l'abstention. Parmi ceux là, certains cachent mal leur scepticisme sur l'intérêt et le sens du vote. Et leur récurrente question - « A quoi ça sert de voter !? » - laisse difficilement indifférent les démocrates convaincus.

Le gouvernement a lancé il y a quelques mois le scandaleux « débat » sur l'identité nationale et de l'immigration. Le durcissement de la politique sur l'immigration a conduit les services préfectoraux à remettre en cause la nationalité française des concitoyens qui venaient renouveler leurs papiers d'identités. Ce qui apparait comme une bévue administrative matérialise en fait la précarité (voire la négation !) de notre identité citoyenne. Face à cette dérive, le vote, parce qu'il exprime la voix de celui qui acquiert le rang de citoyen, est le pouls de la  vie démocratique et le ciment de notre identité républicaine.

Je pense également qu'une part de l'abstention et/ou du scepticisme des électeurs vient du fait que les gens, au final, ne savent pas à quoi servent les régions. J'ai pu en prendre la mesure en tractant sur le marché de ma commune le samedi matin. Les candidats de la liste socialiste en Midi-Pyrénées, présents sur le marché à l'occasion, ne manquent pas de rappeler les compétences de la Région.

Une Région, ce n'est pas un mini-Etat. N'étant pas dans un contexte d'Etat fédéral comme en Allemagne ou aux Etats-Unis, nos régions n'édictent pas leurs propres lois et ne créent ni ne lèvent des impôts propres à leurs territoires. Dotée de la clause générale de compétence, la collectivité « région » peut intervenir dans tous les domaines où elle estime, via l'assemblée délibérante (le conseil régional), la représentant, devoir intervenir et sous réserve de respecter la loi (produit de l'Assemblée Nationale et du Sénat).

Mais les différentes lois de décentralisation ont confiées aux régions des champs de compétences précis. La Région intervient en matière de développement économique (aide aux entreprises, de filières locales), de transport férrovière (TER), d'aménagement du territoire (développement durable), de formation professionnelle et d'apprentissage, de lycée (personnel TOS, création et rénovation d'établissements scolaires ainsi que le mobilier). Autrement dit, la région intervient dans les affaires de la vie courante, aux cotés des départements et des communes.

Malgré des budgets limités et des règles budgétaires strictes encadrant leurs dépenses (la région ne peut s'endetter que pour investir), les régions, avec l'ensemble des collectivités locales, réalisent les ¾ de l'investissement public. En dépit de nombreux bouleversements (transferts de compétences non toujours compensés financièrement par l'Etat ; suppression de la taxe professionnelle, principale ressource fiscale des collectivités), les régions participent au soutien de l'activité des entreprises locales et au développement durable de nos territoires.

19:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (3)

Commentaires

hello Pablo
je n'avais pas lu ton post, ici les abstentionnistes que je connais n'en démordent pas: le bonnet blanc/ blanc bonnet s'est incrusté dans leur cerveau à force de se l'être mis sur la tête enfoncé jusqu'aux oreilles :o)
Mais ce n'est qu'une partie, une autre déteste avoir des obligations le Dimanche et les derniers se disent qu'ils voteront Dimanche prochain...

Écrit par : Catherine | 15 mars 2010

Il y a aussi l'abstentionnisme subi, c'est les quelques personnes qui se débrouillent pour arriver après la fermeture du bureau du vote. Ils ne sont pas très nombreux, peut être une vingtaine de personnes dans ma communes de 10 000 habitants (5000-7000 électeurs?). Faut dire qu'il y a parfois la confusion: 18h pour les petites communes, 19h pour certaines, 20H pour les grandes villes...

M'enfin c'est pas l'essentiel de l'abstention :)

C'est quand même difficile de convaincre les gens en ces temps difficile. Je peux comprendre qu'avec cette crise, quand on est au bord du gouffre ou que les perspectives personnelles sont sombres, on en arrive à se détacher de la vie civique.

Mais ce faisant, à mon avis, c'est le sens de communauté qui en prend un coup. Car sociologiquement, le rôle du vote est la réaffirmation par l'individu de son appartenance à une communauté humaine donnée.

Écrit par : Pablo | 16 mars 2010

si dans leur esprit, voter ça ne change rien, ne pas voter ça ne change pas grand chose non plus puisque l'abstention est hors-jeu . Dans un sens je les comprends les temps d'austérité de rigueur et de serrage de ceinture sont devenus insultants avec le sauvetage des banques et le retour à la "norme" qui s'en est suivi ... reste que sans le vote il ne reste pas grand chose!

Écrit par : Catherine | 17 mars 2010

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