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28 août 2011

Visa pour l’image 2011

Depuis 23 ans, chaque année en cette fin de période estivale, Perpignan accueille le Festival International de Photojournalisme dit Visa pour l’image. L’occasion de revisiter l’actualité de ces derniers mois, riche en événements, les uns chassant les autres à un rythme effréné, mais aussi de découvrir quelques expositions intéressantes.

La première fois que je suis venu, c’était en 2006. Je me souviens encore bien des quelques des expositions que j’avais vu: le commandant Massoud, la région de Tchernobyl et la vie difficile des populations qui y vivent, la Louisiane dévastée par Katrina, le Chili sous Pinochet, l’enterrement de soldats américains tombés en Irak. Pas eu l’occasion d’y retourner depuis.

Mon oncle et ma tante m’ont proposé d’y aller samedi. Timing idéal, c’était le premier jour du festival, du coup pas trop de monde sur les différents sites. Ce qui laisse plus de temps pour apprécier les photos et les sujets exposés. Au-delà des révolutions arabes et de Fukushima, qui ont dominés l’actualité, il y avait des expositions sur la guerre civile au Soudan et en Somalie.

Parmi les thèmes moins actuels, citons les FARC en Colombie, la guerre des cartels au Guatemala, les familles de victimes des guerres des bandes en Californie, Haïti dévasté. Des images très dures parfois. Beaucoup d’émotions « immortalisées » aussi. Je m’attardais parfois à scruter les traits de visages de ces inconnus, victime du destin ou de la nature humaine.

On compte aussi des sujets moins glauques, voir drôles, comme ces barons de la pègre londonienne, maitres de la nuit et de ses excès mais qui frisent presque le cliché ; ou encore ces britanniques lambda en tenue ou position aussi excentriques que ridicules, et dont on aime tant se moquer. Plus apaisant, des photos sous marines de la banquise ou de récifs de corail.

Le thème qui m’a peut être le plus marqué reste les patients des services de psychiatrie chinois, pris en photo entre 1989 et 1990. C’est quasiment des prisons, des lieux d’enfermement où l’on parque les gens plus qu’autre chose. Et la photo qui m’a le plus ému est celle d’une vielle femme et d’un enfant dont elle n’est pas parente, fuyant les combats et la famine au Soudan. J’ai admiré (imaginé) cette sorte d’instinct maternel ou de solidarité.

Sur toutes les photos couvrant les révoltes et les guerres civiles, je me suis beaucoup interrogé sur le regard et l’état d’esprit du photographe. Il y a du courage à côtoyer des guerriers sur le champ de bataille, au péril de sa vie. C’est les lettres de noblesse du photo journalisme. Mais face à la misère, la détresse ou la mort en action, comment réagissent-ils en leur fort intérieur ?

Une interrogation qui m’a fait me rappeler l’histoire du Peintre des batailles, d’Arturo Perez- Reverte, à propos d’un ancien photographe de guerre, désormais reclus dans sa tour d’ivoire en attendant la mort.

Commentaires

J'avais beaucoup été interpelé lors de ma mission au Bénin, l'appareil photo en main ...

Il avait souvent fallu que je me force pour appuyer sur le bouton.

j'éprouvais une sorte de sentiment d'indécence. Et pourtant, je ne regrette pas les quelques photos faites. en particulier une, qui figure sur mon ancien blog ... :-)

Écrit par : Songoh Khan | 31 août 2011

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