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06 novembre 2011

Derrière l’humiliation…

En faisant un petit tour sur le net, je suis tombé sur un billet d’humeur commentant la prestation de Philippe Poutou, le candidat du NPA pour la présidentielle, à l’émission de Ruquier « On n’est pas couché ». D’après le texte ce fut un véritable fiasco, tant par l’incompétence du bonhomme, novice dans les média, qu’au format de l’émission.

Ayant trouvé le jugement très cruel, j’ai décidé de regarder l’émission pour me faire ma propre opinion. Sur le fond, les positions du candidat /du NPA sur certains enjeux (l’euro, le nucléaire, la laïcité) sont plutôt confuses, ambigües, plein de généralités. Les journalistes ont mis en exergue les contradictions du NPA : c’est leur travail, c’est le jeu.

Mais j’ai été assez choqué, voir même écœuré, par l’accueil de Ruquier et de Michel Onfray, invité également, balançant entre la condescendance et le mépris. Ruquier le présentant par ses échecs personnels, son inexistence médiatique et politique, en insistant sur Besancenot. Onfray l’achevant par une critique sur l’inculture du NPA et des leçons sur sa posture médiatique.

C’est évident que Philippe Poutou n’a pas (encore) les codes, les références, les habitudes de l’univers médiatique, et les gens sur le plateau le lui font remarquer à plusieurs reprises. Son discours et son message ne sont pas au point, il hésite, il cafouille, il s’excuse, il reste silencieux etc. Il n’a pas les réflexes pour s’extirper ou éviter les questions pièges ou tendancieuses.

Je ne sais pas ce que l’homme a éprouvé en son fond intérieur – je sais pour avoir passé des oraux que ça peut être un très mauvais moment à vivre, là ça doit être puissance mille – mais j’ai ressenti l’émission comme une forme terrible d’humiliation. On fait payer à cet homme, avec le sourire et sans s’en rendre compte, sa qualité d’ouvrier et d’élément extérieur.

Cela met en évidence l’état de notre système politique et médiatique : un univers relativement autocentré, composé de professionnels, de communicants, d’experts ou d’un niveau éducatif similaire. On y retrouve souvent les mêmes, les bons clients et têtes de turcs. Entre information et divertissement, on s’y dispute la représentation du monde social. Mais même symbolique, la violence est écœurante…

PS/ Il m’arrive de me lancer l’écriture sous le coup de l’émotion ou avec une idée directrice qui évolue au fil des mots et de mes pensées, et du coup je fini parfois sur des choses inattendues, confuses ou non finalisés. La dimension politique est ici secondaire en fait, c’est le rapport de l’homme à l’image et au système médiatique qui m’a fait réagir…

23:45 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (4)

Commentaires

Pour Benoit Hamon, ça c'était passé un peu de la même façon au début. Ce petit univers médiatique est de plus en plus superficiel, la forme prime sur le fond.Et ils ne loupent jamais les erreurs de communication tout en taisant ce qui pourrait faire vraiment débat . Il y a beaucoup d'autosuffisance dans ce petit monde et peu de réflexion.. je ne regarde plus depuis longtemps ce genre d'émission elles m'écoeurent

j'aime bien quand l'écriture court de cette façon, c'est une liberté qu'il faut savoir se donner aussi, d'autant que l'écrit au format internet est quasi instantanée. et puis on peut toujours modifier après.

Écrit par : Catherine | 07 novembre 2011

Un article intéressant sur l'omniprésence des mêmes personnes dans les média :

http://lemonde.fr/actualite-medias/article/2011/11/06/le-cumul-des-mandats-dans-les-medias-fausse-t-il-le-debat_1598889_3236.html

C'est certain que journaliste/commentateur c'est un boulot, mais je me demande, vu le rythme de l'actualité politique/économique/sociale/ culturelle etc, comment ils font pour parler de tout et de rien, tous les jours, sans avoir l'impression de manquer de recul, sans avoir de doutes, de nuances etc.

Le système médiatique est l'objet d'une discussion récurrente avec un ami, plus âgé que moi, et on en sort à chaque fois plus désespéré qu'autre chose. Je m’interroge pas mal sur les effets psychologiques d'une exposition médiatique prolongée...

Les textes écrits avec un peu d'émotion sont souvent les plus intéressants. Par contre c'est rare que je retouche mes textes (correction grammaticale et orthographique mis à part). Une fois que c'est fait, c'est fait :)

Écrit par : Pablo | 07 novembre 2011

moi je complète :-)))
Le gros souci avec les médias d'aujourd'hui, c'est qu'ils partent tellement à la pêche du scoop au détriment de l'information qu' on est dans un phénomène d'anticipation dans lequel les suppositions prennent valeur de faits, et qu'à contre-coup, il est difficile de revenir sur leurs mensonges. De plus le choix des sujets n'est pas innocent et la frontière partisane est franchie depuis longtemps,accentué pas des commentaires subjectifs de plus en plus gênants. Il y a un profond problème de déontologie, complètement occulté. Mais Coluche en parlait déjà ^^

Écrit par : Catherine | 09 novembre 2011

Tiens, je viens d'apprendre que Polony gagnait 1400 euros PAR EMISSION *(les samedis), à côté de cela elle bosse au Figaro et a publié quelques livres. Poutou, ouvrier, doit gagner un petit plus EN UN MOIS.

* et encore il parait que c'est le revenu des intervenants pas encore très connu dans les média...

Écrit par : Pablo | 31 mars 2012

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