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03 mars 2012

Quo vadis Europa ?

De bien tristes nouvelles sur le front européen récemment…

« Mme Merkel, le président du Conseil italien, Mario Monti, et le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, se seraient ainsi "engagés verbalement" à ne pas recevoir François Hollande, que les sondages donnent vainqueur de la présidentielle, affirme Der Spiegel. Une promesse à laquelle se serait joint le premier ministre britannique, David Cameron. » (Le Monde avec AFP)

La raison ? François Hollande a annoncé en janvier dernier son intention, s’il est élu en mai prochain, de renégocier l’accord européen sur le pacte de stabilité, avec l’idée d’y insérer tout un volet sur la croissance. Merkel ne veut absolument pas en entendre parler.

Je trouvais déjà limite qu’elle apporte officiellement son soutien à la candidature de Sarkozy, c’est sans doute inédit dans la diplomatie européenne, mais refuser maintenant de rencontrer Hollande et faire passer le mot à ses homologues européens, c’est quand même faire preuve de bien peu d’intelligence.

On peut concevoir qu’ils ne souhaitent pas une renégociation des traités, en raison de divergences d’analyses économiques ou d’un équilibre diplomatique inter- gouvernemental trop fragile pour s’engager de nouvelles négociations. Mais snober celui qui est pressentie pour être leur futur interlocuteur, c’est bien mal engager l’avenir.

La position de Rajoy est d’autant plus surprenante que le bonhomme demande une révision du calendrier de retour à l’équilibre budgétaire, qu’il sait ne pas pouvoir tenir en raison de l’entrée en récession de son pays. S’il croit qu’il gagnera l’estime et la confiance des autres dirigeants européens pour une éventuelle concession à l’avenir, il commet là une grave erreur.

Quant à Mario Monti, je dois reconnaitre ma grande naïveté quant à sa position sur le nouveau pacte de stabilité et de croissance. Je pensais qu’il militait pour une autre politique de croissance. Mais la lettre envoyé par 12 premiers ministres européens à Von Rompuy et Barrosso montrent le sens très particulier donné à celle-ci : il s’agit de libéraliser certains secteurs et d’harmoniser certaines règlementations.

Je ne sais pas les intentions réelles de François Hollande ni quelles seront les marges de manœuvre diplomatiques dont il disposerait, si d’aventure il est élu en mai prochain, mais j’ose espérer une inflexion significative de la politique économique européenne. Parce que la direction actuelle nous amène tout droit au désastre.

Commentaires

La traduction de la lettre portée par David Cameron et cosignée par 11 Premier Ministre (dont Monti et Rajoy).

http://www.les-crises.fr/exigences-de-reformes/

Un site dont je recommande au passage la lecture.

On en a très peu parlé dans les média français (presse écrite en particulier). J'en ai eu vent dans El Pais qui a le mérité de mettre en pièce jointe les documents (lettres, rapports) qu'il cite/analyse.

Écrit par : Pablo | 04 mars 2012

Une certaine Europe aux abois, la même d'ailleurs qui a mis a terre le peuple grec de manière très violente. A croire que l'histoire ne sert à rien.

Écrit par : Catherine | 07 mars 2012

Toute proportion gardée, quand je lis ce qu'il se passe en Grèce, je ne peux m'empêcher de penser à l'Allemagne après-guerre (1918) et les remboursements pharamineux qu'on lui a imposée et qu'elle ne pouvait pas payé. On sait comment cela a fini. La Grèce doit organiser les législatives dans quelques mois. Si un coup d'état militaire n'a pas pris le relais d'ici là.

Écrit par : Pablo | 10 mars 2012

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