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19 septembre 2012

Les enfants du khat

Les enfants du Khat.jpgOriginaire d’Ethiopie, le khat est un arbre proche du fusain d’Europe dont les feuilles, amères et euphorisantes, sont très prisées des Djiboutiens, qui les mastiquent à longueur de journée. Cette drogue, légalisée par l’usage, régit les comportements et l’économie de ce petit pays de la Corne d’Afrique. Livré par avion à la mi-journée, il vaut mieux éviter la route à ces heures là, surtout à proximité de l’aéroport. Il faut voir comment le khat paralyse la vie économique et sociale du pays tout les après-midi.

Le livre raconte l’histoire d’Asli, une jeune fille qui s’est assagie depuis qu’elle pratique et étudie l’islam. Ainée d’une famille nombreuse, elle a du très vite abandonner ses études pour s’occuper de ses frères et sœurs. Sa mère, qui travaille sans relâche pour faire vivre la famille, est vendeuse de khat. Son père, sans emploi, est complètement dépendant du khat dont il est sous l’emprise la plus part du temps. A travers ses multiples anecdotes, Asli décrit une société gangrénée par le khat et une jeunesse sans repères si ce n’est le rêve d’un ailleurs (l’occident), la religion ou le khat.

Publié en 2002, Les enfants du khat est le premier roman de Mouna-Hodan Ahmed, enseignante de français au Lycée d’Etat de Djibouti. Le récit d’Asli nous plonge en plein dans le difficile quotidien des djiboutien(ne)s. Tous ces épisodes sur la violence domestique, l’excision, le mariage arrangé, le désœuvrement de la jeunesse… dessine le rôle important de la femme dans cette société, partagée entre traditions et vie moderne mais fondamentalement portée par elle.

Prodigieusement bien écrit (riche en « paroles sages » et en bons mots, un vocabulaire animalier très bien choisi pour décrier certains comportements humains, et puis l’ambiance locale très bien retransmise), le roman souffre à mon goûts de deux (petits) handicaps : l’abondance de mots djiboutiens (somalis ou arabes en fait) obligeant à plusieurs allers-retours au lexique ; un découpage un peu particulier du livre, des chapitres plus courts auraient fait l’affaire.

PS: pour une fiche de lecture beaucoup détaillée, je vous suggère ce lien.

23:23 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0)

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