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03 avril 2011

Zapatero ne sera pas candidat en 2012

C’est maintenant officiel. Un peu moins d’un an avant les prochaines élections législatives en Espagne, José-Luis Rodriguez Zapatero vient d’annoncer qu’il ne souhaitait pas concourir pour un troisième mandat.

Depuis quelques mois déjà, la question parasitait l’actualité politique espagnole. Les média pressaient le Président du Gouvernement de clarifier sa position pour 2012 et spéculaient déjà sur le nom du successeur.

Il faut dire que les sondages révélaient une différence significative d’intentions de vote selon que le leadership socialiste pour 2012 soit assuré par Zapatero ou par Rubalcaba, Ministre de l’Intérieur et premier vice-président du gouvernement.

Le PSOE va donc se consacrer à la préparation et à l’organisation de primaires (internes) de désignation dans les mois qui viennent, une fois passées les élections municipales de mai prochain.

Autant dire que Zapatero paye lourdement les effets de la crise (taux de chômage de 20%, un jeune sur quatre sans emploi), et sa gestion « brouillonne » (déni de crise, passage soudain d’une politique keynésienne à une politique d’austérité).

Les législatures se suivent et ne se ressemblent pas : Zapatero aura connu la période la plus faste de l’Espagne de l’ère démocratique puis aura eu à gérer la pire crise économique et financière des trente dernières années.

Son œuvre législative aura été importante : loi sur la mémoire historique, loi sur le mariage homosexuel et l’homoparentalité, loi sur la dépendance, la réforme territoriale, la revalorisation des retraites, la réduction de l’emploi temporaire, le développement des énergies renouvelables etc.

Le sacrifice politique de Zapatero va peut être sauvé les socialistes aux municipales mais je crois très peu à un sursaut d’ici l’an prochain. Les deux favoris à sa succession (Rubalcaba et Chacon, la jeune ministre de la Défense) auront bien du mal à se distinguer de Zapatero, aux côtés desquels ils ont été ministre.

Toutefois, si la situation économique s’améliore et que la pression financière sur l’Espagne se relâche, les socialistes peuvent espérer l’emporter l’an prochain. A condition qu’ils puissent se réinventer, ce qui n’est pas évident après huit ans aux responsabilités.

L’annonce m’a surpris. J’étais persuadé qu’il se représenterait, en dépit des difficultés. J’ai beaucoup de sympathie pour le bonhomme étant donné que je suis devenu sympathisant socialiste alors qu’il arrivait au pouvoir. Il représentait le retour de la gauche en Europe.

Je l’ai vu en meeting à Toulouse pour les européennes de 2004 et à Barcelone pour les municipales de 2007. Il ne m’est jamais apparu comme un grand orateur mais avec son style bien à lui, il savait habilement concilier valeurs de gauche, propositions et bilan de ses actions.

Alors qu’en France les socialistes s’enfermaient dans l’opposition, sans leader et sans projet mobilisateur, les socialistes espagnols donnaient l’image d’une gauche qui gagne, sachant concilier développement économique et redistribution sociale. Entre temps la crise est arrivée et ils n’ont pas pu échappés à l’austérité.

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