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08 novembre 2011

Débat Rajoy-Rubalcaba

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En juillet dernier le Président du Gouvernement espagnol, José-Luis Rodrigues Zapatero, annonçait de façon assez inattendue la tenue d’élections législatives anticipées. Elles auront lieu le 20 novembre, une date particulière pour l’Espagne puisqu’elle correspond à la date de décès de Franco.

Malgré la désignation d’Alfredo Perez-Rubalcaba, l’ancien Ministre de l’Intérieur de Zapatero et longtemps le mieux placé dans les sondages d’opinion, comme tête de liste du PSOE, et la dissolution récente de l’ETA, les socialistes espagnols sont largement donnés battu dans cette élection.

Le pays est très durement touché par la crise économique internationale. Cinq millions d’espagnols sont privés d’emplois. Le chômage des jeunes atteint près de 50%. La grande pauvreté augmente. Et la politique d’austérité engagée début 2010 par le gouvernement n’offre aucune perspective de sortie de crise.

C’est dans ce contexte de sinistrose économique et de contestation sociale – via le mouvement des Indignés – que les espagnols sont appelés à se rendre aux urnes. Le système politique espagnol favorise les deux grands partis : le PSOE et le PP. Leurs candidats respectifs se sont affrontés hier dans un débat télévisé.

Le débat était organisé autour de trois grandes thématiques : l’économie et l’emploi d’abord, les politiques sociales ensuite, la démocratie et la politique extérieure enfin. Chaque candidat a bénéficié de quelques minutes en début et fin d’émission pour expliquer et rappeler les raisons de sa candidature.

Mariano Rajoy, le candidat de droite, était dans une position confortable : le bilan de la majorité socialiste est franchement mauvais et les enquêtes d’opinion lui prédisent une large majorité absolue. Il s’est contenté de dramatiser le bilan du PSOE pour justifier un changement de cap sans beaucoup exposer de solutions. J’ai été frappé de le voir rivé sur ses notes.

Alfredo Rubalcaba, débateur craint et reconnu, comptait sur le débat pour marquer la différence et rattraper son retard. Mais après un bon début, riche en propositions, il a choisi d’attaquer son adversaire sur les points ambigus de son programme pour l’obliger à s’expliquer. Du coup il est apparu un tantinet agressif et suffisant. Par contre je lui trouve clairement une stature d’homme d’Etat.

La dimension européenne et internationale a été peu abordée : Rubalcaba souhaite un Plan Marshall européen pour relancer l’économie et décaler dans le temps l’effort de redressement des comptes publics ; Rajoy veut défendre les intérêts des agriculteurs dans le cadre de la réforme de la PAC et investir dans les relations avec les BRIC.

Alors que je m’attendais à ce que les thèmes de démocratie et d’institutions soient l’occasion de répondre aux revendications des Indignés, il n’en fut rien (ou presque). Rajoy a réduit la question à une réforme générale de l’Etat (RGPP et réforme territoriale). Rubalcaba a proposé une réforme du monde du scrutin (proportionnelle) et la suppression d’un échelon de collectivité/ d’une charge publique (la diputacion).

Quelques éléments plus triviaux : la France fait référence (pour l’organisation des débats télévisés, pour l’imposition des riches, nos performances économiques malgré la crise) ; Rajoy s’est adressé deux fois à Rubalcaba en l’appelant de Zapatero ; il me semble avoir entendu Rubalcaba dire « cette fois c’est vous qui mentez » qui a crée un silence gêné de quelques secondes…

Quelques précédentes notes relatives à la politique espagnole:

- Le système politique et partisan espagnol

- Le débat télévisé Zapatero - Rajoy de 2008

- La politique économique de Zapatero (2004-2010)

- Zapatero ne sera pas candidat pour un troisième mandat

- Rubalcaba, le nouveau candidat des socialistes espagnols

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