Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02 mars 2010

Un difícil despido

Este sábado en Zaragoza, ha fallecido mi abuela a las tres de la madrugada tras un mes de hospitalización. Desde cinco o seis anos, ya vivía con una cirrosis. Esta enfermedad se empeoró estos últimos meses, atacando el organismo interno (insuficiencias renales, diabetes) y cuerpo (mal de piernas). Los diferentes análisis y tratamientos no daban ninguna perspectiva positiva. Era una cuestión de tiempo.

Hasta el último momento, la mujer fue muy bien acompañada. Sus cuatros hijos, sus nietos, sus sobrinos, los amigos de los hijos, algunos de los nietos, etc. cada uno pasó unas horas a verla y animarla. No todos los enfermos del hospital encontrados tuvieron tantas visitas. No sé si es que los médicos quisieron prepararnos pronto y progresivamente a su muerte o si nuestras visitas le dieron un poco de vida, pero mi abuela hizo mentir los pronósticos. Era una mujer de carácter y físicamente fuerte.

Me costo bastante realizar lo que ocurría. Creo que cuando estas lejos de este tipo de situación, no lo entiendes realmente hasta que lo veas de tus ojos propios. Lo he negado o menospreciado casi hasta el final. Me parecía, y sigo pensándolo, que la muerte forma parte de la vida, y que es preferible une muerte rápida en vez de largos sufrimientos. Tampoco quise, inicialmente, verla antes de su muerte. No quería que los últimos recuerdos de mi abuela fueran los de una mujer disminuida y gravemente enferma en una cama de hospital. Pero no tuve otro remedio que afrontar mis temores.

No fue nada fácil puesto que no reconocí a mi abuela. Encontré a una mujer con un cuerpo inflado y la cara delgada, casi las patas arribas, hablando con una voz extraña (entendía muy difícilmente lo que nos decía), vomitando a veces. El primer día, tenía toda su cabeza, pero de pronto volvieron sus alucinaciones. Daba mucha pena verla así. Acabó sus días en un coma. Parece que el oído es el último que se pierde en el coma, así que todos siguieron hablándole. Le dije entonces que la quería mucho. Murió por la noche...

Se ha decidido incinerar el cuerpo en fin de poder transportar las cendres en los Pirineos donde descansan ya dos de sus nietos. Paseando en el inmenso cementerio de Zaragoza me han mostrado la tumba de mi abuelo, fallecido poco después de mi nacimiento. Su cuerpo será también incinerado. Al ver todas estas tumbas, a veces muy pocas entretenidas, reflexioné sobre la evolución de la relación de nuestras sociedades par con la muerte. Antes una familia se movía poco fuera de una ciudad o de una región, y de hecho enterar los muertos tenia sentido. Ahora nos movamos tantos - bueno aun depende - que resulta mas fácil incinerar y mover las cendres.

Volviendo en Toulouse tras una semana de tiempo suspendido, empezó a realizar que la vida ha seguido su curso y que cada miembro de la familia debe seguir adelante. Siento como una sensación de desfase, y es un sentido raro. La ausencia de alguien querido se aclara entonces. Llega entonces el tiempo de los recuerdos y de la memoria.

01:00 Publié dans Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : espagne, mémoire

05 novembre 2009

Retour en Catalogne

Disposant d’une petite semaine de vacances, je suis parti la semaine dernière à Barcelone. Arrivant le dimanche dans la soirée pour repartir jeudi dans l’après midi, mon séjour aura été de courte durée. Je n’étais pas retourné dans la capitale de la Catalogne depuis un an et demi, et à vrai dire, ça me manquait.

Mon bref séjour aura surtout été l’occasion de rendre visite à de bons amis. D’abord trois camarades du PS français, expatriés à l’étranger. Nous nous sommes revu autour d’un verre et quelques « tapas ». Ils apprécient que je leur fasse signe à chaque fois que j’ai l’occasion de venir. En fait, c’est avec plaisir que je retrouve les gens de ma première section. Nous avons passés de bons moments à l’occasion de la campagne présidentielle.

Il y a ensuite deux amis catalans, Eduard et Maria. Nous n’avons pas coutume de nous écrire souvent, ni de nous parler via msn. Mais je suis content de voir qu’à chaque fois que j’ai l’occasion de venir et que je leur signale mon arrivée, ils répondent présents. Je les ais rencontrés lors de mon séjour ERASMUS en 2007, on avait quelques cours en communs. On a même travaillés ensemble dans un groupe de travail. Ils ont dit qu’ils essaieraient de venir me voir en France. C’est avec joie que je les recevrai.

Souhaitant profiter un peu de ma famille, mes oncles, mes cousins, ma grand-mère, je n’ai pas spécialement (re)visité Barcelone. Bien qu’il fasse doux, le ciel était généralement couvert et avec le changement d’heure, la nuit tombe trop vite. Je suis bien allé dans quelques librairies mais je n’y ais rien acheté, trop fauché que je suis. Je suis allé faire un tour sur les Ramblas et boire une sangria dans mon bar préféré. C’est dans ce lieu que j’ai envoyé un sms à mon amie polonaise pour lui dire que je buvais un verra à sa santé.

Enfin, je suis allé voir une exposition au Musée d’Art Contemporain, consacrée à John Cage, un artiste américain, connue pour sa musique expérimentale. J’avais entendu parler de cette expo en lisant un article dans El Pais. Le thème de l’anarchie du silence m’avait plu et motivé à découvrir l’artiste. Au final, j’ai trouvé l’œuvre de Cage intéressante mais l’exposition peu accrocheuse : quelques photos, beaucoup de partitions annotées à lire, écouter des sons sur des rares écouteurs, forcément prisés par les quelques gens du public.

L’art contemporain me semble décidément trop abstrait pour être accessible au commun des mortels. J’ai la désagréable impression d’un art imperméable, ressemblant par moment à une vraie arnaque. Se pose le problème de l’accessibilité intellectuelle et sociale de ce genre d’œuvre.

Ici, une œuvre de John Cage.

06 juin 2009

Pour l'Europe

 

Felipe_Gonzalez.jpg

Tribune de Felipe González,

ancien Président du Gouvernement espagnol,

en vue des élections européennes.


(version originale ici)


J’ai toujours pensé que le destin de l’Espagne était de s’intégrer à ce qu’aujourd’hui, suite au Traité que nous avons négociés il y a 20 ans de cela, nous appelons l’Union Européenne. J’étais et je suis un européen européiste, une chose qui transcende certaines positions idéologiques déterminées, mais qui imprègne l’immense majorité du courant social-démocrate européen. Européens nous le sommes tous, mais européistes nous le sommes moins, il semble même qu’on le soit chaque fois moins.


Nous autres espagnols, sommes européens avec les mêmes droits et devoirs que les autres composants de l’Union depuis le 1er janvier 1986, lorsque nous avons intégrés la Communauté européenne. A l’intérieur de notre pays, l’élan intégrateur fut très grand, même s’il semble qu’il nous quitte lorsque nous en avons le plus besoin.


Les européistes sont les européens qui croient en l’Union européenne comme espace public partagé par les pays membres. Quelque chose de plus, encore que c’est déjà important, qu’un espace de marché unique ou qu’une monnaie commune. C’est ce qui nous permet d’avancer vers une forme de citoyenneté partagée, compatible avec celle de chaque Etat-nation.


Si cela fut, lorsque nous luttions pour cesser d’être les sujets d’une dictature qui nous éloignait du destin commun de l’Europe des libertés et de la justice sociale, cela devrait l’être encore plus aujourd’hui, contre les courants des nationalismes conservateurs et anti-européens qui paraissent dominer la scène, en freinant la constructions d’une Europe capable d’affronter, unie, les grands défis de la mondialisation.


C’est pour cela que le compromis d’alors, qui m’amena à lutter pour briser les barrières qui nous séparaient et à être l’un des plus actifs dans la construction d’une Europe plus intégrée, plus solidaire, plus politique, plus significative pour ses citoyens et pour le monde, s’est renforcé aujourd’hui face à la crise et à la récession mondiale que nous sommes en train de vivre. Il s’est renforcé depuis la connaissance rationnelle des défis globaux auxquels nous nous confrontons. Avec l’Europe nous pouvons faire des choses très importantes, sans elle, nous serions insignifiants dans le contexte mondial. Cela vaut pour nous mais aussi pour les autres pays de l’Union, qu’ils soient grands, moyens ou petits.


C’est pour cela que je participe à la campagne électorale pour le Parlement Européen, en expliquant son importance, biaisée par (un griterio) vide de sens, chargée de lieux communs et de démagogies locales.


On continue de voir l’Europe comme quelques chose d’étranger et d’éloigné, et non comme une chose nous appartenant, et qui conditionne notre destin, pour le meilleur lorsque se font les choses qui doivent se faire, ou pour le pire, lorsqu’on renonce à utiliser l’unique grand instrument que nous disposons pour faire face à la crise financière globale, à la récession mondiale, ou aux défis comme l’énergie et le changement climatique, comme le passage d’une société industrielle à une société basé sur la connaissance à laquelle il faudra adapter notre cohésion sociale. Ou encore pour affronter des problèmes et des besoins comme la régulation des flux migratoires. Ou enfin pour affronter le défi de la criminalité organisée et du terrorisme international.


Domine aujourd’hui la nouvelle de la faillite de General Motors, icône nord-américain et mondial de l’industrie la plus représentative de l’ère industrielle. Nous voyons sa répercussion européenne et nous assistons à ce phénomène comme à quelque chose qui nous affecte, mais sans le mettre en relation aux élections du 7 juin, avec les possibilités et les difficultés de l’Europe. Comment peut on garder cette cécité localo-locale dans le débat ? Des milliers d’emplois sont en jeu, le futur d’une industrie, qui avec d’autres, ont été l’essence du modèle européen de développement et de bien être social comme puissance industrielle. Ici nous discutons des mesures d’aide du Gouvernement et nous dispersons, dans certaines Communautés autonomes, l’effort nécessaire. Il devrait être européen, mais nous ne le concevons même pas comme un effort national. Quelle absurde conception des problèmes !


A l’exemple de sa voisine américaine, l’industrie automobile européenne devra s’interroger sur sa capacité à faire face à la concurrence sur la scène mondiale, sinon les aides resteront du pain pour aujourd’hui en attendant la faim du lendemain, à la charge du contribuable. Ce n’est pas un défi auquel l’Espagne peut faire face en tant que pays. Ni la France, ni l’Allemagne, ni l’Italie. Il faut que l’Europe s’en occupe, comme tentent de le faire les Etats-Unis. De la même manière, il lui revient d’appréhender la crise financière et les normes de contrôle du système et des entités. Il doit y avoir un cadre régulateur européen, pour des entités qui travaillent dans toute l’Europe, et dans le monde. Par ailleurs, il faut négocier ce cadre de régulation avec les autres : les Etats-Unis, le Japon, la Chine, le Brésil, le Mexique etc. Dans le cas contraire, à peine sortie de cette crise, nous serons en trains de préparer la suivante.


L’Europe dépend des énergies fossiles dans un pourcentage voisin à celui des Etats-Unis et a contribué au changement climatique en raison de l’usage et de la consommation de ces dernières. Est-il possible de rester chaque pays de son coté, au moment d’élaborer une stratégie énergétique qui soit respectée, qui induise un nouveau modèle de production et de consommation, qui nous donne un avantage dans la lutte contre le changement climatique ?


Nous pourrions continuer avec tout type de problème, de défis que nous avons à affronter mais nous nous croiserions toujours l’espace européen comme une nécessité pour articuler les stratégies à succès : migrations, sécurité, politique extérieure…


Le Parlement européen co-légifère pour nous tous dans les 70% des normes qui nous affectent. Son pouvoir budgétaire et législatif va augmenter. Nous devons décider si les majorités qui les intègrent seront en faveur de l’Union européenne avec des objectifs qui conditionne notre future, ou en seront opposés, avec des politiques moins européennes et plus nationalistes.


Le vote pèse pour orienter la sortie de crise, pour atteindre un Parlement capable de faire des propositions de dialogue social, économique et politique qui nous rapprochent des accords dont nous avons besoins dans les domaines que j’ai déjà mentionné. Quel domage que nous ne soyons pas capable de créer une conscience citoyenne pour que tout le monde ait envie de voter. Et décider du destin de l’Europe qui est le notre !

21 mai 2009

La Guerre d'Espagne et son oublie

No Pasaran.JPG

 

Là où l’histoire s'appuie sur la connaissance du passé, la mémoire renvoie au souvenir. Avec le temps, le souvenir se détériore et se perd. Le sens du souvenir échappe aux générations futures, à qui les survivants s'efforcent pourtant de transmettre leur mémoire. L'histoire est un discours scientifique que des moyens officiels s'efforcent souvent de soutenir. Si l'historien oriente son travail, le discours officiel tend alors à supplanter la mémoire. Si la mémoire s'efface, si l'histoire réécrit, les traces  s'estompent  alors dans un silence honteux. C’est un peu ce qui se passe avec la Guerre Civile espagnole. C'est quasiment dans l'indifférence que se commémorent en 2009 les soixante-dix ans de sa conclusion. Rappelons les faits.


Le 14 avril 1931, l’Espagne rompt avec le régime monarchique et épouse, pour la deuxième fois de son histoire, la République. La Gauche entreprend de grandes réformes sociales (en matière d’éducation, de laïcité, de répartition des terres etc.) qui sont stoppées par la Droite lorsque elle arrive aux affaires. L’époque est marquée par l’instabilité des gouvernements et la multiplication des mouvements sociaux. Les élections générales de février 1936 voient la victoire du Frente Popular (Front Populaire), qui rassemble les forces de gauche, avec le soutien électoral des anarchistes et du syndicat socialiste UGT. Mais le 17 juillet, de la même année, un groupe de généraux, Franco en tête, font un Pronunciamiento et déclare « l’état de guerre ».


S’ensuit alors une guerre civile qui va durer trois ans et causer entre 380 000 et 450 000 morts. Le pays se trouve divisé entre le camp national et le camp républicain. Sous l’égide de Franco, le Mouvement National rassemble la haute bourgeoisie espagnole, l’Eglise catholique (le Pape Pie XI soutient le coup d’Etat), les monarchistes, les militaires conservateurs et les mouvements fascistes tels que la Phalange). Le camp républicain regroupe les modérés, les socialistes, les communistes (PCE, POUM), les mouvances anarchistes (CNT).


La Guerre d’Espagne prend très vite une dimension internationale. Franco reçoit le soutien militaire et politique de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste. La République espagnole, abandonnée à son triste sort par la France et la Grande Bretagne qui proclament leur neutralité, pourra compter sur l’aide, tardive, de l’URSS et le renfort des Brigades Internationales, corps de combattants volontaires (dans lesquels on retrouve Malraux, Hemingway, Orwell etc.). La division du camp républicain et l’inégal rapport de forces scelle le destin de l’Espagne républicaine : le 1er avril 1939, Franco décrète la fin de la guerre. La dictature franquiste s’installe. Des milliers de combattants prennent le chemin de l’Exil.


Trente ans après le retour de la démocratie en Espagne, les espagnols ne se sont pas encore réconciliés avec leur passé. La Guerre civile et les méfaits de la dictature franquiste restent un sujet tabou. Pour autant le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero, lui même petit fils de républicain, a fait adopter la Loi sur la Mémoire historique visant à indemniser les victimes et rétablir une certaine vérité sur cette période. Reste malgré tout l’épineux problème des fosses communes où restent enterrés des milliers d’espagnols.


NB: Ceci est une version provisoire à destination du journal de ma section socialiste. Il y a des chances que le texte soit simplifié par manque de place. Mais pour la version internet, j'espère trouver l'inspiration pour étoffer davantage les propos. Il y a quand meme pas mal de choses à dire...

http://www.lasonet.com/republica.htm

http://www.guerracivil1936.galeon.com/

18 avril 2009

Changement de gouvernement en Espagne

 

L’actualité espagnole a été marquée la semaine dernière par un fait politique majeur : un changement de gouvernement. Tout juste un an après les élections générales, où les socialistes étaient reconduits à la majorité relative, José Luis Rodriguez Zapatero, Président du Gouvernement, a présenté la composition de son nouveau gouvernement, le troisième qu’il dirige depuis son arrivée en 2004 à La Moncloa, le Matignon espagnol.

En pratique, le changement de gouvernement a d’abord conduit à une réorganisation des compétences des 14 (ou 16) ministères puis à la composition d’une nouvelle équipe. Du côté de la répartition des compétences, il faut noter la création d’une troisième vice-présidence, dédiée aux politiques territoriales ; le rattachement des Universités au Ministère de l’Education alors qu’elles avaient été séparés de ce dernier ; la prise en charge des services sociaux par le Ministère de la Santé, ce qui constitue le troisième ministère à prendre en charge ces fonctions en cinq ans ; et enfin l’adhésion de la Fonction Publique et le Conseil Supérieur du Sport aux services de la Présidence.

Côté casting, José Luis Zapatero a introduit six nouveaux ministres et changé de place à aux moins deux ministres. La relève la plus marquante reste celle de Pedro Solbes, deuxième vice-président, en charge de l’économie et des finances, par Elena Salgado, qui occupait jusque là le Ministère des Administrations Publiques, et qui devient la première femme à occuper le poste de grand argentier. Solbes, qui avait accepté en 2008 de rester au gouvernement à condition de ne pas faire toute la législature (quatre ans), reste le symbole d'une gestion socialiste de l'économie à la fois austère, modeste mais capable d'alimenter la croissance.

Parmi les nouveaux ministres, il convient de distinguer ceux issus de la société civile (la ministre de la Culture et cinéaste Angeles Gonzalez Sinde; le ministre de l’Education Angel Gabilondo, président d'université), les techniciens (Elena Selgado, le ministre de la justice Francisco Caamaño) et les poids-lours politiques (le 3ème vice-président Manuel Chaves, le ministre de l’Equipement José Blanco et la ministre de la Santé Trinidad Jiménez), hauts-responsables du PSOE et proches du "courant" de Zapatero, "Nueva Via".

 


CompositionGvtEspagnol.JPG

(cliquer dessus pour agrandir l'image)

Mais comment expliquer un changement de gouvernement à peine un an après les dernières élections générales ? Remarquons déjà que si les titulaires des ministères ont pu changer ces 5 dernières années, l’Espagne n’a connu que 3 gouvernements (dont deux suites aux élections législatives) quand la France en a connu 5 ou 6.

J’entrevois quatre principales raisons qui ont pu conduire le chef du gouvernement espagnol à revoir son équipe. Des raisons qui sont peu ou prou des (semi-)échecs pour la majorité socialiste au pouvoir en Espagne.

En premier lieu, et à mon avis de manière marginale, la grogne étudiante par rapport au Processus de Bologne (qui introduit le système LMD et renforce l’autonomie des universités) et quelques défaillances du système judiciaire ont poussé le chef du gouvernement espagnol à changer les titulaires de ces deux ministères.

Par ailleurs, il semble que la défaite des socialistes espagnols aux élections autonomes partielles (soit les élections des communautés autonomes qui n’ont pas lieues en même temps en Espagne comme le sont les élections régionales) du mois dernier en Galice et le Pays-Basque, soit l’élément qui a avancé la décision de changement de gouvernement. En réalité la défaite est à nuancer parce que si la coalition de gauche n’a pas été reconduite en Galice, les socialistes ont largement progressés au Pays-Basque, laissant même entrevoir que la Présidence de l’Euskadi, jusque là occupé par le nationaliste Ibarretxe, revienne aux socialistes.

Ensuite, vient l’échec des négociations du pacte de financement des Communautés Autonomes. Le sujet était déjà sur le feu l’été dernier et Pedro Solbes, alors ministre de l’économie et des finances, s’était donné 4 à 6 mois pour arriver à un accord. Or, neuf mois après cet engagement, le problème est toujours là. C’est ce qui a motivé la création d’une 3ème vice-présidence consacrée aux questions territoriales et la nomination à ce poste de Manuel Chaves, jusqu’ici Président de la Communauté Autonome d’Andalousie.

C’est un problème à la fois technique - il s’agit autant de financer le Plan Dépendance engagé par le Gouvernement l’an passé (ou il y a deux ans) mais que réalisent les Communautés Autonomes, qu’assurer une solidarité territoriale entre des régions aux compétences largement plus développées qu’en France mais inégalement dotées en ressources financières - et politique - puisque les régions les plus contributives (le Pays-Basque et la Catalgone) sont à la fois celles où s’exprime les plus fortes identités nationalistes et celles qui ont permis la victoire de Zapatero en 2004 comme en 2008. Et comme en plus les socialistes n’ont pas la majorité absolue au Parlement, et dépendent donc des négociations avec les partis nationalistes, le sujet est explosif.

Enfin vient l’ampleur de la crise économique et financière. C’est la principale justification énoncée par José Luis Zapatero pour changer la composition du gouvernement : resserrer et renouveler le gouvernement pour faire face à la crise. Une crise que le gouvernement espagnol, comme bien d’autres en Europe et dans le monde, n’a visiblement pas anticipée et encore moins vraiment gérée.

Car il faut bien comprendre que le gouvernement espagnol a tardé à reconnaitre que l’économie espagnole était en crise. Lors de la campagne législative de l’an passé et presque six mois après, le gouvernement espagnol s’est entêté à utiliser des subterfuges linguistiques pour qualifier la situation économique. A la décharge des mes camarades espagnols, on peut dire que leur économie a quand même été très dynamique ces 12 dernières années et que la situation de leurs finances publiques (taux d’endettement de 30% du PIB et des excédents budgétaires depuis 2000) leur laissait une marge, plus confortable que le gouvernement français, pour agir contre la crise.

La situation financière en Espagne étant moins critique que celle observable aux USA ou au Royaume-Uni - pour des raisons ayant trait au système bancaire espagnol plus prudent - les autorités espagnoles n’ont sans doute pas vu la dimension économique de la crise. Et, en dépit de l’adoption d’un premier plan de relance l’année dernière, la situation économique s’est largement dégradée en deux ans.

 

Il faut dire que le modèle de croissance économique, basé sur l’endettement des ménages pour booster la consommation et sur la spéculation et la croissance du secteur immobilier (et donc de la construction), et social de l’Espagne, avec une faible protection sociale et un marché du travail largement flexible, montre ses limites. Pire, alors qu’il pouvait être vertueux en tant normal, il semble enfoncer l’économie ibérique dans un cercle vicieux. Il semble que Zapatero en ais pris conscience puisqu'il a parlé d'un "nuevo patrono de desarollo economico".

Cependant, face aux propositions économiques du Parti Populaire (relancer les privatisations, flexibiliser d'avantage le marché du travail, baisse de charges), et en dépit des érrements du gouvernement socialiste espagnol, les socialistes espagnols restent une valeur sûre face à la crise.

 

Chômage-Espagne.JPG

Nombre de chômeurs

 

 

PIB-Espagne.JPG

Taux de croissance du PIB

 

 

IPC-Espagne.JPG

Taux d'inflation

 

 

Impayés-Espagne.JPG

Taux d'impayés

 

 

Affiliés-SécuSociale-Espagne.JPG

Nombre d'affiliés à la Sécurité Sociale espagnole

 

 

PrecioVivienda-Espagne.JPG

Prix de l'immobilier

 

ICC-ICO-Espagne.JPG

Indice de confiance des ménages espangols