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17 août 2014

La mort blanche

science-fiction, frank herbertJohn O’Neill, un américain d’origine irlandaise, vient de s’installer en Irlande avec sa femme Mary et leurs deux enfants. Spécialiste en biologie moléculaire, il travaille à Dublin dans un centre de recherche, dans le cadre d’une mission de coopération scientifique. La petite famille passe un séjour paisible sur la terre de leurs ancêtres. Mais un attentat à la voiture piégée, mis en œuvre par un groupuscule terroriste (l’IRA provisoire), tue Marie et les jumeaux.

Complètement dévasté, ayant perdu toute raison d’exister, O’Neill sombre peu à peu dans la folie la plus totale et se forge une nouvelle identité : le Fou. Seul, dans un laboratoire clandestin et de fortune, il met au point un virus qui va s’attaquer aux femmes, exclusivement, et les tuer… D’abord destiné à l’Irlande, l’Angleterre et la Libye, cette « peste blanche » se propage à vive allure sur tous les continents, au grès des déplacements des populations.

Le virus déstabilise tous les gouvernements de la planète dans un contexte de Guerre froide. Un groupe de scientifiques des principales puissances s’attèlent à identifier les symptômes de la maladie, l’élément qui permet sa propagation, puis à trouver un remède. Des femmes sont mises en quarantaine pour être protégée. Une Force militaire de démarcation contrôle le mouvement des populations. Une Frappe de Feu éradique les zones infectées. Le monde s’enferme dans un isolationnisme local.

Non content d’avoir diffusé la peste, O’Neill souhaite en plus saboter les recherches scientifiques menées pour trouver un remède. Pour cela il revient en Irlande, pays en quarantaine et dirigé par des para-militaires, où il espère infiltrer un de ces labo et parachever son oeuvre. Sur son chemin il rencontre Joseph Herity - le terroriste qui a tué sa famille - le père Michael Flannery et un jeune garçon, qui a perdu sa famille lors de la peste et qui refuse de parler.

Ensemble, ils traversent l’Irlande jusqu’au labo de Killaloe. O’Neill prend la mesure des ravages de la peste, mais sa conscience et sa culpabilité s’éveille péniblement, à l’écoute de la joute verbale qui oppose tout au long du voyage, Herity et Flannery. Le premier justifiant la violence pour ses idées politiques, le second en appelant au pardon et à la responsabilité de chacun devant les hommes et devant dieu, le tout sur fond de culture et histoires irlandaises. Mais la peste a transformé les hommes au-delà de ce que le Fou pouvait imaginer…

Voilà donc la présentation tronquée - je passe arbitrairement sous silence bien des aspects de l’histoire et certains personnages - de l’avant dernier livre écrit par Frank Herbert avant sa mort en 1986. Un roman que j’ai beaucoup aimé malgré son rythme inégal et un récit un peu déroutant (multitude d’acteurs et d’intrigues secondaires). Avec génie Herbert esquisse une civilisation finissante, avec des personnages sombres mais attachants. Un monde où, malgré la perspective d’une disparition de la moitié de l’humanité, la découverte du remède et l’organisation de l’après-peste est au cœur d’une lutte de pouvoir et d’influence géopolitique …

18 décembre 2013

Champ mental

Encore une fiche de lecture sur une œuvre de Frank Herbert, mon auteur de science- fiction favori. Cette fois encore il ne s’agit pas d’un roman mais d’un recueil de sept nouvelles, écrites par Frank Herbert entre 1954 et 1973 et publiées alors dans divers journaux et magazines spécialisés dans la science-fiction.

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Essayez de vous souvenir

Un vaisseau spatial extraterrestre, haut de dix-huit kilomètres, s’est posé en plein désert sur le territoire américain. Ses occupants ont lancé un défi à toute l’humanité : « Nous allons vous soumettre un problème (…) Communiquer avec nous. Si vous réussissez, vos bénéfices seront grands. Si vous échouez, il en résultera la destruction de toute vie sensible sur votre planète ». En signe d’avertissement, ils ont neutralisés tous les satellites artificiels et rayés une île de la surface de la Terre.

Toutes les grandes puissances de la planète ont dépêchés aussitôt leurs meilleurs spécialistes du langage et de la communication. Ces derniers, parmi lesquels figure la psychologue Francine Muller, planchent sur le problème depuis des mois. Le temps presse alors même que les militaires de chaque puissance songent à s’attaquer au vaisseau, et à le faire avant leurs « alliés » de circonstance, dans ce contexte de guerre froide. Une très bonne histoire, avec en toile de fond une réflexion sur la communication au-delà du seul langage parlé…

Meurtre vital

Tel un virus qui pénètre un corps, humain ou autre, et se déploie dans celui-ci en s’attaquant aux anticorps, le Tegas/Bacit est une espèce extraterrestre à double personnalité qui prend possession d’un corps humain en réduisant au silence la conscience qui l’habite initialement. Tous les deux cents ans, le Tegas/Bacit doit ainsi changer d’habitant par un meurtre, sous peine de disparaître avec la dégénérescence naturelle du corps. Mais ce transfert est une opération risquée, surtout lorsque un petit contingent humain, imperméable à ces attaques, poursuit les Tegas/Bacit pour les exterminer.

Champ mental

Dans un futur lointain, des prêtres dirigent l’humanité qui se reproduit dans des cuves technologiques par un processus de régénérescence du corps et de l’esprit. Ces prêtres cherchent à éradiquer toute forme de violence et de peur car celle-ci pourrait déclencher un feu nucléaire à partir des bombes et missiles enfouies sous terre, sombre héritage d’une période antédiluvienne. En volant une de ces cuves, Ren, Jeni et Saim régénèrent Jorj, dans l’espoir de réactiver sa mémoire passée et désactiver les armes.

Martingale

Hal et Ruth Remsen, un jeune couple fraichement marié, traversent les Etats-Unis à bord de leur décapotable. Perdus sur une route déserte alors que la nuit tombe, ils décident de rejoindre l’énigmatique et désolé Hôtel du Repos du Désert. La pancarte à l’entrée de l’hôtel annonce que les jeux du hasard sont interdits. Une fois conduit à leur chambre par un réceptionniste froid et taciturne, ils se retrouvent prisonniers dans une sorte de monde parallèle avec tous ceux qui ont eu le malheur de s’arrêter dans cette pension. Pour s’échapper ils devront respecter la règle : Tout pari fera disparaître l’objet parié. Bien. C’est la nouvelle la plus courte du livre.

Chiens perdus

Suite à l’expérience hasardeuse d’un vétérinaire qui souhaitait lutter contre la prolifération des coyotes au Nouveau Mexique, tous les canidés de la planète sont progressivement touchés par une épidémie meurtrière que l’homme peut transmettre par une simple caresse. Pour protéger ceux qui ne sont pas encore infectés par le virus, le gouvernement planétaire a crée des réserves animalières. Verley Trent, un biologiste, et Hans-Meers, un professeur-vétérinaire, luttent pour créer un vaccin et sauver le meilleur ami de l’homme.

Le Comité du Tout

Le comité du Sénat pour les affaires intérieures et insulaires doit examiner en audience publique (et filmée) l’opportunité d’adopter un amendement visant à modifier une vieille loi de 1934 sur les pâtures publiques. Cet amendement vise à élargir des comités consultatifs et à modifier leur composition, ce qui affaiblirait la représentation des exploitants agricoles. Se sentant menacer, ces derniers se font représenter à l’audience par un des leurs, qui a crée une technologie qui va révolutionner l’agriculture. La nouvelle raconte le procès et pose la question du rapport entre média et pouvoir, entre monopole technologique et pouvoir. La nouvelle la moins intéressante du recueil à mon gout.

Selon les règles

Ivar Norris Gump travaille depuis des décennies pour la Compagnie Haigh qui gère les communications du système solaire à travers ses « rayons », de gros tubes installés dans des galeries profondes. Ces rayons permettent la transmission et la réception d’information vers des milliers de containers, lancés il y a 900 ans aux confins de l’univers. Ces capsules détiennent des embryons humains et animaliers, de quoi de reconstituer la vie et la civilisation ailleurs. Un de ces rayons semble défectueux. Une dizaine d’agents de la compagnie ont disparu en cherchant en analysant ces rayons.

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Très bon recueil de nouvelles pour qui aime le style Herbert et ses thèmes de prédilection. C’est très intéressant de voir comment certaines nouvelles font le pont avec l’univers de Dune, le grand chef-d’œuvre d’Herbert. Le Tegas/Becit fait penser aux mémoires intérieures des Bene Gesserit. Les cuves dans Champ mental rappellent les cuves des Tleilaxus et l’épreuve de Jorj celle de Duncan Idaho. Enfin une séquence de la dernière nouvelle rappelle le voyage de la Guilde.

28 octobre 2013

Les prêtres du Psi

Je vous présente une nouvelle œuvre de Frank Herbert, mon auteur de science- fiction favori. Cette fois il ne s’agit pas d’un roman mais d’un recueil de six nouvelles, écrites par Frank Herbert entre 1957 et 1967 et publiées alors dans divers journaux et magazines spécialisés dans la science-fiction.

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Les prêtres du Psi.

Lewis Orne est un jeune agent du puissant service Investigation et Normalisation (I.N), chargé au sein de l’Empire, d’employer la manière forte sur toutes les planètes en cas de menaces guerrières avérées. Il est envoyé en mission sur Amel, la planète de toutes les religions de l’univers connu, pour découvrir et tenter de déjouer le projet des prêtres du Psi de renverser le service I.N. Il devra y subir plusieurs épreuves mentales successives… En fait cette nouvelle est soit un extrait, soit base de travail du roman « Et l’homme créa un dieu ».

Les marrons du feu.

Les Slorins sont des extraterrestres qui peuvent prendre n’importe quelle apparence et sont connectés via un réseau mental télépathique. Il y a très longtemps une capsule de Slorins s’est écrasée sur la Terre et les membres survivants se sont disséminés sur la planète. Leur règle absolue : se fondre dans la masse, observer l’environnement et ne pas se faire remarquer. Smeg et Rick, deux slorins, sont envoyés en mission dans une bourgade américaine où un Shérif y fait régner l’ordre avec des pouvoirs de persuasion hors du commun.

La course du rat.

L’Amérique des années soixante. Welby Lewis est un brillant inspecteur à la brigade des affaires criminelles. Avec son sens du détail et sa logique, il voit son métier  de policier comme un super puzzle où l’assemblage progressif des pièces finit toujours par donner une image cohérente qui recèle la clé de l’affaire. Tout fini par s’expliquer et se justifier par la logique et la science. Lors d’un banal contrôle d’une entreprise de pompe funèbre, il remarque l’étrange présence de bouteilles de gaz. Il découvrira une étrange expérience. Pour moi la meilleure histoire de tout le livre.

Délicatesses de terroristes.

Dans cet univers où se côtoient humains et non humains, un service dans l’appareil de l’Etat est chargé d’organiser et de perpétuer des actes terroristes afin de maintenir l’ordre et la paix sociale. Jorj McKie travaille dans ce service particulier. Le périmètre légal d’action du Bureau des Terroristes est contesté par le Bureau des Contributions dont le représentant est un Pan-Spechis, une sorte de créatures aux sept vies, où chaque personnalité se développe indépendant des autres mais dans le même tissu cellulaire. La nouvelle expose en fait le déroulé du procès public du Bureau du Terrorisme. C’est le texte le moins facile à lire des six mais l’intrigue est très bien ficelée.

La drôle de maison sur la colline.

Ted et Martha Graham vivent dans une caravane. Ted est expert comptable agrée. Martha attend leur premier enfant. Aussi cherchent-ils à acheter une maison dans la région pour élever ce dernier. Un soir, à une heure avancée, ils sont contactés par les Rush, un couple au langage étrange, qui leur propose d’échanger leurs maisons. Une caravane contre une belle et grande maison sur la colline. Un échange qui a tout de l’entourloupe et qui sera lourd de conséquence pour les Graham. La nouvelle la plus courte du recueil.

Le Rien-du-tout.

Une jeune femme de 18 ans décide un soir de fréquenter un bar un brin malfamé en se la jouant comme son héroïne de série B. Elle y rencontre un Rien-du-tout, c'est-à-dire un membre de cette communauté d’hommes dénués de dons (de prescience, de télépathe…) dans une société où les pouvoirs psychiques ont l’air d’avoir décuplés. Ce sera son futur mari… Ainsi l’a prévu le Grand Tout, un des sages prescients de la Cité. C’est le premier texte de Frank Herbert où le personnage principal (et narratrice) est une femme.

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On retrouve dans ces six textes les thèmes chers à Frank Herbert : le rapport de l’homme à la religion, aux pouvoirs de l’esprit, au pouvoir. Le rapport à l’Autre aussi, qu’il soit humain ou non, qu’il soit dans une démarche pacifique ou agressive, qu’il soit à découvert ou caché. Bien que maitre dans le registre de la science-fiction, il montre dans ses textes tout son talent pour le genre policier ou fantastique.

15 juillet 2013

Le cycle Fondation - Asimov

Le cycle de Fondation constitue, avec celui sur les Robots, l’œuvre majeure d’Isaac Asimov, auteur prolifique et de référence en sciences-fictions. Fondation est d’ailleurs aujourd’hui un classique du genre. Initialement crée sous forme de nouvelles, l’univers et l’histoire de Fondation s’est progressivement enrichie au cours des 40 ans de carrière d’Asimov, grâce à l’influence et l’ambition de son éditeur, et bien sûr, au succès intergénérationnel de l’œuvre.

Composé d’abord de trois romans – Fondation, Fondation et Empire, Seconde Fondation – une série de nouvelles plus ou moins longues mais liées entre elles, bien que l’histoire se déroule sur plusieurs siècles, le cycle fut ensuite complété par un roman en deux parties, Fondation foudroyée et Terre et Fondation. Et bien plus tard sont venus se greffer d’autres romans qui constituent le prélude à Fondation, que je n’ai pas encore lu.

L’histoire se déroule 20 000 ans après notre ère. L’humanité a colonisé des millions de mondes, rassemblés au sein d’un Empire, dont le cœur politique est la planète Trantor, une gigantesque mégalopole administrative. Spécialiste de la psycho-histoire, une sorte de sciences de la prospective élaborée grâce à de complexes calculs statistiques et d’éléments de psychologie collective, Hari Seldon prédit l’effondrement progressif et inéluctable de l’Empire dans les siècles à venir.

Afin de préparer l’après-Empire et de réduire au maximum la phase transitoire qui sera chaotique pour l’humanité, Seldon met en place le projet Fondation. Il se fait exilés, avec des scientifiques et leurs familles, sur Terminus, une planète à la périphérie de l’Empire. Missionnés pour constituer et sauvegarder une encyclopédie des sciences (physiques et technologiques), cette communauté va pouvoir poser les fondements du futur empire galactique à l’abri des regards et des conflits impériaux.

Le cycle raconte l’émergence et le développement de la Fondation, régulièrement confrontée à des crises Sheldon, c’est-à-dire de graves tensions (politiques, économiques, militaires, religieuses, etc…), internes ou extérieures, prévues dans le plan Seldon, et qui la font passer à son stade de développement supérieur. A chaque crise, un groupe d’acteurs va émerger : les Encyclopédistes, les Maires, puis les Marchands et les Princes Marchands.

Le développement de la Fondation repose sur sa maitrise des technologies mais surtout sur la croyance absolue de ses membres envers le plan Seldon, ravivée par les apparitions de ce dernier, sous forme d’hologramme, lors des grandes crises. Aussi lorsque surgit le Mulet, un mutant aux capacités cognitives surdéveloppées non prévu par le plan, la Fondation, désemparée, est sur le point de chavirer. C’est là qu’intervient la Seconde Fondation, spécialisée dans les sciences de l’esprit, garante du plan Seldon, et attachée à rester secrète.

Le dernier roman se concentre sur le personnage de Golan Treviz, un membre de la  Fondation doué d’une capacité d’intuition très développée, qui met en doute le plan Seldon et soupçonne l’existence de la Seconde Fondation. Banni de Terminus, il part avec Janov Pelorat, un historien et spécialistes des mythes ancien, à la recherche de la Terre. Ils sont surveillés par les deux fondations qui cherchent à se neutraliser mutuellement. Ils découvriront un plan plus important encore que celui de Seldon…

Au final Fondation fut une lecture très agréable. Le style d’Asimov est toujours aussi clair, si j’enlève quelques tout petits passages scientifiques dans le dernier roman. Le cycle étant écrit sur plusieurs décennies, il est intéressant de voir au fil des livres, l’évolution du style narratif aussi bien que la trame de l’histoire. Asimov se montre plus soucieux de développer les mécanismes du déclin de l’Empire et de l’essor de la Fondation, dans les premiers romans que dans les derniers.

Indiscutablement, les nouvelles/ histoires sont assez inégales. J’ai beaucoup aimé le premier livre, les nouvelles sur le Mulet et les aventures de Trevize. Dommage que l’univers de la Seconde Fondation soit aussi peu développée et surtout que son rôle soit aussi accessoire. Le dernier roman (avec ses deux parties) est une manière pour Asimov de faire des passerelles avec ses autres créations (Les Robots, Nemesis…). Bref, une série à lire et relire !

12:04 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : science-fiction, asimov

18 août 2012

La route de Dune

9782266179201.jpgDisons le tout net, ce livre s’adresse exclusivement aux lecteurs passionnés de Frank Herbert en général et de son cycle Dune en particulier. Il faut avoir lu Dune, Le Messie de Dune – soit les tomes 1 et 2 de la saga – et les trois livres de la Genèse de Dune de Brian Herbert et Kevin J. Anderson, pour apprécier la valeur ajoutée de ce livre.

Ce livre se compose en quatre parties. La version originale (et alternative) de Dune (tome 1), intitulé La planète de l’épice, qui aurait pu voir le jour si un éditeur avait accepté de la publier. Quelques correspondances entre Frank Herbert et son agent. Des chapitres et scènes supprimés de Dune ou alternatives au Messie de Dune. Enfin des nouvelles de Brian Herbert et Kevin J. Anderson autour de la Genèse de Dune.

On retrouve dans La planète de l’épice la trame principale de Dune mais c’est une version concentrée voir appauvrie de celui-ci. L’histoire oppose toujours les Atréides et les Harkonnens, les noms ne sont pas encore ceux là, pour le contrôle d’Arrakis et de l’épice, sous le regard intéressé de l’empereur. Mais les Fremen, la Guilde, les Bene Gesserit n’existent pas. Le héros c’est le duc (ici Jesse Linkam), pas son fils.

Les correspondances entre Frank Herbert et son agent nous apprennent comment il a eu l’idée de Dune – l’implantation par une équipe d’agronomes américains d’une végétation particulière afin d’arrêter l’avancée du désert – et comment le volume de Dune, trop gros pour l’époque, a été un frein à sa publication. On comprend mieux comment l’auteur travaillait (documentation sur l’écologie du désert, le coran, la psychologie) et surtout la vision qu’il avait de l’ensemble.

La contrainte des éditeurs, soit pour le volume, soit pour les traits de l’histoire, a écarté certains chapitres et scènes de la version finale. Mais on ne peut pas dire en les lisant qu’ils étaient d’une importance capitale, à moins que sorti de leur contexte, ils apparaissent forcément comme anecdotiques. Je ne me souviens pas assez du Messie de Dune pour apprécier les chapitres introductifs et conclusifs alternatif.

Je n’ai pas très bien compris ce que venaient faire les nouvelles de Brian Herbert et Kevin J. Anderson dans un livre consacré au cheminement intellectuel de Frank Herbert dans la rédaction de Dune, mais elles se lisent avec plaisir. J’ai bien aimé celle sur les soldats atréides enfermés dans les sous-terrains rocheux d’Arrakis, après l’attaque des Harkonnens, et qui meurent avec le souvenir vivant de Caladan, la planète des océans.

En refermant La route de Dune, je clos définitivement la saga de Dune. Sans doute la relirai-je un jour, chaque lecture apporte une nouvelle approche. Je vois que Brian Herbert et Kevin J. Anderson publient de nouveaux romans annexes (Légendes de Dune et Schools of Dune). C’est dommage de ne pas savoir s’arrêter à point. Je crains que Dune en finisse dénaturé et démystifié.