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14 août 2012

Nemesis – Isaac Asimov

9782266150958.gifEn ce début de vingt-troisième siècle la Terre, surpeuplée (elle compte 8 milliards d’êtres humains), ultra-polluée, en proie aux conflits, est délaissée par une minorité au profit des colonies planétaires (la Lune, Mars, Saturne, la ceinture d’astéroïdes) ou artificielles (des stations spatiales). Rotor est l’une de ces colonies. Le voyage dans l’hyper espace n’a pas encore été inventé.

Astronome sur Rotor, Eugenia Insigna découvre que Némésis, cachée derrière un nuage de poussières, est l’étoile la moins éloignée du système solaire. Janus Pitt, le directeur de la station qui aspire à créer une nouvelle civilisation à l’abri de la Terre et des autres colonies, fait téléporter Rotor vers Némésis et son satellite Erythros, une planète habitable. Le voyage va durer 15 ans.

Mais l’étoile du châtiment se rapproche du Soleil et condamne à terme la Terre et l’humanité. Et Janus Pitt se garde bien de prévenir ses pairs de la menace à venir et des moyens d’y échapper. Tanayama, le directeur du Terrestrial Board Of Inquiry, et Crile Fischer, un agent secret, se mettent à leurs poursuites.

Douée pour décrypter le langage corporel ou la communication non verbale, Marlène, adolescente et fille d’Eugénia et de Fisher, pressent ce qui se passe. Mais son intérêt est ailleurs. Elle est comme appelée par Erythros, similaire à la Terre et possible havre de paix de l’Humanité. Mais pour cela il faudra percer son secret.

Comme l’explique l’auteur en préface, Némésis suit deux fils narratifs. Dans la première partie du roman, il y a de nombreux allers-retours entre le passé et le présent, mais la lecture reste très accessible. L’intrigue est simple et bien construite, mais malheureusement trop dévoilée dans le quatrième de couverture du livre.

Je trouve toutefois dommage que certains enchainements soient trop rapides. Les personnages comprennent trop rapidement les motivations des autres protagonistes, ce qui n’est pas si évident malgré leurs raisonnements logiques. Mais ce livre est l’occasion de découvrir l’univers d’Asimov, en dehors des Robots et de Fondation.

Isaac Asimov a un style simple et très direct. Il ouvre dans Némésis une intéressante réflexion sur la figure du scientifique dans le monde morderne: acteur du progrès technologique (ici l’invention du transport dans l’hyper-espace), soumis au partage de connaissances, il n’en est pas moins égocentrique par son désir de laisser sa marque dans l’histoire.

23:25 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : science-fiction, asimov

03 août 2012

Hypérion – Dan Simmons

science-fictionLe cycle Hypérion est sans doute l’œuvre majeure de Dan Simmons, auteur américain de romans fantastiques, policiers ou d’horreurs, dans le champ de la science-fiction. Le cycle Hypérion se déroule en deux temps : Hypérion (1989) puis La Chute d’Hypérion (1990), chaque partie se composant de deux tomes.

Dans ce futur très lointain, l’Humanité s’est déployée sur des milliards de mondes, tous rassemblés au sein de l’Hégémonie. C’est une vaste République interstellaire dont le centre politique est Tau Ceti Central. L’Hégémonie comprend le Retz, les mondes du noyau, et le Confins, la périphérie. Les portes distrants assurent les déplacements planétaires instantanés.

Ces portes sont gérées par le Technocentre, agglomérat d’intelligences artificielles autonomes, au même titre que l’infosphère (forme d’internet) et les cybrides, ces humanoïdes-copies de personnalités humaines. Ennemis directs de l’Hégémonie par le passé, formes de vie non humaine et développée vivant dans des essaims, les Extros semblent manifester un intérêt grandissant pour Hypérion.

Dans cet univers, Hypérion est une planète sous protectorat de l’Hégémonie. Elle abrite les Tombeaux du Temps qui renfermeraient, selon des légendes, une créature surnaturelle, le Gritche, le Seigneur de la Douleur d’après l’Eglise de l’Expiation finale. Or les tombeaux sont en train de s’ouvrir. Alors que se profile une guerre terrible, sept personnes ont été sélectionnées pour réaliser un pèlerinage en ces lieux.

Les sept pèlerins ne se connaissent pas. Ils viennent d’horizons différents : il y a un consul, deux religieux (le père Hoyt et le templier Masteen), un soldat (Kassad), un poète (Silenus), une détective privée (Lamia) et un savant (Wintraub) qui voyage avec un bébé. Ils ignorent pourquoi ils ont été choisis et ce qu’on attend d’eux. Sur les chemins des Tombeaux, chacun va raconter son histoire.

Les deux premiers tomes sont consacrés aux récits des sept personnages. Leurs récits respectifs permettent de dresser un portrait général de l’Hégémonie, mais surtout de comprendre ce qu’ils ont en commun : la planète Hypérion. Cette première partie s’achève lorsqu’ils s’apprêtent à entrer dans les Tombeaux du Temps.

Dans les deux autres tomes, chaque pèlerin va devoir rencontrer la créature du Gritch. Joseph Severn, le cybride d’un poète disparu depuis des millénaires, va suivre les pèlerins à travers ses rêves, pour le compte de Gladstone, la présidente de l’Hégémonie. La guerre avec les Extros a commencée. Au fur et à mesure se dessine le grand plan machiavélique qui va déterminer l’avenir de l’humanité.

Avec le rythme lent des deux premiers tomes, aux récits de qualité inégale et parfois inutilement riches en descriptions, j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire. Mes trois récits préférés : ceux du prêtre, du savant et du consul. Changement complet de rythme et de narration dans les deux autres tomes. L’intrigue et les nombreux rebondissements rendent l’histoire plus intéressante. On n’en décroche plus !

18:09 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : science-fiction

05 septembre 2011

La nuit des temps

science-fictionLa nuit des temps est un livre de science-fiction, écrit par René Barjavel au milieu des années soixante. Initialement écrit pour un projet cinématographique, l’abandon de ce dernier a poussé Barjavel à transformer le scénario en roman. La science-fiction étant un champ littéraire dominé par des auteurs américains, un chef d’œuvre française du genre méritait bien une note.

L’histoire se passe en Terre Adélie, sur le continent Antarctique. Alors qu’ils procèdent à un relevé du relief glaciaire, des scientifiques français enregistrent un signal dont l’émetteur semble situé à 1000 mètres de profondeur. Composée par les plus éminents scientifiques du monde entier, l’Equipe Polaire Internationale (EPI) se met à creuser la terre jusqu’au signal.

Ils découvrent une boulle géante, vielle de plus de 900 000 ans mais produit d’une technologie avancée. En son sein, l’EPI trouve un homme et une femme en parfait état d’hibernation. Après discussions, ils choisissent de réveiller la femme, Elea. Par une technologie télépathique, elle leur montrera la grandeur et la fin tragique de la civilisation Gondawa, son amour pour Païkan, sa présence dans l’Abri etc.

Le récit alterne entre le journal intime de Simon, un docteur de l’EPI tombé sous le charme d’Elea ; le récit de l’expédition des membres de l’EPI venus de tous les continents ; et les souvenirs personnels d’Elea, de sa rencontre avec Paikan à sa mise en hibernation. Mais malgré le souhait de l’EPI de partager cette expérience au monde entier, la découverte de savoirs et technologies avancées suscite bien des convoitises dans un monde en pleine Guerre froide.

Le parallèle entre Gondawa, un peuple intellectuellement et technologiquement avancé mais qui périt par le feu nucléaire, et l’Humanité divisée en 1968 et à la merci d’une nouvelle guerre mondiale, donne une dimension dramatique à l’œuvre. Car ce passé tragique, dont Elea est le témoin, peut tout aussi bien représenter le futur du monde des membres de l’EPI, et partant, celui du lecteur des années soixante (cf. la crise des missiles de Cuba).

L’impuissance des scientifiques d’hier et d’aujourd’hui, ces esprits raisonnables et détenteurs de savoirs universels qui dépassent les clivages idéologiques, à maintenir la paix civile, rajoute une dimension pessimiste à l’œuvre. Mais c’est sans compter sur l’universalité du sentiment de révolte – le roman anticipe mai 1968 – et de l’amour. Car La nuit des temps est avant tout une grande et belle histoire d’amour, le destin d’Elea et de Païkan rejoignant celui des amants légendaires.

J’ai littéralement dévoré le livre, au style clair et poétique, le ton juste et accessible, aux sujets intemporels. Ce qui m’a étonné c’est la facilité avec laquelle on imagine l’univers décrit, que ce soit la partie en Terre Adélie ou Gondawa. C’est avec une émotion particulière que j’ai entrepris de lire ce livre. Il appartenait à ma cousine. Son petit copain le lui avait offert, signé d’un petit mot intime, pendant sa maladie.

10:00 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : science-fiction

17 août 2011

Le facteur ascension

science-fiction, frank herbertIl s’agit du quatrième et dernier tome de la série « Le Programme conscience ». Décédé en 1986, Frank Herbert n’a pas participé à sa rédaction. Bill Ransom explique toutefois dans une courte préface, qu’il a écrit le livre à partir du scénario co-rédigé avec Frank Herbert. Mais à aucun moment le style diffère des autres tomes.

Vingt cinq ans ont passés depuis les événements rapportés dans L’effet Lazare. Les capsules d’hibernation, laissés en orbite de Pandore par Nef lors de son départ à la fin de L’Incident Jésus, ont étés récupérées. Parmi les clones humains qu’elles abritaient, on retrouve Flatterie le psychiatre-aumônier de Destination Vide.

La renaissance du varech, cette étrange espèce végétale aquatique aux pouvoirs surnaturels, a permis à nouveau le contrôle des courants des océans et l’émersion de continents, sur lesquels Iliens et Siréniens se sont installés. Mais le varech n’a pas encore atteint le statut d’Avata, et les hommes tentent de limiter son extension.

Flatterie a mis en place une dictature impitoyable, basée sur la répression armée, le rationnement alimentaire des populations et le contrôle de l’information. Il s’attaque aux superstitions des populations à l’égard du varech dont il souhaite contrôler l’extension. Il entreprend la création d’une navette spatiale et d’une I.A. pour quitter Pandore.

Tous les espoirs sont placés en Crista Galli, une jeune femme sortie de la profondeur des eaux, prisonnière de Flatterie. Quand Ben et Rico, membres des Enfants de l’Ombre (la résistance) réussissent à l’enlever, Nervi, l’homme de mains de Flatterie, part à leur poursuite. La chasse à l’homme commence. L’avenir des Pandoriens et d’Avata en dépend…

Ce dernier tome m’a semblé de moins bonne facture que les précédents. L’histoire tarde vraiment à se mettre en place. Des chapitres viennent décrire la difficile vie quotidienne des humains mais apportent peu à l’histoire. Les personnages principaux sont très peu attachants, alors que certains personnages, presque figuratifs, auraient du être exploités.

J’avoue que le cadre général ne m’a pas convaincu d’entrée. Le retour de Flatterie, dans le rôle du Directeur criminel, cynique et paranoïaque qui n’est pas sans rappeler Morgan Oakes, m’a surpris et déçu. On comprend tardivement sa fonction de système de sécurité mais une personnalité plus complexe et nuancée lui aurait donné plus de  profondeur.

Par ailleurs, l’histoire se passe 25 ans après L’Effet Lazare. Or je suis surpris qu’en si peu de temps, la civilisation sirinienne ait complètement disparue, et que l’humanité, nouvellement installée sur les terres émergées, puisse bâtir des citadelles si grandes et technologiquement avancées. Disons que la transition entre les deux périodes est mal assurée.

L’intérêt du livre est toutefois de conclure, tout en ménageant une possible suite que Bill Ransom semble avoir exclu, la saga « Le Programme conscience ». C’est moins la création ou constitution d’une conscience artificielle ou supernaturelle qui compte ici que la prise de conscience par les humanoïdes de Pandore – mutants, « normaux », clones – de leur humanité, et de l’importance des liens qui nous unissent.

08 août 2011

L'effet Lazare

science-fiction, frank herbertTroisième tome du cycle « Le Programme conscience » coécrit par Frank Herbert et Bill Ransom, L’effet Lazare nous projette un peu plus de trois cents ans après les événements racontés dans L’incident Jésus.

Nef, l’intelligence artificielle aux capacités quasi-divines, est parti en laissant la nouvelle humanité à son propre sort. Mais en colonisant durablement Pandore, les clones et les mutants puis leurs descendants, ont détruit le varech.

Cette espèce végétale aquatique qui incarnait l’Avata, l’esprit unique et supérieur qui anime la vie sur Pandore, régulait aussi la force des océans. Sa disparition a entrainé l’immersion progressive de tous les continents et la scission de l’humanité.

Les Iliens, essentiellement composés des mutants, vivent précairement en surface sur d’immenses radeaux organiques. Les Siréniens, à l’apparence plus « humaine », vivent confortablement dans les profondeurs des mers et disposent de technologies avancées.

Les Iliens abritent Vata, la fille mutante de Panille et du varech, qu’ils vénèrent, et opèrent un contrôle des naissances. Les Siréniens tentent de recréer un varech pour réguler les forces de l’océan et reconstituer des terres émergées. Les deux communautés tentent de coexister sur une Pandore toujours hostile.

Mais Gallow et ses sbires siréniens projettent d’annihiler les Iliens et de créer une nouvelle société. Brett, Twisp, Keel - des Iliens- et Scudi, Panille, Kareen - des Siréniens - vont devoir faire fi de leurs différences culturelles et physiques s’ils veulent sauver les deux communautés et recréer le varech Avata.

Dans ce troisième roman, on se penche sur la conscience « supernaturelle », capable d’animer tout un écosystème vivant et partant, de relier tous les êtres humains. L’Avata devient dès lors une nouvelle divinité, capable de constituer une conscience humaine collective.

On ne retrouve ni la dimension scientifique de Destination Vide, ni la dimension mystique de L’incident Jésus (enfin si, un peu à la fin). Le roman m’a semblé beaucoup plus tourné vers la description des deux communautés et l’action des personnages. Le début est un peu lent mais une fois le cadre posé, on ne peut plus décrocher.

Le mode de vie des Iliens dans un monde d’eau m’a fait un peu penser au film Waterworld de 1995 avec Kevin Costner. Le livre marque par son interrogation sur ce qu’est l’humanité, au travers les différences pensées et vécues entre les « mutards » et les « normaux ». C’est toute la question du respect de l’autre, et du rapport aux apparences et aux différences.