Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19 mars 2009

Le nerf de la guerre

Dans une précédente note, j’ai retracé mon petit parcours de militant à 20 euros au sein du Parti Socialiste. Au cours de mes deux années d’adhésion, et fort d’une expérience malheureuse d’élection municipale, j’ai pu mesuré l’importance du facteur humain dans le bon fonctionnement et la cohésion d’un groupe, qu’il s’agisse d’une section, d’un courant ou d’un groupe de soutien sur le net.

Mais maintenant que je m’implique un peu plus dans la vie de ma section locale, où je suis secrétaire de section adjoint en charge de la communication (blog de la section, journal de la section), je me rend compte qu’une autre difficulté affaiblie l’engagement et l’activité d’un groupe : l’argent, le nerf de la guerre.

Lors de la première réunion de la commission administrative, soit le conseil d’administration de la section qui prépare les réunions mensuelles de section en fixant un ordre du jour etc., le trésorier nous a informé du montant d'argent dont disposait de la section pour fonctionner. Dans la mesure où nous n’avons pas de local à entretenir (qui supposerait, j’imagine, d’une part que nous soyons plus nombreux, et d’autre part un soutien financier de la fédération) les économies de la section doivent pouvoir servir entièrement à notre action locale (tracts, pots de l’amitié/réunion ouverte etc).

Héritant d’un section démobilisée et divisée, résultat cumulé d’animosités personnelles anciennes et des lendemains de batailles électorales (municipales et congrès), la commission administrative, sous l’impulsion du nouveau secrétaire de section, a souhaité relancer l’activité de la section. Cela passe d’abord par la tenue de réunion de section tous les mois, même si le nombre de militants y participant reste faible. C'est aussir agir par le biais du journal de la section.

Tout en montrant aux habitants de la commune que les socialistes sont présents, l'intérêt du journal (feuille A3 pliée en deux) est de communiquer nos points de vue sur ce qui passe dans le pays en général et dans notre commune en particulier. Depuis le dernier recensement, notre ville compte 10 000 habitants. Pour une distribution dans les boites aux lettres, nous avons besoin d'environ 4000 tracts.

Mais combien ça nous coûte ?

  • Si on va à la fédération imprimer et photocopierle nombre de papier nécessaire, cela nous revient à 400 euros.
  • Si on fait appel à une entreprise, cela nous revient à 280 euros.

Dans les deux cas, aves nos maigres réserves, nous n'avons pas de quoi faire plus de 5 numéros. Nous sommes bien obligé d'adopter le système D.

 

En voyant ce que ça nous coûte, ça réduit forcément nos ardeurs, et ce d'autant plus que nous savons bien qu'un tract est généralement peu lu. Mais les quelques retours des deux premiers numéros montrent qu'ils ont une certaine utilité.

Dans ce contexte de moyens financiers exigus, je me souviens de la proposition de Ségolène Royal durant le congrès de réduire le tarif d'adhésion à une somme symbolique (10-20 euros) argumentant que la cotisation constituait une "taxe sur le militantisme". Certes sa proposition n'interdisait pas à un militant de donner plus s'il le souhaitait. Je me demande alors si demain nous appliquons cette mesure comment le PS pourra agir localement.

Actuellement les tarifs de cotisation sont fixés librement par les sections tout en sachant qu'une part minimale revient à la fédération. Par chez moi, l'adhésion minimale est de 68 euros. Un militant qui paye ce tarif ne "rapporte" rien à la section car tout part à la fédération. Un tarif  inférieur est prévu pour les étudiants, les petits-retraités, les chômeurs et les RMistes, "rapportant" encore moins au budget de la section. C'est exactement mon cas. Seuls ceux qui versent au dessus des 68 euros contribuent à financer la section.

Baisser les tarifs d'adhésion à 20 euros et espérer jouer sur l'effet volume est assez aléatoire car le coût d'une telle mesure ne sera vraisemblablement pas compensé par l'arrivée de nouveaux militants, pris au sens global. Le fait que l'essentiel des finances du PS sont des fonds publics, n'empêche pas qu'une telle proposition est de nature à mettre en difficulté l'autonomie de la ressource et des dépenses de chaque section par rapport aux fédérations, et les fédérations par rapport au niveau national. Cela n'opérerait-il pas une recentralisation du parti préjudiciable à la démocratie interne ? N'est-ce pas aussi s'asseoir sur le principe de progressivité de l'impôt, donc ici le montant de la cotisation, qui est pourtant au coeur de notre combat politique et de nos valeurs socialistes ? Car si un impôt est un prélèvement, c'est aussi une ressource pour l'action collective.

00:13 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ps, congrès, royal

Commentaires

Wah, c'est important et intéressant que tu te penches sur les phynances. Figure toi que notre excellent trésorier a présenté des comptes en boni de 6000 euros, une présentation financiere qui t'intéresserait.

Les élus se sont regroupés en assoce pour acheter le local qui est loué à la Section

Courage l'ami
Le Belge

Écrit par : Belgo5.0 | 25 mars 2009

J'avoue que jusque là, j'ai jamais été amené à m'y intéresser. Ma première section à Barcelone comptait 12 personnes et n'avait ni les moyens, ni vraiment l'occasion d'agir (difficile de militer à l'étranger pour un parti d'un autre pays). Et celle-ci, au moins ces deux dernières années, n'a pas produit grand chose.

Après je me pose la question de savoir ce qu'on peut vraiment faire avec un budget comme le vôtre. En tout cas, la somme que tu m'indiques me parait énorme au regard de nos maigres moyens (il faudra que je le redemande à notre trésorier).

Les élus dont tu parles, ils sont élus ou dans l'opposition ?

A+

Écrit par : Pablo | 25 mars 2009

Les commentaires sont fermés.