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21 août 2012

Breaking Bad, l’histoire d’une métamorphose

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Marié, père d’un adolescent handicapé, Walter White est un homme sans histoire. Il enseigne la physique et la chimie au lycée d’Albuquerque (Etats-Unis, Nouveau Mexique) et travaille en parallèle au lave-auto du coin, histoire de subvenir aux besoins de sa famille qui va bientôt s’agrandir. Skyler, sa femme, attend un enfant. Le jour de ses cinquante ans, suite à un malaise, il découvre qu’il a un cancer.

Sans rien dire à sa famille, il va chercher un moyen d’assurer leur subsistance. En accompagnant son beau-frère, Hank Schneider, inspecteur à la brigade des stups, lors d’une opération d’arrestation de trafiquants, il aperçoit Jesse Pinkman, un de ses anciens élèves et dealer à la petite semaine, qui s’échappe d’une maison voisine. Walter lui propose de s’associer pour produire et distribuer de la méthamphétamine.

Seulement s’introduire dans le monde de la drogue n’est pas sans risques et le duo improbable va vite se confronter à de plus gros poissons qu’eux : le fournisseur de Jesse, puis le boss du conté, puis le baron de la drogue de la région. Sans compter que Walter doit éviter faire face aux soupçons de sa femme et de son beau frère dont le service découvre assez vite l’arrivée sur le marché de ce nouveau produit.

Les cinq saisons de Breaking Bad montrent autant l’engrenage de violence et de mensonges dans lesquels White et Jesse s’enferment, que leur lente métamorphose. Walter va passer d’une logique de survie – assurer un confort à sa famille et sauver sa peau – à une logique de plaisir et de conquête. Froid, méticuleux et calculateur, il devient progressivement un as du mensonge et de la manipulation.

Petit dealer sans prétention autant que junkie impénitent, Jesse va s’endurcir au fil des saisons. Impulsif, naïf et maladroit, souvent à l’origine des problèmes du duo, Jesse est aussi celui qui veut le plus échapper à ce milieu. C’est l’appât du gain et sa sympathie, qui connait des hauts et des bas, pour son partenaire, qu’ils le font continuer dans cette affaire très lucrative.

La cinquième et dernière saison, qui se fera en deux temps, doit être a priori celle de la chute de Walter White. Sa femme, devenue complice dans ses affaires, le déteste et attend sa mort. Sa folie des grandeurs semble éveiller la réaction d’autres cartels. Sans le soupçonner, Hank semble rassembler progressivement toutes les pièces du puzzle autour d’Heisenberg, le surnom de Walt dans le milieu.

PS: Pour ceux qui connaissent déjà la série et qui recherchent des analyse plus poussées sur celle-ci et l'évolution des personnage, je conseille la lecture du blog Les Séries TV du Monde.

02 août 2012

The Dark Knight Rises

C’est le troisième volet de la saga Batman sous la réalisation de Christopher Nolan. Sorti il y a quelques semaines, je suis allé le voir samedi dernier. J’ai trouvé le film globalement bon même s’il reste de moins bonne facture que le précédent. Il faut dire que The Dark Knight avait mis la barre très haute avec un scénario bien élaboré, riches en rebondissement, et un Joker magistralement interprété par le défunt Heith Ledger.

Beaucoup de gens ont trouvé le film long (2h40), ce n’est pas mon cas. Mais le film se centre sur une douzaine de personnages, avec leurs propres histoires, ce qui relaye du coup le héros en arrière plan et donne parfois un ensemble confus. Vouloir faire le lien avec Batman Begins ne me semblait pas le meilleur choix, mais cela a permis à Nolan de « boucler la boucle » et de conclure, comme annoncé, cette trilogie Batman.

Après les derniers films de Batman, plutôt décevants, à la fin des années quatre-vingt-dix, Christopher Nolan a brillamment réussi le retour de l’homme chauve-souris sur les écrans. Des acteurs de talents au jeu sobre pour des personnages complexes, un univers sombre ancré dans les temps modernes tout évitant le « tout-gadget », des scénarios travaillés mettant au cœur l’évolution du héros, tout ceci a contribué au succès de cette trilogie.

Le film fait beaucoup parler de lui outre-Atlantique pour ses supposés messages politiques subliminaux (libertaire/réactionnaire/fascisant). Alors The Dark Knight Rises, un film politique ? Je crois surtout que le film surfe sur les préoccupations de son époque, c'est-à-dire la défiance croissante des gens vis-à-vis du secteur financier et la contestation des inégalités de richesse. Oui la « loi Dent » fait penser aux lois sécuritaires de Bush, oui certains propos de Bane (le méchant dans ce volet) font penser au mouvement Occupy Wall Street, mais au final ça ne va pas plus loin.

03 juin 2012

House, l’histoire d’un génie misanthrope

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Il y a deux ou trois semaines, le dernier épisode de la huitième saison de House M.D. était diffusé au Etats-Unis. L’épisode était particulièrement attendu car il annonçait la fin d’une des plus importantes séries des dix dernières années. C’est l’occasion pour moi de revenir dessus.

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Diagnosticien aussi talentueux que misanthrope à l’hôpital Princeton Plainsboro, addicte à la vicodine pour soulager une douleur à la jambe touchée suite à une agression, le docteur Gregory House travaille avec son équipe et des méthodes non conventionnelles, sur des cas médicaux peu communs.

House n’aime pas ses patients, il ne s’intéresse à eux que pour le défi intellectuel que représentent leurs cas. Il ne ménage pas non plus les membres de son équipe et son amis Wilson, il les défie et provoque constamment sur leurs convictions et modes de vie pour en tirer le meilleur et les pousser à être honnête avec eux-mêmes.

Car House n’a qu’un principe : « tout le monde ment » et d’abord à soi même. C’est le goût des énigmes et de la vérité, fut-elle crue et désenchantée, qui l’anime dans ses rapports à l’autre et dans son travail. Il résout les cas tel un Sherlock Holmes de la médecine mais aide les gens comme dans la maïeutique socratique.

Réfractaire à toute idée d’autorité (morale, religieuse, hiérarchique etc.) comme aux conventions sociales en vigueur, House est un type insupportable qui cache derrière son talent et son bagou, une grande fragilité. Hormis Wilson, il n’a que peu d’amis. Et se refusant au bonheur, il finit par rejeter ou désespérer ses quelques compagnes.

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Malgré un schéma narratif répétitif – introduction sur le patient qui tombe malade, premiers tests et traitements médicaux qui empirent l’état du patient, House (généralement) ou un membre de son équipe trouve l’explication qui résout le cas médial – la série a su durer et se renouveler pendant huit saisons.

De mémoire, le début, la série accordait une place plus importante aux cas médicaux et aux relations entre House et son équipe, puis entre les équipiers (Foreman, Chase et Cameron). Au fil des saisons, les patients sont devenus des prétextes pour en savoir un peu plus sur la personnalité des nouveaux membres de l’équipe.

Le personnage de House connait peu d’évolutions au fil des saisons. Si à partir de la 6ème saison, il rencontre quelques situations (limitées à quelques épisodes en début et fin de saison, parfois à mi-saison) qui laissent supposer une amélioration, House fini toujours par rechuter. Ce qui laisse sceptique sur les choix dans l’épisode final.

J’ai découvert House lors de mon séjour en Espagne. D’ailleurs, habitué aux voix espagnoles, j’ai eu beaucoup de mal à regarder la version française. Sans dévaloriser le travail des autres acteurs, le succès de la série doit beaucoup au personnage de House et à la performance de l’acteur qui l’incarne, Hugh Laurie.

12 mai 2012

A la une du N.Y.T

Mercredi soir, je suis allé voir ce documentaire qui aborde par l’intermédiaire du New York Times, un des plus prestigieux quotidiens américains, l’avenir de la presse écrite à l’heure des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Un thème plutôt intéressant et souvent au cœur des discussions avec un de mes amis.

Amplifiée par la crise financière de 2008, la chute des revenus tirés de la vente des espaces publicitaires a ébranlé le modèle économique de la presse écrite, par nature fragile. De nombreux journaux américains, parfois même de vraies institutions, ont fait faillite. Tous doivent faire face, tôt ou tard, à des restructurations.

En quelques décennies, la révolution Internet est venue bouleverser la production et la diffusion de l’information. A l’heure de l’instantanée et d’immédiateté, la montée en puissance des blogs et réseaux sociaux (Facebook, Twitter etc) court-circuitent le travail des journalistes et le canal traditionnel de diffusion qu’est le support papier.

Le documentaire nous plonge ainsi dans l’univers du New York Times et le quotidien de ses journalistes, en particulier David Carr (un ancien junkie) et Brian Stetler (qui a débuté blogueur), chacun représentant une vision du journalisme, et partant, le modèle de transition en cours au New York Times.

Je recommande le film même si j’émettrai quelques réserves. La narration me parait assez mal construite, mal structurée. La question de la concentration des média aux mains de grands groupes industriels n’est que peu abordée. Les pistes d’un nouveau modèle économique pour la presse ne sont que succinctement citées.

16 février 2012

La puta de la Gran Bretaña

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C’est comme ça qu’un de mes grands-pères surnommait Thatcher. Mais j’aurai pu aussi intituler le billet d’humeur « I want my money back » parce que le film est quand même très moyen.

Pour être clair, avec sa prestation, Meryl Streep sauve le film. La structure narrative du film – les souvenirs de Thatcher, aujourd’hui sénile, sur son parcours de vie, de sa jeunesse jusqu’au pouvoir, autour de sa vie de couple – est plutôt bien construite.

Mais voilà, le film n’est ni politique, ni intimiste. Du thatcherisme, de ses principes comme de son action détestable, on n’en verra rien ou si peu. Quelques images d’époques et des scènes reconstituées survolent le tout. De la personnalité, on reste dans la surface.

Si j’en crois les interviews données par l’actrice, un des « buts » du film est de la montrer sous un visage plus humain. Bon… La vieillesse est un long naufrage, c’est certain. Ca ne suffit pas à montrer la part humaine de chacun. Elle aimait son mari. Bon… ça nous fait une belle jambe.