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17 août 2011

Le facteur ascension

science-fiction, frank herbertIl s’agit du quatrième et dernier tome de la série « Le Programme conscience ». Décédé en 1986, Frank Herbert n’a pas participé à sa rédaction. Bill Ransom explique toutefois dans une courte préface, qu’il a écrit le livre à partir du scénario co-rédigé avec Frank Herbert. Mais à aucun moment le style diffère des autres tomes.

Vingt cinq ans ont passés depuis les événements rapportés dans L’effet Lazare. Les capsules d’hibernation, laissés en orbite de Pandore par Nef lors de son départ à la fin de L’Incident Jésus, ont étés récupérées. Parmi les clones humains qu’elles abritaient, on retrouve Flatterie le psychiatre-aumônier de Destination Vide.

La renaissance du varech, cette étrange espèce végétale aquatique aux pouvoirs surnaturels, a permis à nouveau le contrôle des courants des océans et l’émersion de continents, sur lesquels Iliens et Siréniens se sont installés. Mais le varech n’a pas encore atteint le statut d’Avata, et les hommes tentent de limiter son extension.

Flatterie a mis en place une dictature impitoyable, basée sur la répression armée, le rationnement alimentaire des populations et le contrôle de l’information. Il s’attaque aux superstitions des populations à l’égard du varech dont il souhaite contrôler l’extension. Il entreprend la création d’une navette spatiale et d’une I.A. pour quitter Pandore.

Tous les espoirs sont placés en Crista Galli, une jeune femme sortie de la profondeur des eaux, prisonnière de Flatterie. Quand Ben et Rico, membres des Enfants de l’Ombre (la résistance) réussissent à l’enlever, Nervi, l’homme de mains de Flatterie, part à leur poursuite. La chasse à l’homme commence. L’avenir des Pandoriens et d’Avata en dépend…

Ce dernier tome m’a semblé de moins bonne facture que les précédents. L’histoire tarde vraiment à se mettre en place. Des chapitres viennent décrire la difficile vie quotidienne des humains mais apportent peu à l’histoire. Les personnages principaux sont très peu attachants, alors que certains personnages, presque figuratifs, auraient du être exploités.

J’avoue que le cadre général ne m’a pas convaincu d’entrée. Le retour de Flatterie, dans le rôle du Directeur criminel, cynique et paranoïaque qui n’est pas sans rappeler Morgan Oakes, m’a surpris et déçu. On comprend tardivement sa fonction de système de sécurité mais une personnalité plus complexe et nuancée lui aurait donné plus de  profondeur.

Par ailleurs, l’histoire se passe 25 ans après L’Effet Lazare. Or je suis surpris qu’en si peu de temps, la civilisation sirinienne ait complètement disparue, et que l’humanité, nouvellement installée sur les terres émergées, puisse bâtir des citadelles si grandes et technologiquement avancées. Disons que la transition entre les deux périodes est mal assurée.

L’intérêt du livre est toutefois de conclure, tout en ménageant une possible suite que Bill Ransom semble avoir exclu, la saga « Le Programme conscience ». C’est moins la création ou constitution d’une conscience artificielle ou supernaturelle qui compte ici que la prise de conscience par les humanoïdes de Pandore – mutants, « normaux », clones – de leur humanité, et de l’importance des liens qui nous unissent.

Commentaires

Salut,
Je viens de re-relire la série "Conscience", et j'ai fait une petite recherche pour savoir ce qu'en pensaient d'autres lecteurs, et je suis arrivé ici.
Dans l'ensemble je partage les critiques. Le premier tome, est difficile à lire car il traite de ce qu'appelle le livre GEB d'Hofsdater, des boucles étranges, c'est à dire l'autoréférence. En clair une conscience se caractérise par le fait qu'elle pense le monde et se pense également. Et pour ce faire il faut dépasser sa programmation et surtout s'approprier un but, une raison d'être. Pour information, faire de l'IA (en vrai), implique les matieres suivantes: philo, psycho, neurobiologie, neurologie, etc...
La naissance de l'IA est apparue avec la connexion du boeuf à l'ordinateur central, et apres le processus d'apprentissage a aboutit une connaissance tellement avancée que les mysteres de la matiere ont ete perces, d'ou le saut hyperspacial de la fin du livre. Et ce point fait écho à ce que certains futurologues prédisent: la premiere machine super intelligente sera la derniere construite par l'homme. Elle aura un mode de pensée et de conception beaucoup plus puissant et moins borné, ce qui pourra se traduire par des évolutions exponentielles. Ce qui est arrivé à Nef finalement.

Pour les trois autres tomes, je dirai qu'il s'agit de la création d'une conscience artificielle biologique en la personne du varech. On remarque, comme pour tout biologique, cela passe l'intégration génétique, ce qu'a fait Louis en mixant de l'ADN humain et Varech.

A noter que les deux consciences artificielles ordinateur et varech ont abouti aux même resultats:
- Elles ont initiées par l'homme. L'équipage ombilical pour Terra, et Louis pour le varech.
- Elles ont occupé tout l'espace disponible (vaisseau, planete)
- La capacité a interagir de conscience à conscience avec les individus
- Elles régissent les destinées des hommes.
- A la fin elles partent explorer d'autres systemes.


De Frank Herbert, je te recommande Le cycle Co-sentince (l'etoile et le fouet et dosadi)
Et aussi l'autre grand, Asimov, avec le cycle Fondation.

Voila.

Écrit par : Hamid | 21 mars 2012

Bonjour Hamid.

Je voulais te remercier pour ton commentaire éclairé et pertinent du cycle Conscience, et en particulier pour le décryptage plus scientifique de Destination Vide.

D'Asimov, je n'ai lu que des recueilles de nouvelles (I-Robot et L'homme bicentenaire). "Actuellement" (parce que je traine un peu) je lis Hypérion de Simmons. Mais j'espère bien lire un jour Fondation et l'intégralité de l'oeuvre d'Herbert.

Écrit par : Pablo | 21 mars 2012

Salut Pablo,

en tout cas cela m'a fait plaisir de partager un point de vue sur l'approche systémique de certains auteurs (Herbert et Asimov étant mes préférés).

Pour Asimov, le cycle Fondation couvre la fin d'un empire galactique et la transition vers un nouvel empire. Une transition normale de 10000, qui peut ramenée à 1000 grâce à la supervision d'un groupe de scientifiques comportementalistes et statisticiens appelés Psycho-historiens, qui ont qui fondé une science, la psychohistoire qui permet de prédire l'histoire des grands groupes d'humains. Le grand nom de cette saga est l'inventeur de cette science qui s'appelle Hari Seldon.

Tu peux commencer par la série originale. Ensuite tu peux attaquer les extensions ajoutées par Asimov lui-même.

Asimov a un style plus léger que celui celui d'Herbert.

Enjoy.

Écrit par : Hamid Moutawakkil | 21 mars 2012

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