Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08 avril 2009

The Plot Against America

En 2006 paraissait La complot contre l’Amérique de l’écrivain américain Philip Roth. La première de couverture du livre – un timbre et une croix gammée – et surtout le scénario – l’arrivée au pouvoir en 1940 de Charles Lindbergh sur la base d’un programme anti-guerre et antisémite – avait attirée mon attention. Mais je n’ai acheté le livre que l’été dernier, pour le prêter de suite à un amis, et ne l’ai lu qu’entre novembre et décembre.

Que ce serait-il passé si Charles Lindbergh, connu pour ses exploits aéronautiques comme pour ses opinions antisémites, avait accédé à la Maison Blanche alors que l’Europe puis le Monde s’engageait dans une nouvelle guerre mondiale ? Philip Roth, qui était âgé de sept ans en 1940, opte pour le récit partiellement autobiographique pour imaginer puis décrire le vécu et le ressentie de sa famille, de confession juive, face aux évènements.

Dans les premiers chapitres, le décor familial est planté. La famille Roth, issue de la petite classe moyenne, vie modestement dans les quartiers juifs de New York (?). Le père qui travaille dans les assurances est un supporter du grand Roosevelt. La mère, femme au foyer, est une femme discrète. Philip est alors un enfant effacé, collectionnant les timbres, entre le grand frère, un artiste en herbe qui sait attirer l’attention, et Calvin, le cousin orphelin, quasiment jeune adulte, que ses parents ont recueillit.

Lorsque Lindbergh fait ses premières déclarations, le sujet anime le débat de la communauté juive mais n’inquiète pas outre mesure. Or l’aviateur, fort de son statut de héros national, voit sa popularité augmenter en jouant sur la fibre isolationniste des Américains. Il finit par être investie, de façon inattendue, lors des primaires du Parti Républicain, pour affronter Roosevelt aux élections présidentielles de 1940. Accusant ce dernier de vouloir conduire les Etats-Unis dans une guerre qui n’est pas la leur, sous l’influence de « lobbies étrangers » (anglais, juifs et communistes), Lindbergh finit par être rallié par un rabbin d'influence, invalidant les attaques sur son supposé antisémitisme. Il finit par battre Roosevelt en promettant aux Américains de signer un traité de non agression avec l’Allemagne nazie.

La petite vie tranquille de la famille Roth est alors rompue. Calvin décide de s’engager dans les forces canadiennes pour aller combattre le nazisme en Europe, il en reviendra mutilé. La famille Roth subie les premières discriminations anti-juives lors d’un voyage à Washington. La belle sœur vante aux Roth les mérites du Président Lindbergh et se rapproche du Rabbin qui soutient ce dernier. Le frère de Philip participe à une opération lancée par le gouvernement américain visant à placer les enfants juifs, sur la base du volontariat et pour quelques mois, dans une famille américaine classique. Du haut de ses 10 ans, l’enfant en ressort supporter convaincu de Lindbergh. La cohésion familiale en prend un coup.

Je n’en dirai pas plus sur l'histoire pour ne pas gâcher le plaisir de découvrir le livre.

Tout au long du roman, Roth alterne entre le regard impuissant mais saisissant de l’enfant sur le désarroi et la panique de ses parents face aux évènements et la vie et les préoccupations d’un petit garçon, indirectement concerné par les affaires de ce monde, mais partiellement conscient des dangers de celui-ci. Alors qu’on aurait pu imaginer, sur la base de l’expérience nazie, que la communauté juive américaine soit victimes d’actes de violence physique, c’est en fait la pression psychologique qui est mis en avant, par l’état presque paranoïaque des parents Roth. Alors que sous le IIIème Reich, la politique antisémite visait à concentrer les juifs à l'intérieur des camps, à l'abri des regards, la politique de Lindbergh consiste au contraire à isoler les juifs américains sur tout le territoire américain, parmis les Américains.

La fin de l’histoire m’a déçue car elle vient un peu subitement. On a le sentiment que les derniers chapitres ont été bâclés, comme si l’auteur n’arrivait pas à s’en sortir. La tension politique que l’on ressent tout au long de la première moitié du roman débouche subitement sur de la violence ouverte qui fait tout basculer. C’est alors qu’est révélée la nature du complot contre l’Amérique. Et alors on se dit que ce qui fondait l'histoire est largement impropable.

23:26 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Dans le même genre mais en beaucoup plus prenant, -c'est un thriller- tu as Fatherland de Robert Harris.

Je suis sur que tu adorerais : il a aussi écrit "Enigma"

Écrit par : Belgo5.0 | 11 avril 2009

Les commentaires sont fermés.