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19 juin 2012

Place à l’action

Le temps des élections est passé. On va maintenant pouvoir revenir à un rythme de vie (politique) plus normal. Cela fait plus de six mois que nous sommes mobilisés/ accaparées par les élections : les primaires citoyennes en octobre, la présidentielle en avril et en mai, les législatives en juin. Et pour le militant que je suis, chaque scrutin suppose tractage, sortie au marché, participation au bureau de vote etc.

Plus important cette fois, François Hollande et Jean-Marc Ayrault disposent à présent d’une large majorité parlementaire. Ils vont pouvoir engager les réformes promises durant la présidentielle, et gouverner vraiment. En effet, ce laps de temps qui sépare l’entrée en fonction du président puis du gouvernement et la mise en place de la nouvelle assemblée, cantonne l’exécutif aux mesures règlementaires et symboliques.

Les choses sérieuses vont pouvoir commencer. Et déjà les difficultés et les urgences s’accumulent. La crise européenne crée beaucoup d’incertitude. Le ralentissement de l’activité économique fait grimper le chômage et complique l’exécution du budget 2012. Sans compter que l’audit de la Cour des comptes laisse entrevoir une situation des finances publiques plus dégradée qu’annoncée.

Le gouvernement n’est toutefois pas sans projet. Sa réforme fiscale (paramétrique ou globale) vise le redressement des comptes publics, plus de justice sociale et une réorientation de l’économie (économie verte, réinvestissement). La banque publique d’industrie est un autre moyen de stimuler l’économie en accompagnant le développement des PMI-PME. D’autres réformes de structures sont prévues.

Une bonne partie de la sortie de crise dépend des choix européens. Gageons que le sommet européen de la semaine prochaine introduise plus de croissance dans la politique économique de l’Union. En France, le collectif budgétaire du mois prochain et la loi de finance de l’an prochain (voté à l’automne) seront deux occasions de saisir plus en détail la gestion de crise de la nouvelle majorité.

06 juin 2012

Hommage à Bradbury

J’apprends ce soir la disparition de l’écrivain américain Ray Bradbury à l’âge de 91 ans. Dans le registre de la science-fiction et plus encore dans celui du fantastique, Bradbury était de mes auteurs préférés. Mais au-delà il a écrit aussi des romans policiers, quelques pièces de théâtre et des scénario pour la télévision. Un grand poète s’est éteint.

J’ai découvert cet auteur en lisant Farenheit 451, un roman d'anticipation sur une société de consommation ultra-matérialiste, dépendante de la télévision, où la possession et la lecture des livres est interdite. On y suit les aventures de Montag, un pompier chargé de bruler les livres et d’arrêter ceux qui en possèdent, qui après avoir découvert l’univers des livres, finit par se révolter.

De Bradbury, il y a surtout l’incontournable Chroniques Martiennes,  un recueil de nouvelles racontant sous formes de journal daté, différentes histoires (rarement liés) de la colonisation de la planète rouge par les Américains. Il nous offre là un regard poétique, fantastique et finalement tragique de l’aventure humaine outre-monde. Une œuvre marquée par son époque et pourtant qui reste intemporelle.

Moins connues, moins cultes aussi, il y a aussi La machine à Bonheur et Remède à la Mélancolie, autres recueils de nouvelles, pleins d’histoires charmantes, faciles et plaisantes à lire. Les nouvelles de Bradbury ne sont peut être pas révolutionnaires sur le plan scénaristique, mais leurs forces est de donner une grandeur d’âme à des personnes et des situations parfois sommes toutes banales. Son œuvre n’était pas à proprement parlé de la poésie, mais son style était incontestablement poétique.

03 juin 2012

House, l’histoire d’un génie misanthrope

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Il y a deux ou trois semaines, le dernier épisode de la huitième saison de House M.D. était diffusé au Etats-Unis. L’épisode était particulièrement attendu car il annonçait la fin d’une des plus importantes séries des dix dernières années. C’est l’occasion pour moi de revenir dessus.

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Diagnosticien aussi talentueux que misanthrope à l’hôpital Princeton Plainsboro, addicte à la vicodine pour soulager une douleur à la jambe touchée suite à une agression, le docteur Gregory House travaille avec son équipe et des méthodes non conventionnelles, sur des cas médicaux peu communs.

House n’aime pas ses patients, il ne s’intéresse à eux que pour le défi intellectuel que représentent leurs cas. Il ne ménage pas non plus les membres de son équipe et son amis Wilson, il les défie et provoque constamment sur leurs convictions et modes de vie pour en tirer le meilleur et les pousser à être honnête avec eux-mêmes.

Car House n’a qu’un principe : « tout le monde ment » et d’abord à soi même. C’est le goût des énigmes et de la vérité, fut-elle crue et désenchantée, qui l’anime dans ses rapports à l’autre et dans son travail. Il résout les cas tel un Sherlock Holmes de la médecine mais aide les gens comme dans la maïeutique socratique.

Réfractaire à toute idée d’autorité (morale, religieuse, hiérarchique etc.) comme aux conventions sociales en vigueur, House est un type insupportable qui cache derrière son talent et son bagou, une grande fragilité. Hormis Wilson, il n’a que peu d’amis. Et se refusant au bonheur, il finit par rejeter ou désespérer ses quelques compagnes.

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Malgré un schéma narratif répétitif – introduction sur le patient qui tombe malade, premiers tests et traitements médicaux qui empirent l’état du patient, House (généralement) ou un membre de son équipe trouve l’explication qui résout le cas médial – la série a su durer et se renouveler pendant huit saisons.

De mémoire, le début, la série accordait une place plus importante aux cas médicaux et aux relations entre House et son équipe, puis entre les équipiers (Foreman, Chase et Cameron). Au fil des saisons, les patients sont devenus des prétextes pour en savoir un peu plus sur la personnalité des nouveaux membres de l’équipe.

Le personnage de House connait peu d’évolutions au fil des saisons. Si à partir de la 6ème saison, il rencontre quelques situations (limitées à quelques épisodes en début et fin de saison, parfois à mi-saison) qui laissent supposer une amélioration, House fini toujours par rechuter. Ce qui laisse sceptique sur les choix dans l’épisode final.

J’ai découvert House lors de mon séjour en Espagne. D’ailleurs, habitué aux voix espagnoles, j’ai eu beaucoup de mal à regarder la version française. Sans dévaloriser le travail des autres acteurs, le succès de la série doit beaucoup au personnage de House et à la performance de l’acteur qui l’incarne, Hugh Laurie.

27 mai 2012

Une nouvelle présidence

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Le 6 Mai.

Quelques jours avant le vote du second tour, je disais à des amis que le score des deux finalistes serait plus serré qu’on ne le pense. Puis, à la vue des derniers sondages et des premières estimations publiés à l’étranger le jour J en fin d’après midi, je m’étais mis à espérer une victoire plus nette de François Hollande. Le résultat est net mais on voit bien que la France reste un pays ancré à droite.

J’ai passé une partie de la journée au bureau de vote. Une fois le résultat annoncé au 20h, mon secrétaire de section a invité quelques camarades à venir boire le champagne chez lui. J’ai lu beaucoup de joie et de soulagement sur les visages ce soir là. Beaucoup de mes camarades avaient en mémoire le soir du 10 Mai 1981 et désespéraient de ne pas revivre cela.

L’investiture.

Grand rituel républicain que la passation des pouvoirs entre le président sortant et le nouvel élu. Ce dernier est décoré Grand Maitre de la Légion d’Honneur, puis « adoubé » par le Président du Conseil Constitutionnel, garant du bon déroulement de l’élection présidentielle, qui rappelle les résultats définitifs du scrutin et les obligations constitutionnelles du nouveau président.

Le nouveau président fait son premier discours devant un parterre de parlementaires, de droite et de gauche, accompagné par les présidents des deux chambres du Parlement. Vingt et un coups de canon, jadis annonçant la mort du Roi, symbolise l’entrée en fonction du nouvel élu, 7ème président sous la Vème République et 24ème président toute République confondue.

Le choix du Premier Ministre.

Le choix du Premier Ministre dépend souvent du contexte politique dans lequel s’inscrit l’élection présidentielle, parfois de la nature des relations entre le Président et celui qu’il veut nommer à Matignon. Giscard avait nommé Chirac pour le remercier de son soutien en 1974, Mitterrand avait nommé Rocard en 1988 parce qu’il représentait le mieux l’ouverture etc.

Jean-Marc Ayrault, Martine Aubry, Manuel Valls ou Pierre Moscovici étaient pressentis pour occuper le poste de Premier Ministre. Au regard du message de rassemblement porté par Hollande durant la campagne et du score plutôt resserré du second tour, le choix d’Ayrault était sans doute le meilleur. Aubry est trop clivante, Moscovici trop techno et Valls trop « bleu ».

Le gouvernement Ayrault 1.

Le lendemain de sa nomination, Jean-Marc Ayrault a présenté la composition de son premier gouvernement qui sera en fonction jusqu’aux élections législatives au moins, puisqu’il est de coutume que le Premier Ministre présente sa démission au Président après le renouvellement de la chambre basse du Parlement.

Conformément aux engagements du candidat Hollande, le gouvernement Ayrault est paritaire (une première en France), représentatif de la diversité (« les minorités visibles »), avec des jeunes et des moins jeunes, et un équilibre subtil entre des gens « expérimentés » (Moscovici, Sapin, Fabius etc.) et le nécessaire renouvellement des têtes.

Comme promis la rémunération des ministres et du Président a été réduite de 30% et chaque ministre doit signer et s’engager à respecter une Charte de déontologie, visant à écarter les conflits d’intérêts. On pourra regretter un gouvernement un peu « pléthorique » avec des Ministres délégués qui auraient pu être de simples Secrétaires d’Etat et des répartitions de compétences et dénominations ministérielles un peu surprenante (redressement productif, la réussite éducative etc.)

L’Europe.

Habituellement, les commentateurs politiques (éditorialistes, journalistes, experts) regrettent de voir les questions européennes et internationales si peu présentes dans la campagne présidentielle. Sans être au cœur du débat présidentiel, l’Europe a cette fois ci été citée par les principaux candidats et en particulier par le nouveau Chef de l’Etat.

Le soir même de son investiture, François Hollande a fait son premier déplacement officiel à l’étranger en Allemagne, afin d’y rencontrer Angela Merkel qui avait refusé de le recevoir durant la campagne. Les deux s’opposant sur le nouveau pacte de stabilité et sur la politique de croissance à mener en Europe, le bras de fer européen ne fait que commencer.

Quand Hollande demandait en janvier une renégociation du pacte de stabilité afin de le compléter par des mesures de croissance (euro-obligations, projets-obligation, fonds structurels, augmenter la capacité de la Banque Européenne d’Investissement), Sarkozy et quelques chefs de gouvernement s’étaient foutu de sa gueule.

Quatre mois après, l’Angleterre et l’Italie s’enfoncent dans la récession malgré (ou en raison) des politiques d’austérité, l’Espagne voit ses taux d’intérêts augmenter et son système bancaire fragilisé menace de la faire tomber, et la Grèce est dans l’impasse politique depuis les dernières élections.

Chacun comprends que sans retour de la croissance, et malgré des plans de rigueur, la réduction de la dette et des déficits publics n’est pas possible. Même si tous ne sont pas sur la même ligne quant à la politique de croissance à mener, les positions des gouvernements européens tendent à converger.

De manière un peu paradoxale, François Hollande est aujourd’hui en situation de faire bouger les lignes européennes, jusqu’ici dominées par les positions allemandes. On peut d’ors et déjà écarter le scénario d’une « Europe à la française », institutions européennes obligent, mais de cette bataille dépendra la mise en œuvre et le succès du projet de François Hollande en France.

22 mai 2012

Chroniques de Jérusalem

Le weekend dernier j’ai rendu une petite visite à Laurent, mon ami de Metz. Dans sa grande bibliothèque, au rayon BD il y avait « Chroniques de Jérusalem » de Guy Delisle, dont Laurent m’avait parlé pour un autre album.

Guy Delisle est canadien. Venu des films d’animations, il s’est tourné vers la bande dessinée après avoir effectué plusieurs voyages d’un bout à l’autre de la planète, dont il rendait compte par dessins.

Sous la forme de carnet de voyage, il raconte en bande dessinée son séjour, dans le cadre de son travail, en Chine (« Shenzen ») et en Corée du Nord (« Pyongyang »), puis sous un autre statut, en Birmanie (« Chroniques birmanes ») et en Israël.

Dans « Chroniques de Jérusalem », il relate mois après mois et « petites scènes » après « petites scènes », son séjour d’un an en Israël, où avec ses enfants il accompagne son épouse parti travailler pour Médecins sans frontières.

Delisle passe ses journées à s’occuper de ses enfants et à déambuler dans les rues, carnet de croquis à la main pour témoigner, non sans humour, de tranches de vie à Jérusalem, avec ses tensions (religieuses, communautaires) et ses contradictions.

J’avoue qu’Israël (et le Moyen-Orient en général) n’est pas une destination qui m’attire (les conflits communautaires ou le poids des religions), mais Delisle offre un panorama intéressant, nuancé et sans parti pris, de ce pays et de ses peuples.

Bref, j’ai beaucoup aimé ces chroniques et ça m’a donné envie d’aller découvrir les autres tomes, particulièrement celui sur la Corée du Nord dont on peine à imaginer la vie quotidienne de ses habitants.

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