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29 septembre 2008

Michel Rocard sur France Inter

« No comment… Il soutient Delanoë », « Ah la vieillesse, quel naufrage !», « Il doit chercher un poste », « Il ne représente plus personne. Qui écoute encore ce type!? », « Dehors les vieux éléphants !», « Il ne s’est pas remis de son accident cérébral », « C’est un frustré !» etc.

C’est là un condensé des commentaires que j’entends et lis ici ou là sur la personne de Michel Rocard.

Je pense que c’est révélateur de l’état délétère du climat politique dans notre pays. Ca illustre aussi, tristement, toute la considération qu’on porte, dans nos sociétés, aux personnes d’un certain âge, qu’elles soient engagées en politique ou pas.

A ce titre, j’estime que le nouveau look « d’jeuns » de Ségolène Royal, et plus encore les arguments employés par ses soutiens dans le cadre du congrès (jouer la carte du rajeunissement) est réellement inquiétant.

Je trouve tout cela assez triste et pitoyable.

Mais ce qui me navre encore plus, c’est de voir des sympathisants de Michel Rocard -qu’ils soient de la première heure ou plus récents, séduits par la « figure morale » qu’il a représenté dans la gauche non communiste - se détacher de lui, feintant de ne plus le comprendre, regrettant sa soit disant sympathie pour l’Ennemi.

Certes, le bonhomme joue parfois à contre courant et se plait à jouer la provocation, seule manière d’exister (encore un peu) dans un système médiatique qui ne s’encombre pas des réflexions de fond et d’événements (et comportements) a-conflictuels.

Aussi il est de bon ton de « casser du Rocard ». Pour ma part je ne crois pas justifiées les critiques qu’on adresse à l’ancien Premier Ministre pour ses propos sur le discours de Sarkozy.

Quand on connait un peu Michel Rocard, c'est-à-dire sa pensée et ses prises de positions depuis quelques années, ce qu’il a dit hier n’a rien de surprenant. Comment ose-t-on dire qu’il a trahi ses idées et son camp ?

Il faut relire Les moyens d'en sortir (1996) pour comprendre son analyse sur l'évolution du capitalisme ces 30 dernières années, c'est-à-dire le passage d’une économie de plein emploi et de forte croissance à une économie instable et aux emplois précaires, avec les conséquences que cela implique.

Il faut revoir cette émission, où face à Sarkozy il disait déjà qu'une économie non-régulée par les pouvoirs publics ce n'était pas viable ni socialement, ni économiquement. Il y pourfendait déjà les thèses monétaristes et néo-libérales.

Il faut relire sa « contribution» au congrès du Mans où il priait les socialistes français, alors empêtrés dans un congrès sans fond, de prendre la mesure du changement économique pour y apporter les bonnes mesures.

Il faut relire Mémoire Vivante – Michel Rocard pour imaginer l’état des mentalités sur le sujet de la pauvreté alors qu’il mettait en place le RMI, et comprendre aujourd’hui sa satisfaction à voir la droite enfin reconnaître les limites du système économique.

Il faut relire Peut-on réformer la France pour voir que tout en ne ménageant pas ses critiques vis à vis de Sarkozy et vis-à-vis des droites, il sait garder de l'estime pour ses adversaires. Il est évident que dans un pays de haine politique comme le notre, c’est dur à admettre.

Il faut relire l'ArticleLeMonde22Mai.doc publié dans Le Monde et signé par plusieurs premiers ministres (dont Rocard) et ministres de l'économie socialistes/sociaux-démocrates, appelant à réguler l'économie financière, pour comprendre sa satisfaction d'entendre dans la bouche de Sarkozy "le laisser-faire c'est fini" ainsi que l’idée d'un nouveau Bretton Woods.

Il faut se rappeler qu'il a conduit un gouvernement d'ouverture en 1988 pour comprendre l’emploi de l’expression « non-sectaire » pour qualifier la démarche de Sarkozy après sa victoire. Sans compter, pour l’anecdote, que lors de son accident cérébral en Inde, les premiers à l’avoir appelés sont Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

Il faut relire l'article au JDD, et non la version tronquée de l'AFP, pour saisir ce qu'il reconnait à l'adversaire politique et les points sur lesquels il ne cède pas.

Enfin je pense que Michel Rocard voit surtout en Sarkozy le Président de la République qui assume actuellement la présidence de l’Union et qui a voix au chapitre dans les réunions du G8. Selon moi, derrière quelques qualificatifs généreux, c’est un véritable appel à Sarkozy à agir par ces leviers.

(On peut aussi voir une autre vidéo de Michel Rocard

http://www.lefigaro.fr/le-talk/2008/10/13/01021-20081013ARTFIG00549-rocard-ne-briguera-pas-de-nouveau-mandat-europeen-.php   )

« No comment… Il soutient Delanoë », « Ah la vieillesse, quel naufrage !», « Il doit chercher un poste », « Il ne représente plus personne. Qui écoute encore ce type!? », « Dehors les vieux éléphants !», « Il ne s’est pas remis de son accident cérébral », « C’est un frustré !» etc.

C’est là un condensé des commentaires que j’entends et lis ici ou là sur la personne de Michel Rocard.

Je pense que c’est révélateur de l’état délétère du climat politique dans notre pays. Ca illustre aussi, tristement, toute la considération qu’on porte, dans nos sociétés, aux personnes d’un certain âge, qu’elles soient engagées en politique ou pas.

A ce titre, j’estime que le nouveau look « d’jeuns » de Ségolène Royal, et plus encore les arguments employés par ses soutiens dans le cadre du congrès (jouer la carte du rajeunissement) est réellement inquiétant.

Je trouve tout cela assez triste et pitoyable.

Mais ce qui me navre encore plus, c’est de voir des sympathisants de Michel Rocard -qu’ils soient de la première heure ou plus récents, séduits par la « figure morale » qu’il a représenté dans la gauche non communiste - se détacher de lui, feintant de ne plus le comprendre, regrettant sa soit disant sympathie pour l’Ennemi.

Certes, le bonhomme joue parfois à contre courant et se plait à jouer la provocation, seule manière d’exister (encore un peu) dans un système médiatique qui ne s’encombre pas des réflexions de fond et d’événements (et comportements) a-conflictuels.

Aussi il est de bon ton de « casser du Rocard ». Pour ma part je ne crois pas justifiées les critiques qu’on adresse à l’ancien Premier Ministre pour ses propos sur le discours de Sarkozy.

Quand on connait un peu Michel Rocard, c'est-à-dire sa pensée et ses prises de positions depuis quelques années, ce qu’il a dit hier n’a rien de surprenant. Comment ose-t-on dire qu’il a trahi ses idées et son camp ?

Il faut relire Les moyens d'en sortir (1996) pour comprendre son analyse sur l'évolution du capitalisme ces 30 dernières années, c'est-à-dire le passage d’une économie de plein emploi et de forte croissance à une économie instable et aux emplois précaires, avec les conséquences que cela implique.

Il faut revoir cette émission, où face à Sarkozy il disait déjà qu'une économie non-régulée par les pouvoirs publics ce n'était pas viable ni socialement, ni économiquement. Il y pourfendait déjà les thèses monétaristes et néo-libérales.

Il faut relire sa « contribution» au congrès du Mans où il priait les socialistes français, alors empêtrés dans un congrès sans fond, de prendre la mesure du changement économique pour y apporter les bonnes mesures.

Il faut relire Mémoire Vivante – Michel Rocard pour imaginer l’état des mentalités sur le sujet de la pauvreté alors qu’il mettait en place le RMI, et comprendre aujourd’hui sa satisfaction à voir la droite enfin reconnaître les limites du système économique.

Il faut relire Peut-on réformer la France pour voir que tout en ne ménageant pas ses critiques vis à vis de Sarkozy et vis-à-vis des droites, il sait garder de l'estime pour ses adversaires. Il est évident que dans un pays de haine politique comme le notre, c’est dur à admettre.

Il faut relire l'ArticleLeMonde22Mai.doc publié dans Le Monde et signé par plusieurs premiers ministres (dont Rocard) et ministres de l'économie socialistes/sociaux-démocrates, appelant à réguler l'économie financière, pour comprendre sa satisfaction d'entendre dans la bouche de Sarkozy "le laisser-faire c'est fini" ainsi que l’idée d'un nouveau Bretton Woods.

Il faut se rappeler qu'il a conduit un gouvernement d'ouverture en 1988 pour comprendre l’emploi de l’expression « non-sectaire » pour qualifier la démarche de Sarkozy après sa victoire. Sans compter, pour l’anecdote, que lors de son accident cérébral en Inde, les premiers à l’avoir appelés sont Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

Il faut relire l'article au JDD, et non la version tronquée de l'AFP, pour saisir ce qu'il reconnait à l'adversaire politique et les points sur lesquels il ne cède pas.

Enfin je pense que Michel Rocard voit surtout en Sarkozy le Président de la République qui assume actuellement la présidence de l’Union et qui a voix au chapitre dans les réunions du G8. Selon moi, derrière quelques qualificatifs généreux, c’est un véritable appel à Sarkozy à agir par ces leviers.

(On peut aussi voir une autre vidéo de Michel Rocard

http://www.lefigaro.fr/le-talk/2008/10/13/01021-20081013ARTFIG00549-rocard-ne-briguera-pas-de-nouveau-mandat-europeen-.php   )

Commentaires

Là je navigue avec opera et je peux laisser un commentaire

Écrit par : Catherine | 03 octobre 2008

Rocard est un monument d'intelligence
finalement cet homme est un aristocrate et c'est ce qui deplait

Écrit par : Buzz l'eclair | 08 octobre 2008

"monument d'intelligence"

Très jolie formule que voilà ami Buzz :)

Aristocrate ? l'aristocratie républicaine alors ;-) :P

Écrit par : Pablo | 08 octobre 2008

A propos de Michou et de la fidélité à sa pensée, tu peux passer voir sur 3socs? ça rebouge...

Écrit par : Tonio | 12 octobre 2008

J'ai vu, Tonio, j'ai vu. Mais pour l'instant ça reste flou pour moi.

Buzz, un intellectuel c'est un aristocrate ?

Écrit par : Pablo | 13 octobre 2008

Bonjour à tous,

Lors d’un échange MSN avec un ami, celui-ci s’est offusqué de mon intérêt pour D.Strauss-Kahn et pour illustrer son opinion, il m’a renvoyé au lien suivant :
http://www.voltairenet.org/article151921.html
Qu’en pensez-vous, vous qui êtes (sûrement) plus informé que moi ?

Bonne journée.

Écrit par : LuboMoravcik | 14 octobre 2008

Salut Lubo !

Je crois avoir déjà lu ce lien. Il est souvent utilisé couler DSK, comme sa supposée citation " Je considère que tout juif de la diaspora et de France doit apporter son aide à Israël..." qu'il aurait prononcé dans un interview que personne a jamais vu. C'est un fake qui circule depuis au moins 2006.

L'article laisse transparaitre un râlent d'antisémitisme chez l'auteur. Et quand je dis ça, je précise que c'est pas mon genre de crier à l'anti-sémitisme à tout va comme BHL ou d'autres. Mais il semble malheureusement que l'argument de la judaïcité de DSK ait été utilisé, au PS ou dans les milieux proche du PS, contre lui lors des primaires.

Ca pue aussi la théorie du complot et des réseaux occultes. L'argument selon lequel ils se seraient arrangés dès 2006 pour faire gagner Sarkozy contre le poste du FMI, me parait hallucinant ! Dire que tout le monde l'a appuyé dans les média classiques est également un mensonge puisque le Financial Times, je crois, ou un journal réputé néo-conservateur, a au contraire vu d'un mauvais oeil sa candidature (argument des 35h etc).

Quant aux réseaux, sociaux-professionnels j'entends, il ne faut pas les nier mais pas la peine d'en faire le centre nerveux du fonctionnement politique de nos sociétés modernes. C'est comme ça que je le vois en tout cas.

Mais bon comme dit l'autre "plus c'est gros, mieux ça passe"

Écrit par : Pablo | 14 octobre 2008

Ben Lubo, honnêtement, t'as lu jusqu'au bout? Cet article soutient que Camba et Jospin sont des agents de la CIA, et qu'ils ont organisé la manoeuvre "adhérents 20 euro" pour faire rentrer des milliers de trotskistes lambertistes au PS et faire désigner DSK, mais que la CIA a changé d'avis au profit de Sarko et leur a donc demandé de faire voter Ségo. Mais bien sur. Et là, la marmotte...

Pour mémoire, la fameuse déclaration "les juifs doivent prendre leur responsabilités" bla bla est fausse, le reste vaut pas beaucoup mieux:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Discuter:Dominique_Strauss-Kahn#A_SOURCER:_Imputations_relatives_.C3.A0_ses_origines

Écrit par : Tonio | 16 octobre 2008

Bonjour,

Je me doute que cet article est fort exagéré, mais mon ami est un fan de l’Internet alternatif et me trouve souvent des fameuses perles. Je me demandais quelle était la part de vérité la dedans, notamment concernant les élections aux FMI dites dans l'article comme déjà jouées, et comment un DSK affaiblis a put obtenir ce poste, par quels soutiens. J’ai tendance à me méfier du journal de 20 heures. :-)

Écrit par : LuboMoravcik | 20 octobre 2008

Le problème de l'internet alternatif, c'est que tu as le pire comme le meilleur (parfois dans le même article) et que pour démêler les deux faut déjà bien t'y connaitre

En ce qui concerne l'élection au FMI, c'est simple: La tradition veut que les américains désignent le président de la banque mondiale, et les européens celui du FMI. Le nom de Strauss a été poussé par Juncker et deux ou trois autres, Sarko a sauté dessus, ravi de virer DSK de France et de diviser le PS. Voila pour la prédésignation en Europe. Ensuite, DSK a obtenu le soutien des gouvernement de gauche d'amérique latine, et de deux ou trois ailleurs. Du coup, il était indéboulonnable pour les américains qui le trouvaient trop interventionniste.

A noter que c'est le Wall Street Journal qui a fait campagne contre DSK, et que c'est lui qui sort toutes les affaires aujourd'hui alors que l'architecture de la nouvelle régulation mondiale est en train de se créer, que le délégué égyptien qui a porté plainte l'a fait sur les conseils des américains et des russes... et tu comprendras que ce n'est pas la CIA qui l'a "fait nommer" au FMI.

Écrit par : Tonio | 23 octobre 2008

Concernant l'info, Lubo, le 20 h pose question dans son traitement de l'information en ce sens qu'elle peut être tronquer et/ou amplifier, mais elle reste juste. Le problème est alors une question de perspective de l'info dans la masse vivante et grouillante de l'humanité.

Le web alternatif, souffre d'un problème de fiabilité. en l'absence de système de régulation, de contrôle et de validation, les infos qui y circulent sont A PRIORI douteuses. Ce qui n'empêche pas qu'il puissent y avoir des choses vraies, la question est d'en avoir la certitude.

Pour ma part, je remets en cause le traitement de l'info dans les média "classiques", mais pas sa véracité. Pour le web, je l'ignore purement et simplement car non fiable.

Je sors d'un séminaire sur la e-pédagogie et l'invasion du web comme source d'information, et donc d'apprentissage. Pour ma part, des sites comme Wikipédia, je ne m'y réfère que comme complément et uniquement dans mes domaines d'expertises et de compétences. Dans les autres domaines je me limite aux sites officiels et institutionnels tel que universités numériques, ministères, etc ..., c'est à dire des site pour lesquels l'origine de l'information est certifiée et validée. Et donc auxquels je fais confiance A PRIORI, car quand ils se trompent, ce qui arrive, et est normal dans un monde au fonctionnement hyper-rapide qu'est devenu le nôtre, ils le disent et le publient.

Écrit par : Quidam LAMBDA | 24 octobre 2008

La recette d’un VRAI Nouveau Bretton Woods

La conférence pour un nouveau Bretton Woods devra agir de toute urgence afin que :

• Le système financier actuel soit déclaré en faillite, mis en règlement judiciaire et remplacé par un nouveau.
• Un système de parités fixes soit accepté et immédiatement mis en place.
• Les produits financiers hyper-spéculatifs, tels que les « produits dérivés », soient mis hors la loi par des accords entre gouvernements.
• Une vaste réorganisation de la dette soit entreprise, certaines dettes devant être rééchelonnées ou annulées.
• De nouvelles lignes de crédit soient ouvertes grâce au crédit productif public, en s’inspirant de la politique d’Alexander Hamilton et du « Système d’économie politique américain », rendant ainsi possible le plein emploi qualifié grâce à des investissements dans un renouveau infrastructurel et technologique.
• Le « pont terrestre eurasiatique » soit réalisé, clef de voûte de la reconstruction économique mondiale et vision qui sera à l’origine non seulement d’un « miracle » économique mais aussi socle de la paix mondiale du vingt-et-unième siècle.
• Un nouveau « traité de Westphalie » soit signé pour garantir la disponibilité, l’exploration et le développement des matières premières en faveur de tous les pays du monde, au moins pour les cinquante ans à venir.

Source : http://www.solidariteetprogres.org/petitionNBW/

David C.
david.cabas.over-blog.fr

Écrit par : David C. | 26 octobre 2008

Les commentaires sont fermés.