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13 juillet 2007

Economie et démocratie

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www.vnavarro.org

(site en anglais, castillan et catalan)

 

Pour mon deuxième post, j'ai décidé de consacrer quelques lignes au deux derniers livres de réflexions que j'ai eu plaisir à lire lors de mon séjour académique à l'Université Pompeu Fabra de Barcelone.

Dans  le cadre d'un cours intitulé "Economie et démocratie" (rien que le titre mérite réflexion, n'est-ce pas quelque part des antonymes ?), le professeur - monsieur Vicenç Navarro - nous a recommandé la lecture d'un certain nombres d'ouvrages (dont il est l'auteur) parmis lesquels, les deux livres dont je vous montre les premières pages de couvertures.

Certains esprits railleurs diront que c'est abusé qu'un prof encourage ses élèves à acheter ses livres, ou qu'il a trouvé là un moyen de se faire du blé facile etc. C'est parfois vrai pour certains enseignants, je doute que cela s'applique à cet homme pour qui j'ai beaucoup de respect.

*

Permets-moi, cher lecteur, de commencer par présenter brièvement cet étrange personnage:

Né en 1937, il a suivit des cours de médecine à Barcelone jusqu'au années 60, où pour motif politique, il a du prendre le chemin de l'exil. Réfugié en Suède (son épouse est d'ailleurs suédoise), il s'est initié à l'Economie politique à Stockolm. Il est ensuite parti étudier et se spécialiser en Grande Bretagne (London School of Economics) et aux Etats-Unis (Université John Hopkins). Il est spécialiste dans les questions de politiques publiques notament sanitaires et sociales. Il enseigne à l'Université John Hopkins ainsi qu'à la Pompeu Fabra à Barcelone.

De par sa spécialité universitaire et son engagement politique (républicain espagnol, social-démocrate à la mode suédoise), il a conseillé le gouvernement de Salvador Allende, le régime cubain, notamment pour les réformes de leurs systèmes de santé. Il a également participer au projet (avorté) de réforme d'assurance maladie universelle "voulue" par le couple Clinton, en plus de porter ses conseils dans différentes organisations et institutions internationales.

En Espagne, il a participé à l'élaboration du projet économique (jugé "très à gauche") du P.S.O.E (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) pour les élections générales de 2000 (que le PSOE a perdu) ainsi que celui des élections de 2004. Précisons bien qu'il n'est pas afilié au PSOE et que son influence est bien faible (sous entendu, je ne lui donne pas plus d'importance qu'il n'en a réellement en partie due à que son approche est minoritaire dans le Parti).

*

Concernant les ouvrages maintenant, leurs titres donnent déjà un aperçu de la principale thèse défendue par l'auteur, on peut même dire son principal combat politique (en tant que citoyen) : sauvegarder et étendre l'état providence, notamment en Espagne, où l'on ne parle pas du sous-développement social.

A ce propos, le premier titre me parait tellement percutant Bienestar insuficiente, democracia incompleta et très politique. J'avoue qu'il m'est difficile de traduire la notion de bienestar en français. Bienestar c'est le "bien être", mais cette notion en français sonne mal. On a traduit le Welfare State ("Etat de bien être", système social en quelque sorte) par Etat providence, terme à connotation divine (associé à la notion d'Etat, on comprend ce que l'on veut diviniser). Je comprends pour ma part le bienestar dans le sens de welfare state. Ceci étant précisé, je reviens au titre : la question du bien être des gens (via le système social) étant sous-estimée (voir ignorée), la démocratie, au sens d'idéal, est incomplete. Voilà comment par un simple titre, Vicenç Navarro reconcilie l'économie (la question de la richesse liée à la question sociale) à la notion de démocratie.

Le premier livre se compose de quatre partie:

- la première partie faisant un bilan bien peu glorieux de la situation sociale en Catalogne et en Espagne (la situation des familles, le marché du travail, la santé, l'éducation);

- la seconde aborde la question de la globalisation et du néolibéralisme (en Europe notamment) comme possible facteur explicatif de cette situation en Espagne.

- Les 2 dernières parties se centre sur 2 raisons spécifiques de sous-développement social de l'Espagne: la situation politique espagnole d'une part (dérive sociale-libérale, et politique d'aznar); et le franquisme et la transition d'autre part.

*

Le second livre, quant à lui, est un approfondissement du premier. Je dirai même, un version complete et réactualisée du premier livre. On y retrouve les mêmes idées clés: l'Espagne vie un sous développement social qui contraste fortement avec son développement économique.

Afin de justifier cette thèse de sous-développement social, il aborde la question de la santé, de l'éducation, des pensions, du marché du travail, de la "renta basica" (que je traduirai par salaire universel) sur un mode comparatif avec les données moyennes de l'Europe des 15. A chaque fois il démontre, chiffres à l'appui, que l'Espagne dépense moins (en % du PIB, en PIB par habitant comme en terme d'unité de pouvoir d'achat consacré) que ses voisins européens et que cet écart a tendance à se creuser depuis 1993. Le sous-développement social se calcule finallement par l'écart entre ce que la richesse d'un pays permet de consacrer en terme de dépenses sociales, et les sommes qui se dépensent réellement pour ce type de dépense.

Et cette situation s'expliquerait particulièrement par le lourd passif historique du pays (la dictature du général Franco, jugée et "démontrée" fasciste et totalitariste), le poids des forces conservatrices (telle que l'Eglise et la monarchie), et la transition faussement exemplaire (notamment sur le problème d'occultation de la mémoire historique sur la II République... la droite espagnole refusant d'aborder la question, certains de ses membres étant d'anciens hauts-responsables franquistes) mais également par la dérive sociale-libérale observée tant en Espagne que dans le reste du monde (Clinton, la troisième voie britannique... petite allusion à Jospin aussi).

*

Je pourrai développer d'avantage, entrer dans le détail etc. mais je pense être déjà suffisamment long.

J'ai beaucoup aimé mon séjour en Espagne, notamment sur le plan académique. Les différentes matières suivies m'ont énormément enrichies sur le plan de la réflexion politique. Ce cours d'économie et démocratie, les livres et le personnage même de Vicenç Navarro, m'ont beaucoup marqués.

Pourtant le premier contact avec le bonhomme et la matière m'avait plutôt dissuadé de suivre le cours (en catalan, je précise). Le professeur, et l'âge jouant, est plutôt distant et exigeant. Exigeant par le fait qu'il nous demande (implicitement) en examen de mettre "mot pour mot" ce que lui pense et démontre sous peine de râter son exam; exigeant sur notre présence et participation en cours (jugée moralement obligatoire). Le cours se divisant entre une partie "théorique" et une partie débat (dont je participais peu ayant parfois du mal à comprendre le catalan de certains camarades, jamais celui des profs).

L'autre raison qui m'a perturbé au début, c'est le fait d'entendre parler de classes sociales et de luttes de classes. La plus part des gens associent ces mots au marxisme, donc au communisme, donc à l'URSS etc. C'est le problème des mots trop connotés politiquement (du style "libéral"), vous avez beau les expliquer, il y a comme un blocage intellectuel chez les gens. Comme tout un chacun j'ai des a priori sur les gens et les choses. Pour autant, j'essaye autant ce peu de comprendre la logique des uns et des autres, ce qui se dit sur le fond des choses au lieu de rester sur la simple forme. C'est loin d'être facile.

J'ai donc entrepris la lecture de El subdesarrollo social de España et j'ai peu à peu saisi la logique, le raisonnement de Vicenç Navarro. On comprend vite que ce n'est pas un marxiste entendu comme "tout-état" et "victoire du prolétariat sur la bourgeoisie". C'est un farouche défenseur de la sociale-démocratie suédoise et son "welfare state", fruit d'une alliance entre les classes populaires et les classes moyennes, toujours d'actualité dans un monde mondialisée et en proie au néo-libéralisme.

Sa conception des classes sociales est basée sur 3 choses: la différence de revenus (à l'intérieur d'un même pays entre classes sociales et entre les pays), la différence de pouvoir d'influence (le concept de domination) et la différence entre les opportunités sociales des groupes sociaux. La place dans l'appareil productif n'a que peu d'importance (il ne l'aborde même pas) mais c'est la distance entre les uns et les autres, et l'accumulation de capital (au sens large), qui définit selon lui (enfin d'après ce que j'ai compris) les classes sociales (et l'identification sociale).

Je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'il dit (notamment sur l'association franquisme/fascisme, la définition de classe sociale, son analyse trop politique de l'évolution du système économique, et autres choses) mais c'est affaire de fond plus qu'autre chose. Pour autant j'apprécie ce brillant esprit et une bonne partie de ce qu'il dit. J'ai même envie de dire, ça fait du bien d'entendre cela...ça change des discours "prêt à penser" des média.

Lors de la dernière séance, il a tenu des propos qui m'ont beaucoup ému. Après nous avoir remercié pour notre présence en cours et parlé de l'examen, il a insisté sur le fait que réussir ses études et avoir un boulot, c'était très bien (il nous le souhaitait sincèrement), mais c'est peu important ("no es el mes important"). Ce qui comptait pour lui c'était, quoi qu'on devienne, de faire le maximum pour les classes populaires, les plus démunis et les plus dépendantes du "welfare state" petit à petit démantelé. Il nous a encouragé à militer, quelque soit le parti ou l'association/ syndicat, pour changer cela, en nous basant notamment sur ce que nous avons appris (particulièrement la rigueur scientifique même en sciences sociales, avec l'importance des chiffres).

Et c'est en faisant une dernière référence à tous ceux qui se sont battus pour la démocratie (contre franco) et à ce qui a été l'œuvre de la progressiste Seconde République espagnole, aujourd'hui oublié, qu'il nous a laissé partir. Je n'oublie pas ces mots... .

Commentaires

c'est marrant Pablo,
je ne savais pas que tu suivais ses cours.

je pense qu'avant de dire que tu n'es pas d'accord,
notemment sur certains points,
essaye de confronter ses concepts aux exemples que tu connais sur les sujets abordés.
une fois que tu as trouvé des points de désacord,demande-toi si ces situations sont générales.

comme DSK s'est amusé à nier la lutte des classes,au nom de la social démocratie,
j'ai une proposition:demande toi,si comme je le pense,il ne faut pas plutôt en prendre pleinement conscience afin de rétablir une égalité,
égalité qui est nécéssaire si on veut agir AVEC les gens plutôt que sans eux.

tu as la chance de pouvoir confronter 2 visions différentes de la social démocratie,
l'une élitiste et bourgeoise dominante
et une autre qui se donne les moyens de créer l'UNION.

je trouve que c'est bien que tu puisses ouvrir de nouveaux horizons à certains qui ont la volonté de bien faire mais qui n'utilisent pas forcement les bonnes méthodes,souvent par ignorance de leur existance.

bonne soirée
amitié
pascal

Écrit par : paysan bio | 14 juillet 2007

" Ce qui comptait pour lui c'était, quoi qu'on devienne, de faire le maximum pour les classes populaires, les plus démunis et les plus dépendantes du "welfare state" petit à petit démentelé. "

Malheureusement beaucoup des plus démunis baissent les bras pour une raison ou une autre, vraie. Comment veux t'on que les choses soit autres que des révolutions bourgeoises, ou les plus démunis conservent, certes, après les améliorations, leur place, de plus démunis.

Puisque tu es en Espagne, j'ai toujours dans ma mémoire cette jeunesse espagnole révolutionnaire , qui constituait, le P.O.U.M. Ma famille paternelle était Esquerre Républicaine Catalane. Mon oncle a été colonel à 18 ans dans l'armée républicaine, un des derniers à avoir passé la frontière à Prat de Mollo dans les pyrénées-orientales.
Mon souvenir "agréable politique"reste le P.O.U.M. Malgré toute les vicicitudes de cette guerre civile! Ma pensée et mon désir d'une idéologie inapplicable à l'espèce humaine. Le bonheur est peut-être de pouvoir rêver. Donc je rêve et je souris.

Écrit par : den | 15 juillet 2007

Du devrais faire un résumé et le poster sur le blog DSK, Pablo. C'est bien dans le sens de Vicenç Navarro que j'entends le concept de lutte des classes.

Il n'y a rien qui m'irrite plus, de la part des égoïstes de droite, voir de certain qui ce dise de gauche, que le raccourcis référentiel avec l'ex URSS ou avec Castro.

Je ne sais pas le sens exacte que tu donne à bourgeois Den, moi j'utilise plutôt le gros mots élites. Et Pascal, comme Cyp, comme toi, Pablo, Catherine ou moi en faisons parti, des élites. Et c'est à notre classe intellectuelle, qui traverse les classes économiques, qu'incombe la responsabilité de la mise en oeuvre du bien être social.

D'ailleurs, "bien être social" est à mon sens la bonne expression. "Etat providence" est effectivement une saloperie de formulation destiner à culpabiliser les plus démunis, dans le style aide toi, Dieu t'aidera ...

Écrit par : Quidam LAMBDA | 15 juillet 2007

je prend pour bourgeois tout humain qui n'a pas conscience des facilités qui lui sont données par son aisance financière et matèrielle d'ordre rentière ou héritée. Grosso modo qui proclame " quand on veut, on peut " alors même qu'il ne tient pas compte volontairement ou non de ces faits et de ses conséquences dans sa propre vie. ;-)
Pablo Esta muy bien de te lire :-))

Écrit par : catherine | 15 juillet 2007

Petite précision des ultras-libéraux primaires ;-))

Écrit par : catherine | 15 juillet 2007

Personellement, j'ai les cheveux qui s'herissent aux mots, élites ,sciences, scientifiques. Mais je ne t'en veux absolument pas quidam.
Ma référence au POUM, une organisation trotskyste. Ils avaient un allant du partage, de l'engagement comme seuls de jeunes fous de 20 ans se trouvent être lorqu'ils idéalisent, un bonheur! Le désir d'un avenir ideologique du partage. Mais que nous ne voyons pas dans la réalité. Un peu d'esprit de religiosité dans cette recherche de l'idéal... qui n'existe pas. Cependant, le fait d'y penser nous apportent un bien personnel.
SURTOUT LORSQUE L'ON A PAS ENVIE D'ËTRE UN DE CES EN..... PATRONS DU CAC 40 .

Pablo, un conseil, attention aux catalanes... Si elles te mettent la main dessus ,t-es foutu , re-direction la cataluna. ;-))

Écrit par : den | 15 juillet 2007

Quidam , l'explication de Catherine (cinq yous Catherine), sur les bourgeois, sied bien à ma perzonne.
Excellente définition Catherine! Ah, oui bien vrai!

Écrit par : den | 15 juillet 2007

Le mots "élite" est effectivement désagréable de par ses connotations.

Je n'en vois pas d'autres, mais je reste ouvert aux suggestions.

Nous sommes différents, mais avec des points de rapprochement, des points communs. Élite sous-entend supériorité. Différence est plus juste dans la mesure ou chacun peut être supérieur si tant est que l'on puisse quantifier, dans un domaine particulier.

Nous ne somme pas tous égaux devant la nature, à nous de faire en sorte que le soit davantage dans nos conditions de vie.

La définition que vous donnez du "bourgeois", correspond pour moi à celle d'un "gros con" ...

Écrit par : Quidam LAMBDA | 16 juillet 2007

pour moi,bourgeois c'est profiteur.
c'est une minorité qui prend le pouvoir pour organiser un système injuste qui lui apporte un profit en lésant les plus faibles qu'elle.

pascal

Écrit par : paysan bio | 16 juillet 2007

Mais lorsqu'il est franc le bourgeois c'est aussi la marque de mes pinceaux

Écrit par : catherine | 16 juillet 2007

Bonsoir les amis !

Excusez moi de ne pas vous avoir répondu plus tôt, ce n'est pas par snobisme mais par manque de temps et problèmes techniques.

Pascal,

Connaissais-tu Vicenç Navarro avant de lire mon post ? ton commentaire me laisse un doute.

Lorsque je dis que je suis en désaccord sur tel ou tel point, je ne le dis pas par plaisir, par esprit de contradictions ou parce que ça rentre en contradictions avec mes convictions.

J'essaye toujours de réflechir à ce qu'on m'enseigne et à le "remettre en question" à partir d'autres connaissances, des lectures, mes propres réflexions, à mon propre vécu...

Et puis bon, les points questionnables viennent aussi d'insuffisances de l'auteur dans ses explications, mais c'est toujours difficile d'être exhaustif. Comme on interpréte toujours différements un simple propos.

Aussi étonnant cela puisse paraitre, en lisant les livres j'ai vu beaucoup de ressemblances entre DSK et Vicenç Navarro, notamment sur le rôle du service public et des pouvoirs publics dans l'économie. Il y a aussi des différences notamment de languages et de "status" (un est universitaire, l'autre est ex-universitaire devenu politique) en plus de divergences de fond.

Il va falloir que je relise les propos de DSK sur la refondation du socialisme. De mémoire, j'ai pas le sentiment que lorsqu'il renonce à la "luttes des classes", il nie les enjeux de domination, les relations de pouvoirs entre les groupes.

Tu as dit un mot important, celui de L'UNION. Sans doute le pensais tu comme union de classes, en ce qui me concerne, je le vois plus comme alliances des forces politiques.

Den,

Concernant la POUM, j'ai beaucoup aimé le film de Ken Loach sur la Guerre Civile.

En parlant d'idéal, je me rend compte que je n'en ais pas... pour un jeune, ça la fou mal :(

Je crois que j'ai cessé de l'être à mon retour de Djibouti.


Sinon interressante définition du mot "bourgeois" par Cath, Quid et Pascal. ;)

Je vais lire un peu... a+

Écrit par : Pablo | 18 juillet 2007

Pascal,

Je me rend compte que mon premier paragraphe ("ton commentaire me laisse un doute. and co) peut être mal interpreté.

Je n'insinue pas que tu parles de choses que tu ne connais pas (ici les concepts de vicenç navarro)

Je te demande en fait simplement si tu en avais déjà entendu parlé, parce qu'en lisant ton message, j'ai l'impression que oui.

Écrit par : Pablo | 18 juillet 2007

coucou Pablo,

mon petit voyage en terres bovéitiennes m'a permis de rencontrer quelques personnages étonnants
il y a dans le mouvement alternatif des gens très instruits et qui ont su rester très curieux.
on a passé une soirée à parler de Navarro et de ses thèses que je ne connaissais pas avant cette soirée.
j'avais aussi été frappé par des similitudes entre DSK et lui mais la personne qui en parlait expliquait plutôt les différences et s'en servait pour monter que la désunion de la gauche française est le fruit d'une erreur d'analyse et de choix faits par les élites.

Pierrot parle de formation des militants.

moi j'ai bien aimé le "partage d'informations politiques" que j'ai trouvé chez bové.
mais bon,mes conclusions de paysan pauvre n'étaient pas les mêmes que celles des érudits.
ce qui m'inquiète c'est que,au final,c'est plutôt moi qui avais raison:ils se sont plantés magistralement.

je ne suis pas d'accord sur l'aliance des forces politiques dans les conditions voulues par les politiques car elle se fait sans les gens et notemment ceux qui ne sont jamais représentés.

par exemple,bové se disait le représentant des sans voix,mais il a eu des phrases,dont son "je n'ai aucun scrupule à appeler à voter ségolène Royal"qu'il n'aurait jamais dites s'il avait vraiment été le représentant des sans voix,
s'il les avait un peu écoutés.
en disant cela,il se posait en fait en chef de parti de gauche,ce qu'en plus il n'est pas.
les sans voix se sont sentis trahis.
et je pense qu'effectiveent bové et ses potes intellectuels les ont trahi.

pour moi,c'est l'aliance des politiques avec les gens qui créera ensuite les unions politiques et pas le contraire.

je sais que mon raisonnement est basique mais mon expérience me dit que plus les problèmes sont compliqués plus les solutions à trouver doivent être simples et claires.

pascal

Écrit par : paysan bio | 21 juillet 2007

Salut Pascal,

Eh bien je suis content qu'il soit connu hors des frontières espagnoles ce monsieur, même si pour le moment c'est surtout en Espagne qu'il mérité à être connu (cf le sous développement social).

Tu sais que dans ces livres il demande aux lecteurs de diffuser ce livre, d'en parler autour de soi etc, et c'est pour ça que je ne comprends pas l'argument de ceux qui disent qu'il fait lire ses livres à ses éleves pour le blé.

Pour en revenir au concept de classes sociales, je voulais te donner une de ses anecdotes (le style est largement compréhensible). Dans le cadre des élections législatives espagnoles de 2000, il était donc conseiller pour la partie économique du programme, et les gens du PSOE avaient sorti une affiche (inspiré d'une affiche allemande) où il y avait une photo d'un enfant de classe populaire avec des dents carriés (?) voir sans dents. Et la photo était accompagné d'une phrase qui disait je crois "ne permettons plus de reconnaitre la classe sociale des enfants en regardant leur sourire". C'est sans doute une traduction un peu limite, mais tu auras compris l'essentiel.

Lors d'une conférence de presse, un journaliste demande alors si le candidat compte bien utiliser une telle affiche et un tel concept (les classes sociales) "archaique" (selon les mots du journaliste) pour espérer gagner les élections. Et là Navarro répond (pour le candidat) qu'un concept tout ancien qu'il soit, peut toujours être valide d'une point de vue sciences politique par exemple.

Et là on voit un petit peu, le pouvoir des média...

Concernant l'union, je ne l'entendais pas dans le sens d'union électorale des divers appareils (socialistes, communistes, radicaux, écologistes, altermondialistes) mais comme un rassemblement des "militants" (au sens large) sur des concepts communs et une finalité commune.

Je rêve un peu, mais j'aimerai qu'on est à Gauche une discution sur le fond et non sur les personnes.

Concernant Bové et les sans voix, je te cache pas que je suis toujours mal à l'aise quand tu dis parle avec un "nous". Je suis persuadé qu'au travers de tes disuctions à droite à gauche, tu rencontres des gens qui pensent comme toi (ou pluitôt toi, tu te rend compte que tu penses comme eux), mais est-ce que pour autant, on peut parler d'un groupe "homogène" ?

L'erreur de la "gauche de la gauche" c'est de ne pas avoir su/voulu se rassembler. Je pense qu'une candidature unique leur aurait donné plus de poids. Bové a peut être fait le mauvais choix en appelant à voter Royal, mais sans doute que dans son esprit, il préférait éviter de faire gagner Sarkozy.

Je comprends bien que pour toi PS et UMP c'est un peu blanc-bonnet et bonnet-blanc, pourtant ça reste différent. Un gouvernement de gauche fera toujours un quelque chose de plus pour les gens que l'UMP même, si personne n'a le "mnopole du coeur" ;-) et c'est sans doute largement insuffisant.

A+

Écrit par : Pablo | 21 juillet 2007

Pablo,
je pense que tu touches du doigt le problème mais qu'il y a encore un écran qui t'empêche de t'en emparer.

il y a 2 sortes de politiques:
l'une des concepts ou on confronte les idées.
l'autre qui est le résultat concrêt sur la vie des gens.

dans le premier cas,je t'acorde qu'il y a une différence entre les idées du PS et de l'UMP

mais dans le second NON:
les gens qui sont dépendants des décisions politiques se font baiser dans les 2 cas
-par devant par la droite
-par derrière par le PS

cette réalité,je la vis au quotidien quand j'aide les SDF,les exclus du RMI ou du chômage au tribunal administratif.

je pense aussi que tu te trompes sur l'intérêt de l'union de la gauche de la gauche:
une union,avec le système de chronométrage mis en place aurait limité la diffusion des idées alternatives,
cette difusion était le seu objectif,vu que dans l'organisation actuelle un président issu de cette mouvance est une utopie iréalisabe.
pour avoir vécu le truc de l'intérieur et pour avoir été l'un des seuls à essayer de prévenir la débandade,je peux te dire que le DOUBLE DISCOURS a véritablement été vécu comme une trahison par les électeurs pauvres.



pascal

Écrit par : paysan bio | 21 juillet 2007

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