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28 octobre 2013

Les prêtres du Psi

Je vous présente une nouvelle œuvre de Frank Herbert, mon auteur de science- fiction favori. Cette fois il ne s’agit pas d’un roman mais d’un recueil de six nouvelles, écrites par Frank Herbert entre 1957 et 1967 et publiées alors dans divers journaux et magazines spécialisés dans la science-fiction.

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Les prêtres du Psi.

Lewis Orne est un jeune agent du puissant service Investigation et Normalisation (I.N), chargé au sein de l’Empire, d’employer la manière forte sur toutes les planètes en cas de menaces guerrières avérées. Il est envoyé en mission sur Amel, la planète de toutes les religions de l’univers connu, pour découvrir et tenter de déjouer le projet des prêtres du Psi de renverser le service I.N. Il devra y subir plusieurs épreuves mentales successives… En fait cette nouvelle est soit un extrait, soit base de travail du roman « Et l’homme créa un dieu ».

Les marrons du feu.

Les Slorins sont des extraterrestres qui peuvent prendre n’importe quelle apparence et sont connectés via un réseau mental télépathique. Il y a très longtemps une capsule de Slorins s’est écrasée sur la Terre et les membres survivants se sont disséminés sur la planète. Leur règle absolue : se fondre dans la masse, observer l’environnement et ne pas se faire remarquer. Smeg et Rick, deux slorins, sont envoyés en mission dans une bourgade américaine où un Shérif y fait régner l’ordre avec des pouvoirs de persuasion hors du commun.

La course du rat.

L’Amérique des années soixante. Welby Lewis est un brillant inspecteur à la brigade des affaires criminelles. Avec son sens du détail et sa logique, il voit son métier  de policier comme un super puzzle où l’assemblage progressif des pièces finit toujours par donner une image cohérente qui recèle la clé de l’affaire. Tout fini par s’expliquer et se justifier par la logique et la science. Lors d’un banal contrôle d’une entreprise de pompe funèbre, il remarque l’étrange présence de bouteilles de gaz. Il découvrira une étrange expérience. Pour moi la meilleure histoire de tout le livre.

Délicatesses de terroristes.

Dans cet univers où se côtoient humains et non humains, un service dans l’appareil de l’Etat est chargé d’organiser et de perpétuer des actes terroristes afin de maintenir l’ordre et la paix sociale. Jorj McKie travaille dans ce service particulier. Le périmètre légal d’action du Bureau des Terroristes est contesté par le Bureau des Contributions dont le représentant est un Pan-Spechis, une sorte de créatures aux sept vies, où chaque personnalité se développe indépendant des autres mais dans le même tissu cellulaire. La nouvelle expose en fait le déroulé du procès public du Bureau du Terrorisme. C’est le texte le moins facile à lire des six mais l’intrigue est très bien ficelée.

La drôle de maison sur la colline.

Ted et Martha Graham vivent dans une caravane. Ted est expert comptable agrée. Martha attend leur premier enfant. Aussi cherchent-ils à acheter une maison dans la région pour élever ce dernier. Un soir, à une heure avancée, ils sont contactés par les Rush, un couple au langage étrange, qui leur propose d’échanger leurs maisons. Une caravane contre une belle et grande maison sur la colline. Un échange qui a tout de l’entourloupe et qui sera lourd de conséquence pour les Graham. La nouvelle la plus courte du recueil.

Le Rien-du-tout.

Une jeune femme de 18 ans décide un soir de fréquenter un bar un brin malfamé en se la jouant comme son héroïne de série B. Elle y rencontre un Rien-du-tout, c'est-à-dire un membre de cette communauté d’hommes dénués de dons (de prescience, de télépathe…) dans une société où les pouvoirs psychiques ont l’air d’avoir décuplés. Ce sera son futur mari… Ainsi l’a prévu le Grand Tout, un des sages prescients de la Cité. C’est le premier texte de Frank Herbert où le personnage principal (et narratrice) est une femme.

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On retrouve dans ces six textes les thèmes chers à Frank Herbert : le rapport de l’homme à la religion, aux pouvoirs de l’esprit, au pouvoir. Le rapport à l’Autre aussi, qu’il soit humain ou non, qu’il soit dans une démarche pacifique ou agressive, qu’il soit à découvert ou caché. Bien que maitre dans le registre de la science-fiction, il montre dans ses textes tout son talent pour le genre policier ou fantastique.

24 septembre 2013

Le Soleil des Indépendances

Le soleil des indépendances a fait partie de ces lectures imposées, disons plutôt mis au programme, de mes années lycées. Avec mes camarades de classe de l’époque, c’était à Djibouti, nous avions rencontré l’auteur de ce roman, l’ivoirien et colossal Ahmadou Kourouma. Apparemment une référence dans la littérature africaine, que je connais très peu. Très franchement, je n’ai pas pu le lire à l’époque tant le style, très particulier, me décourageait.

Le roman d’Ahmadou Kourouma se centre sur le personnage de Fama, authentique prince malinké, aux temps de l’indépendance et du parti unique. Fama est marié à Salimata, qui cherche désespérément auprès des sorciers à guérir sa stérilité par des sacrifices et rituels. Fama dérive lamentablement entre un monde ancien, ancré dans les traditions et les croyances tribales, et un monde nouveau qui balaye les hiérarchies et les coutumes d’autrefois dans une nouvelle autocratie.

Mais la dimension politique est assez secondaire dans ce roman, au final très centré sur la vie quotidienne (celle de Salimata qui assure en fait la survie du couple, celle du village natal de Fama) et les croyances et mythes africain qui se croisent à l’islam (l’excision, les sorciers, les sacrifices, les cérémonies mortuaires etc.). Au final, l’histoire tragique de Fama, qui cherche à échapper à la malédiction qui pèse sur le dernier prince malinké.

Voilà. Il faut s’habituer au style – très riche, bien imagé, cru parfois – pour bien rentrer dans l’histoire. Des passages très durs : l’excision et le viol de Salimata. L’interrogatoire de Fama m’a fait penser un peu au Zéro et l’Infini de Koestler. Mais j’ai trouvé l’histoire mal ficelée, trop concentrée sur Salimata et le quotidien au début pour passer presque sans transition sur Fama, dans son funèbre va et viens entre le village et la ville.

22:50 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : koestler

15 juillet 2013

Le cycle Fondation - Asimov

Le cycle de Fondation constitue, avec celui sur les Robots, l’œuvre majeure d’Isaac Asimov, auteur prolifique et de référence en sciences-fictions. Fondation est d’ailleurs aujourd’hui un classique du genre. Initialement crée sous forme de nouvelles, l’univers et l’histoire de Fondation s’est progressivement enrichie au cours des 40 ans de carrière d’Asimov, grâce à l’influence et l’ambition de son éditeur, et bien sûr, au succès intergénérationnel de l’œuvre.

Composé d’abord de trois romans – Fondation, Fondation et Empire, Seconde Fondation – une série de nouvelles plus ou moins longues mais liées entre elles, bien que l’histoire se déroule sur plusieurs siècles, le cycle fut ensuite complété par un roman en deux parties, Fondation foudroyée et Terre et Fondation. Et bien plus tard sont venus se greffer d’autres romans qui constituent le prélude à Fondation, que je n’ai pas encore lu.

L’histoire se déroule 20 000 ans après notre ère. L’humanité a colonisé des millions de mondes, rassemblés au sein d’un Empire, dont le cœur politique est la planète Trantor, une gigantesque mégalopole administrative. Spécialiste de la psycho-histoire, une sorte de sciences de la prospective élaborée grâce à de complexes calculs statistiques et d’éléments de psychologie collective, Hari Seldon prédit l’effondrement progressif et inéluctable de l’Empire dans les siècles à venir.

Afin de préparer l’après-Empire et de réduire au maximum la phase transitoire qui sera chaotique pour l’humanité, Seldon met en place le projet Fondation. Il se fait exilés, avec des scientifiques et leurs familles, sur Terminus, une planète à la périphérie de l’Empire. Missionnés pour constituer et sauvegarder une encyclopédie des sciences (physiques et technologiques), cette communauté va pouvoir poser les fondements du futur empire galactique à l’abri des regards et des conflits impériaux.

Le cycle raconte l’émergence et le développement de la Fondation, régulièrement confrontée à des crises Sheldon, c’est-à-dire de graves tensions (politiques, économiques, militaires, religieuses, etc…), internes ou extérieures, prévues dans le plan Seldon, et qui la font passer à son stade de développement supérieur. A chaque crise, un groupe d’acteurs va émerger : les Encyclopédistes, les Maires, puis les Marchands et les Princes Marchands.

Le développement de la Fondation repose sur sa maitrise des technologies mais surtout sur la croyance absolue de ses membres envers le plan Seldon, ravivée par les apparitions de ce dernier, sous forme d’hologramme, lors des grandes crises. Aussi lorsque surgit le Mulet, un mutant aux capacités cognitives surdéveloppées non prévu par le plan, la Fondation, désemparée, est sur le point de chavirer. C’est là qu’intervient la Seconde Fondation, spécialisée dans les sciences de l’esprit, garante du plan Seldon, et attachée à rester secrète.

Le dernier roman se concentre sur le personnage de Golan Treviz, un membre de la  Fondation doué d’une capacité d’intuition très développée, qui met en doute le plan Seldon et soupçonne l’existence de la Seconde Fondation. Banni de Terminus, il part avec Janov Pelorat, un historien et spécialistes des mythes ancien, à la recherche de la Terre. Ils sont surveillés par les deux fondations qui cherchent à se neutraliser mutuellement. Ils découvriront un plan plus important encore que celui de Seldon…

Au final Fondation fut une lecture très agréable. Le style d’Asimov est toujours aussi clair, si j’enlève quelques tout petits passages scientifiques dans le dernier roman. Le cycle étant écrit sur plusieurs décennies, il est intéressant de voir au fil des livres, l’évolution du style narratif aussi bien que la trame de l’histoire. Asimov se montre plus soucieux de développer les mécanismes du déclin de l’Empire et de l’essor de la Fondation, dans les premiers romans que dans les derniers.

Indiscutablement, les nouvelles/ histoires sont assez inégales. J’ai beaucoup aimé le premier livre, les nouvelles sur le Mulet et les aventures de Trevize. Dommage que l’univers de la Seconde Fondation soit aussi peu développée et surtout que son rôle soit aussi accessoire. Le dernier roman (avec ses deux parties) est une manière pour Asimov de faire des passerelles avec ses autres créations (Les Robots, Nemesis…). Bref, une série à lire et relire !

12:04 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : science-fiction, asimov

30 juin 2013

L’hypocrisie des Echos

Dans un édito des Echos, Dominique Seux juge « hypocrite » les pistes que semble (a priori) privilégier le gouvernement Ayrault pour réformer le système des retraites,  suite au rapport de la commission Moreau sur l’avenir de ce dernier. Il parle même de « réforme cachée et perverse ».

Ainsi pour Dominique Seux, augmenter à nouveau la durée de cotisation (aujourd’hui de 41,5 ans) reviendrait à « faire le choix implicite de la dégradation cachée des pensions et cela constitue une remise en cause perverse et non assumée du contrat de confiance entre les Français et leur système de retraite ». (1)

« Peu nombreux sont les salariés qui accepteront de travailler jusqu'à 67 ans s'ils ont par exemple commencé à travailler autour de 23 ans. Ils cesseront leur activité plus tôt et subiront une décote sur leur pension dont ils ne prendront conscience que tardivement » (2)

Il estime que « le risque est que les plus jeunes ne voient plus l'intérêt de cotiser si le niveau de leur retraite s'annonce diminué » (3). Par ailleurs il juge que l’allongement de la durée de cotisation « est défavorable aux cadres, dont le taux de remplacement est déjà maigrelet » (4).

L’éditorialiste des Echos ne pouvait évidement pas conclure son article sur les retraites sans une petite pique sur les régimes spéciaux « Enfin, qui peut comprendre que les bénéficiaires d'un certain nombre de régimes spéciaux continuent à partir en retraite à 59, 57, voire 55 ans ? Evidemment, personne. » (5).

(1) La garantie d’un niveau de pensions « convenable » est un vrai sujet et Dominique Seux a bien raison de soulever le risque que ne se dégrade le niveau de pensions des futurs retraités. Pourtant, les réformes qu’il appelle de ses vœux (ou disons le journal pour lequel il officie) ou celles qu’il a pu approuver dans le passé, entérinent, sans le dire, la baisse des pensions.

Rappelons les axes de la réforme Balladur : l’allongement progressif de la durée de cotisation (passage de 37,5 à 40 annuités) dans le secteur privé ; le calcul des pensions se fait sur les 25 meilleures années au lieu des 10 ; l’indexation des retraites sur l’évolution des prix et non plus sur celle des salaires ; une décote par année de cotisation manquante.

Selon une étude de la Caisse nationale de l'assurance vieillesse des travailleurs salariés publiée en 2008, « pour six retraités sur dix, la réforme Balladur a conduit au versement d'une pension moins importante que celle à laquelle ils auraient pu prétendre sans la réforme ». Concernant l’indexation, l’écart de pouvoir d’achat entre retraité et salariés se creuserait d’autant plus lorsque les retraités vieillissent.

La réforme Fillon prolonge la réforme Balladur. Plus récemment, l’accord du 13 mars 2013 entre les partenaires sociaux a prévu une moindre revalorisation des retraites complémentaires pour les trois ans à venir. Là ce n’est pas une baisse du pouvoir d’achat lointaine mais immédiate.

Et le souhait de revoir le calcul pour les agents publics (passer de 6 mois à 10 ans voir à 25 ans), alors que le niveau de pension est comparable à ceux des salariés du privé et que les primes ne sont pas comptabilisées, n’est-ce pas programmer une baisse des pensions du public ?

(2) J’avoue que je trouve ce passage très savoureux. On ne cesse de nous dire qu’il faut travailler plus longtemps en raison de l’allongement de l’espérance de vie, de la tendance démographique, du problématique financement du système.

Les mêmes encouragent les gouvernants à ne pas tenir compte des corporatismes et des oppositions à une réforme en profondeur du système des retraites. Et tout à coup, on s’interroge sur l’acceptabilité d’une telle réforme ?

Il est évident que tout le monde ne pourra pas travailler jusqu’à 67 ans, surtout parmi les générations qui s’approchent de la retraite, étant donné la pénibilité de certains métiers, les interruptions subies des carrières professionnelles de moins en moins linéaires.

(3) Dominique Seux raisonne ici en termes de « contrat social rousseauiste », autrement dit ici un consensus implicite fondé sur la solidarité intergénérationnelle. Les jeunes acceptent de cotiser pour payer les pensions des retraités, parce qu’ils savent que les générations suivantes payeront la leur.

Or dans la pratique, notre système d’assurance publique ne requiert pas l’avis de cotisants. Il n’y a pas d’alternative sur ce plan, tout changement de régime de retraites nécessiterait une phase transitoire. Chaque individu arbitrera son départ à la retraite selon les modalités du système au moment où il décidera de quitter la vie active et selon ses aspirations et sa condition de santé.

Même si beaucoup reste à faire pour améliorer l’information des assurés sur leur futur niveau de pension, la réforme Fillon a crée un groupement d’intérêt public Info Retraite pour faciliter l’information sur la situation de chaque assuré. Avec notamment l’envoie d’un bilan vers 45 ans et un point sur la situation individuelle tous les cinq ans.

(4) L’allongement de la durée de cotisation serait défavorable aux cadres, mais le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite (les 62 ans), qui a la préférence de Dominique Seux, pénalise ceux qui ont commencé à travailler tôt, en général les ouvriers et les salariés moins qualifiés, souvent exposés à des métiers pénibles. Rappelons que les ouvriers ont une espérance de vie bien inférieure à ceux des cadres. Un écart de près de 10 ans.

(5) Et qui peut comprendre que la presse puisse bénéficier d’un tas d’aides publiques (taux super réduit de TVA, subventions publiques, aide au réseau de distribution, déduction avantageuse pour les journalistes etc.) alors qu’une partie d’entre-elle stigmatise la dépense publique ? Ah oui, les coupes budgétaires, c’est bon pour les autres…

16:37 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)

13 juin 2013

Débat sur la TVA sociale

Pour enrayer la perte de compétitivité des entreprises françaises, de nombreux responsables politiques (plutôt de droite, mais pas seulement) et économiques (PDG, journalistes, économistes) défendent avec force, la piste d’une TVA dite « sociale » (parfois encore appelée « anti-délocalisation »).

En faisant basculer une partie des cotisations sociales (part patronale et/ou part salariale), à la charge de l’entreprise, vers la TVA, impôt grevant la consommation, les biens et services produits en France regagneraient en compétitivité par rapport aux biens importés, non bénéficiaires des baisses de cotisations.

Ecartons la polémique sur le caractère « social » du dispositif. La TVA n’est pas un impôt redistributif car elle ne tient pas compte des capacités de revenus de chacun. Une étude du Conseil des Prélèvements Obligatoires a montré que les plus modestes supportaient, en proportion de leurs revenus, plus de TVA que les plus aisés.

La TVA est dite « sociale » parce qu’elle renvoie à la problématique du financement de la protection sociale. Assis à 70% sur les cotisations sociales - donc sur le travail - le financement de la protection sociale tend à se « fiscaliser » depuis la création de la CSG, de la CRDS et autres impôts et taxes.

Rappelons en outre que la TVA représente aujourd’hui près de 50% des recettes fiscales de l’Etat – c’est un impôt terriblement efficace car « indolore » et assis sur un base très large – et qu’un point de TVA en plus rapporte en moyenne entre 5 et 7 milliards d’euros supplémentaires.

Tout ceci étant posé, voici les trois raisons qui m’amènent à rejeter cette mesure :

Une mesure non coopérative au niveau européen.

Même si nous parlons beaucoup des pays émergents, l’essentiel de nos échanges commerciaux se font avec nos partenaires européens. L’adoption d’une monnaie unique prive les pays du taux de change comme outil de politique économique et de régulation interne (les fameuses dévaluations).

La TVA sociale apparait dès lors comme une forme de désinflation compétitive. On fait payer nos gains de compétitivité à nos voisins européens. C’est donc une forme de jeu à somme nulle et de concurrence fiscale, surtout si le dispositif est généralisé. Or le problème de compétitivité (hors coût) reste entier.

Une mesure mal calibrée à deux niveaux.

La TVA sociale entend jouer sur le coût du travail, jugé trop élevé en France, donc sur la compétitivité-prix. Mais face aux pays émergents qui disposent d’une main d’œuvre bon marché, le gain d’une telle mesure ne rendra jamais la main d’œuvre française suffisamment compétitive et attractive.

A l’heure de la mondialisation, le prix du travail est une donnée comme une autre pour la compétitivité des entreprises. Or la TVA sociale aidera autant les entreprises exposées à la concurrence que celles exerçant des activités peu délocalisables et peu soumises à la concurrence extérieure. Pourquoi aider ces dernières ?

La TVA sociale, le risque d’un « fusil à un coup ».

La TVA est un des rares impôts qui soit harmonisé au niveau européen. Différentes directives sont venues uniformiser les bases de la TVA et encadrer ses taux. Le taux normal peut ainsi varier en 15 et 25. Autant dire qu’avec un taux normal de 19,6% (relevé à 20% en 2014), la France ne dispose plus trop de marges de manœuvres.

Pour créer un choc de compétitivité, le taux de TVA devra suffisamment augmenter pour couvrir le transfert des charges des entreprises vers le consommateur, sans que la consommation s’en trouve trop pénalisée (et donc la croissance). L’augmentation espérée des marges des entreprises suffira-t-elle à améliorer leur compétitivité hors-prix ?

L’expérience allemande a justement montré que les effets de la TVA sociale s’estompaient avec le temps. Les hausses des prix finissent par être répercutés dans l’évolution des salaires. Le risque est donc grand que l’Etat brule en pure perte ses quelques cartouches.

23:34 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, europe