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22 juillet 2007

Peintre en bâtiment

Voilà cinq ans maintenant que je passe mes étés à travailler dans le BTP (bâtiment et travaux publics) au sein de l’entreprise familiale d’un de mes oncles. Je précise familiale parce que mon oncle emplois à plein temps son frère, son beau frère et son neveu, en plus de quelques autres salariés. La petite entreprise est spécialisée dans la peinture et la pose du sol, ce qui n’empêche pas de temps à autre et selon les circonstances, de faire du placo ou du carelage.

Je me souviens encore de mes débuts dans l’entreprise. Il y a cinq ans de ça, le soir même des résultats du baccalauréat, mes parents m’achetèrent un billet de train à destination de Toulouse, pour rejoindre ma sœur et commencer à travailler pour mon oncle. J’ai eu les résultats le vendredi à 17h, et le lundi 9h, j’étais sur le chantier à poser du parquet.

Je n’avais jamais travaillé de ma vie, je ne savais rien faire de mes mains (au point que mon père dit toujours que j’ai « deux mains gauche et que des pouces ») mais ma mère ne concevait pas (et ne le conçoit toujours pas) qu’un adolescent ou jeune adulte, à partir de 17/18 ans donc, ne bosses pas l’été pour gagner son pain et affirmer ainsi son autonomie. Pour moi, il s’agissait surtout de subvenir à mes besoins durant l’année universitaire, ma mère aimant à répéter qu’elle n’est pas Rotchild. Je n’ai jamais discuté cette conception, cette valeur de mes parents pour le travail d’été et l’autonomie. Quelque part j'y souscrit, tout en respectant que d'autres ne la suivent pas.

En repenssant à ces cinq derniers étés, je me dis que l'expérience est formatrice et humainement enrichissante.

Je n'étais pas du tout bricoleur, à l'inverse de mon père qui a des "mains en or", et j'ai pu apprendre à peindre et à poser divers types de sols (parquet, dalles mocquettes, lino). Loin d'être devenu l'as de la peinture, mon expérience m'a quand même permi d'aider mon père à refaire la maison qu'ils ont achetés (peinture et sols) et à changer le sol de la maison d'une tante. Et je sais que si un jour j'ai l'occasion d'avoir ma maison, je serai capable de faire quelques petits trucs, ça sert toujours.

Actuellement étudiant et envisageant de travailler dans le secteur des services (publics) donc dans une activité "intellectuelle" (col blanc), le travail manuel (et notamment le sol et la peinture) a cette particularité de permettre à l'ouvrier de voir le résultat de son travail et de s'en satisfaire. On a le plaisir qu'on peut diront peut être certaines mauvaises langues, mais quel plaisir de voir une pièce terminée et de savoir le temps passés et les enmerdes qu'on a du se farcir !

C'est ma première grande expérience professionnelle. Bien que travaillant en famille, j'ai appris ce qu'était les contraintes du quotidien de la vie laborale. Je pense bien sur aux respects des horaires et des délais impartis, nous emmenant de temps à autre à rester plus tard sur le chantier qu'il nous faut terminer. Je pense aussi aux problèmes de circulation et de stationnement rencontrés (1). Je pense aussi aux conditions de travail pas toujours dès plus facile (travail en extérieur lorsqu'il fait bien chaud, absence de chiottes et d'eau (2)). Mais je pense surtout à l'apprentissage des contraintes humaines.

On est tous différents, on a tous notre caractère. Certaines personnes sont faciles à vivre, et d'autres moins. Famille ou pas d'ailleurs. Je n'ai jamais eu de problèmes avec les gens de ma famille avec qui je bosses, mais mes oncles/chefs d'équipe ont tous une pédagogie et un comportement différent. Pour l'un, diriger c'est gueuler dessus et te donner les tâches les plus ingrates, pour un autre, diriger c'est expliquer, montrer et faire confiance, pour un autre enfin, c'est donner les consignes et déléguer etc.

De même, avec les autres ouvriers (non de la famille eux) ou les intérimaires, il faut savoir composer avec la nature des gens: ceux qui vous posent des questions et ne vous écoutent pas, ceux qui vous parle de leur trucs et cherche à vous en mettre plein la vue, ceux qui te prennent de haut, ceux qui n'aiment faire qu'une tâche et te refilent les autres etc. Là par contre j'ai eu un problème avec un "saisonier" comme moi, qui me prenait de haut et croyait peut être qu'il s'agissait là d'un combat de coq. Enfin, il faut du savoir faire avec les clients, les architectes, d'autres corps de métier qu'on parfois très peu de respect pour le travail des autres (3).

Travailler dans le bâtiment et particulièrement dans la peinture c'est un insoupçonnable voyage dans la hiérarchie sociale et les divers milieux sociaux de sa propre ville. Autrement dit, on rencontre d'un quartier à l'autre, différents milieux sociaux. J'ai une assez bonne mémoire des endroits où j'ai travaillé tout au long de ces cinq derniers étés, je n'en dirai pas autant des noms des rues et du nom des clients (leur visage par contre). Nous avons travaillés dans des entrepros (4), dans des maisons de retraites et des crèches (5), dans des résidences en construction, dans des villa à la campagne (plutôt des jeunes cadres et classes moyennes aisées), dans des bureaux (6), dans des quartiers plus populaires (7), chez des particuliers (8) etc. Un bel panorama en miniature de la société et de ses composantes, dans une grande ville comme Toulouse.

J'y ais rencontré des gens intéressant (je pense notamment à R.B. dont j'ai toujours apprécié les discutions politiques en dépit de son extrémisme, de son catégorisme, JFT pour ses connaissances en informatique et toutes ces vieilles manies devenus rituels) des situations parfois douloureuses (humiliation, blaggue douteuse) mais aussi de très bon moments. C'est par respect pour tout ces gens là, et en mémoire à mon grand père, que j'envisage de travailler mon mémoire de 4ème année sur le secteur du BTP toulousain.

* *

(1) Pour le coup je me souviens d'un jour où je devais garder une place de parking vide le temps que mon oncle fasse le tour pour s'y garer, et une femme pressée en voiture, m'a demandé de la laisser se garer et m'a fait sortir de la place en m'intimidant par son forçage à la voiture. Je me souviens aussi d'une fois où avec mon oncle nous avions fait le tour d'un quartier 5,6 fois le temps qu'une place se libère.

(2) Lors de mon premier chantier, c'était dans une résidence en construction, nous devions poser le parquet dans une trentaire d'appartements et trois villas.  Plusieurs corps de métiers se cotoyaient, parmi lesquels des façadiers. A chaque fois que nous rentrions dans un appartement, il nous fallait garder notre respriration  au passage des toillettes car elles avaient été baptisées par un des façadier et comme il n'y avait pas de chasse. Le pire c'est que les gens refusent de nous mettre l'eau pour éviter qu'on use les toilettes et lavabos...

(3) Et comme le travail du peintre c'est généralement la finition, à nous de rattraper la merde des autres. Je vous parle même pas des incohérences lié à la non coordination des corps de métier, et surtout à leur non respect des délais.

(4) Certains en construction, dans l'un d'eux j'ai ballayé l'équivalent d'un terrain de foot), d'autres où on nous demande de corriger quelques merdes d'où la devise d'un de mes oncles "peinture sur merde = propreté".

(5) Concernant les deux maisons de retraites, quelques anecdotes. De la première je me souviens de la directrice qui nous refusait tout (style laisser le vieux lino à l'entrée le temps d'une soirée) et nous mettait la pression sous prétexte pour qu'on avance afin d'éviter à tout prix l'accident d'une personne âgée, tout ça pour éviter qu'elle, elle soit enmerder. Je me souviens surtout d'une pauvre femme qui s'est mise à pleurer pendant que je changeais sa barre de seuil, me disant que ses petits enfants ne vennaient pas la voir. De la 2nde, plus folklorique, je me souviens des pensionnaires nous demandant dès qu'ils nous voyaient un "je peux passer ?" marrant, mais répétitif et lassant. Des pensionnaires "malades", l'une avait la phobie de la poussière et la peur de glisser (à tel point que vers la fin, on lui répondait dès qu'elle demander à passer, qu'elle allait vraiment tomber mais quelque chose de grave et là elle souriait et fermait sa porte violament...cette femme était instit à l'origine), l'autre qu'avait la phobie des cafars et qui refusait qu'on lui change de barre de seuil en me parlant de cafards volant etc, 2 personnes qui volaient les photos des autres, une pauvre femme qui apeurée en nous voyant, une femme touchée par l'alzeimer nous répétant qu'elle venait de telle ville... un vrai mouroir ces maisons de retraites!

(6) où avec mon cousin nous ne cessions de passer devant le bureau de jeunes femmes ma foi bien mignones, portant les cartons de mocquettes.

(7) Dans un appartement où il nous fallait tout repeindre et refaire le sol, moi je me suis tappé le nettoyage de la cuisine plein de tâches de graisses, et de la salle de bain. Soyons clair, je n'amalgame pas les classes populaires avec la crasse l'insalubrité etc, en réalité, ce sont des personnes à la limite de l'exclusion qui habitent dans cette rue. Mon oncle me raconte d'ailleurs que l'entreprise y retourne souvent, dès qu'un locataire est foutue dehors ou s'en va... .

23:35 Publié dans Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : bâtiment

13 juillet 2007

Economie et démocratie

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www.vnavarro.org

(site en anglais, castillan et catalan)

 

Pour mon deuxième post, j'ai décidé de consacrer quelques lignes au deux derniers livres de réflexions que j'ai eu plaisir à lire lors de mon séjour académique à l'Université Pompeu Fabra de Barcelone.

Dans  le cadre d'un cours intitulé "Economie et démocratie" (rien que le titre mérite réflexion, n'est-ce pas quelque part des antonymes ?), le professeur - monsieur Vicenç Navarro - nous a recommandé la lecture d'un certain nombres d'ouvrages (dont il est l'auteur) parmis lesquels, les deux livres dont je vous montre les premières pages de couvertures.

Certains esprits railleurs diront que c'est abusé qu'un prof encourage ses élèves à acheter ses livres, ou qu'il a trouvé là un moyen de se faire du blé facile etc. C'est parfois vrai pour certains enseignants, je doute que cela s'applique à cet homme pour qui j'ai beaucoup de respect.

*

Permets-moi, cher lecteur, de commencer par présenter brièvement cet étrange personnage:

Né en 1937, il a suivit des cours de médecine à Barcelone jusqu'au années 60, où pour motif politique, il a du prendre le chemin de l'exil. Réfugié en Suède (son épouse est d'ailleurs suédoise), il s'est initié à l'Economie politique à Stockolm. Il est ensuite parti étudier et se spécialiser en Grande Bretagne (London School of Economics) et aux Etats-Unis (Université John Hopkins). Il est spécialiste dans les questions de politiques publiques notament sanitaires et sociales. Il enseigne à l'Université John Hopkins ainsi qu'à la Pompeu Fabra à Barcelone.

De par sa spécialité universitaire et son engagement politique (républicain espagnol, social-démocrate à la mode suédoise), il a conseillé le gouvernement de Salvador Allende, le régime cubain, notamment pour les réformes de leurs systèmes de santé. Il a également participer au projet (avorté) de réforme d'assurance maladie universelle "voulue" par le couple Clinton, en plus de porter ses conseils dans différentes organisations et institutions internationales.

En Espagne, il a participé à l'élaboration du projet économique (jugé "très à gauche") du P.S.O.E (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) pour les élections générales de 2000 (que le PSOE a perdu) ainsi que celui des élections de 2004. Précisons bien qu'il n'est pas afilié au PSOE et que son influence est bien faible (sous entendu, je ne lui donne pas plus d'importance qu'il n'en a réellement en partie due à que son approche est minoritaire dans le Parti).

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Concernant les ouvrages maintenant, leurs titres donnent déjà un aperçu de la principale thèse défendue par l'auteur, on peut même dire son principal combat politique (en tant que citoyen) : sauvegarder et étendre l'état providence, notamment en Espagne, où l'on ne parle pas du sous-développement social.

A ce propos, le premier titre me parait tellement percutant Bienestar insuficiente, democracia incompleta et très politique. J'avoue qu'il m'est difficile de traduire la notion de bienestar en français. Bienestar c'est le "bien être", mais cette notion en français sonne mal. On a traduit le Welfare State ("Etat de bien être", système social en quelque sorte) par Etat providence, terme à connotation divine (associé à la notion d'Etat, on comprend ce que l'on veut diviniser). Je comprends pour ma part le bienestar dans le sens de welfare state. Ceci étant précisé, je reviens au titre : la question du bien être des gens (via le système social) étant sous-estimée (voir ignorée), la démocratie, au sens d'idéal, est incomplete. Voilà comment par un simple titre, Vicenç Navarro reconcilie l'économie (la question de la richesse liée à la question sociale) à la notion de démocratie.

Le premier livre se compose de quatre partie:

- la première partie faisant un bilan bien peu glorieux de la situation sociale en Catalogne et en Espagne (la situation des familles, le marché du travail, la santé, l'éducation);

- la seconde aborde la question de la globalisation et du néolibéralisme (en Europe notamment) comme possible facteur explicatif de cette situation en Espagne.

- Les 2 dernières parties se centre sur 2 raisons spécifiques de sous-développement social de l'Espagne: la situation politique espagnole d'une part (dérive sociale-libérale, et politique d'aznar); et le franquisme et la transition d'autre part.

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Le second livre, quant à lui, est un approfondissement du premier. Je dirai même, un version complete et réactualisée du premier livre. On y retrouve les mêmes idées clés: l'Espagne vie un sous développement social qui contraste fortement avec son développement économique.

Afin de justifier cette thèse de sous-développement social, il aborde la question de la santé, de l'éducation, des pensions, du marché du travail, de la "renta basica" (que je traduirai par salaire universel) sur un mode comparatif avec les données moyennes de l'Europe des 15. A chaque fois il démontre, chiffres à l'appui, que l'Espagne dépense moins (en % du PIB, en PIB par habitant comme en terme d'unité de pouvoir d'achat consacré) que ses voisins européens et que cet écart a tendance à se creuser depuis 1993. Le sous-développement social se calcule finallement par l'écart entre ce que la richesse d'un pays permet de consacrer en terme de dépenses sociales, et les sommes qui se dépensent réellement pour ce type de dépense.

Et cette situation s'expliquerait particulièrement par le lourd passif historique du pays (la dictature du général Franco, jugée et "démontrée" fasciste et totalitariste), le poids des forces conservatrices (telle que l'Eglise et la monarchie), et la transition faussement exemplaire (notamment sur le problème d'occultation de la mémoire historique sur la II République... la droite espagnole refusant d'aborder la question, certains de ses membres étant d'anciens hauts-responsables franquistes) mais également par la dérive sociale-libérale observée tant en Espagne que dans le reste du monde (Clinton, la troisième voie britannique... petite allusion à Jospin aussi).

*

Je pourrai développer d'avantage, entrer dans le détail etc. mais je pense être déjà suffisamment long.

J'ai beaucoup aimé mon séjour en Espagne, notamment sur le plan académique. Les différentes matières suivies m'ont énormément enrichies sur le plan de la réflexion politique. Ce cours d'économie et démocratie, les livres et le personnage même de Vicenç Navarro, m'ont beaucoup marqués.

Pourtant le premier contact avec le bonhomme et la matière m'avait plutôt dissuadé de suivre le cours (en catalan, je précise). Le professeur, et l'âge jouant, est plutôt distant et exigeant. Exigeant par le fait qu'il nous demande (implicitement) en examen de mettre "mot pour mot" ce que lui pense et démontre sous peine de râter son exam; exigeant sur notre présence et participation en cours (jugée moralement obligatoire). Le cours se divisant entre une partie "théorique" et une partie débat (dont je participais peu ayant parfois du mal à comprendre le catalan de certains camarades, jamais celui des profs).

L'autre raison qui m'a perturbé au début, c'est le fait d'entendre parler de classes sociales et de luttes de classes. La plus part des gens associent ces mots au marxisme, donc au communisme, donc à l'URSS etc. C'est le problème des mots trop connotés politiquement (du style "libéral"), vous avez beau les expliquer, il y a comme un blocage intellectuel chez les gens. Comme tout un chacun j'ai des a priori sur les gens et les choses. Pour autant, j'essaye autant ce peu de comprendre la logique des uns et des autres, ce qui se dit sur le fond des choses au lieu de rester sur la simple forme. C'est loin d'être facile.

J'ai donc entrepris la lecture de El subdesarrollo social de España et j'ai peu à peu saisi la logique, le raisonnement de Vicenç Navarro. On comprend vite que ce n'est pas un marxiste entendu comme "tout-état" et "victoire du prolétariat sur la bourgeoisie". C'est un farouche défenseur de la sociale-démocratie suédoise et son "welfare state", fruit d'une alliance entre les classes populaires et les classes moyennes, toujours d'actualité dans un monde mondialisée et en proie au néo-libéralisme.

Sa conception des classes sociales est basée sur 3 choses: la différence de revenus (à l'intérieur d'un même pays entre classes sociales et entre les pays), la différence de pouvoir d'influence (le concept de domination) et la différence entre les opportunités sociales des groupes sociaux. La place dans l'appareil productif n'a que peu d'importance (il ne l'aborde même pas) mais c'est la distance entre les uns et les autres, et l'accumulation de capital (au sens large), qui définit selon lui (enfin d'après ce que j'ai compris) les classes sociales (et l'identification sociale).

Je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'il dit (notamment sur l'association franquisme/fascisme, la définition de classe sociale, son analyse trop politique de l'évolution du système économique, et autres choses) mais c'est affaire de fond plus qu'autre chose. Pour autant j'apprécie ce brillant esprit et une bonne partie de ce qu'il dit. J'ai même envie de dire, ça fait du bien d'entendre cela...ça change des discours "prêt à penser" des média.

Lors de la dernière séance, il a tenu des propos qui m'ont beaucoup ému. Après nous avoir remercié pour notre présence en cours et parlé de l'examen, il a insisté sur le fait que réussir ses études et avoir un boulot, c'était très bien (il nous le souhaitait sincèrement), mais c'est peu important ("no es el mes important"). Ce qui comptait pour lui c'était, quoi qu'on devienne, de faire le maximum pour les classes populaires, les plus démunis et les plus dépendantes du "welfare state" petit à petit démantelé. Il nous a encouragé à militer, quelque soit le parti ou l'association/ syndicat, pour changer cela, en nous basant notamment sur ce que nous avons appris (particulièrement la rigueur scientifique même en sciences sociales, avec l'importance des chiffres).

Et c'est en faisant une dernière référence à tous ceux qui se sont battus pour la démocratie (contre franco) et à ce qui a été l'œuvre de la progressiste Seconde République espagnole, aujourd'hui oublié, qu'il nous a laissé partir. Je n'oublie pas ces mots... .

05 juillet 2007

Bienvenue, bienvenido, benvingut, welcome

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Ami, parent, lecteur de passage...

Par connaissance ou par simple hasard lors de ton voyage interminable sur le Web, tu es tombé en ce lieu étrange qui me sert de blog. Un blog c'est cette sorte de journal de bord personnel que l'on rend plus ou moins accessible à tous sur le web. En quelques années, c'est devenu un véritable phénomène de société...

On y traite toujours plus ou moins de soi: certains dévoilent beaucoup (trop ?) de leur intimité, d'autres se contentent de superficialité. Certains aiment partager leurs réflexions plus ou moins personnelles, les récits de leurs aventures quotidiennes plus ou moins véridiques ou fantaisistes, se montrer en photos ou montrer des gens et des choses qui leur tiennent à coeur etc.

De facto, monter et alimenter un blog est un acte authentiquement individualiste, teinté d'un brin d'égocentrisme avec malgré tout, et c'est là un fait non négligeable, un désir de partage, de communiquer, d'échanger... L'humain est un être social, ses activités restent sociales.

A l'image de ces millions de lieux du 4ème territoire (après la terre, la mer, l'air, voilà venu le net), ce blog suivra ces même principes. Ni mieux, ni pires.

 

Ceci étant dit, le lecteur me permettra m'expliquer sur certaines choses...

  • L'URL du blog, "dune-terre-a-l-autre".

Depuis tout petit, je suis un passionné de sciences fiction. Filmes, romans, nouvelles, jeux d'ordinateur, j'ai toujours baigné dans la SF. Ce n'est pas le registre préféré des mes parents, loin s'en faut. C'est plus celui de mes cousins et amis. Parmi les grandes oeuvres de SF, il y a un d'incontournable, qu'on catalogue habituellement parmi les "classiques", il s'agit de la grande oeuvre de Frank Herbert : le Cycle de Dune.

Découverte d'abord sous forme de jeux d'ordinateur sur un vieil Amiga 2000 , puis par film en trouvant un beau jour la cassette vidéo dans les rayons d'un hypermarché, et enfin par livre lors d'un repas de mes parents chez des amis, l'oeuvre de Frank Herbert n'a cessé de me passioner et de me marquer.

Tu trouveras donc ici même beaucoup de petits clins d'oeil à ce livre....

  • Le titre du blog, "Souvenirs d'Afrique - ...

Lors de mon adolescence j'ai eu, de par mon père, la chance d'aller vivre en Afrique pendant 2 ans. Pour être plus précis, à Djibouti, ce tout petit pays situé à la Corne de l'Afrique. Vivre autant de temps, à une telle époque de sa vie, dans un monde étranger, ça vous marque à vie.

Aussi étrange soit-il, j'ai longtemps qualifiés mes 2 ans là bas par deux termes : l'Exil et l'Eldorado. Exil, parce qu'il m'a fallu quitter mon pays et surtout mes amis, par décision paternelle. Pour être plus dans le vrai, un vote a eu lieu dans la famille et je fus le seul à dire non. Bien entendu le terme est impropre et surement une insulte à tous ceux qui ont du réellement quitter leur pays par force. Exil aussi parce qu'une partie de mon séjour là bas, je vivais en marge, en solitaire dans un contexte que j'expliquerai. Eldorado, parce qu'évidament (voir paradoxalement après le premier terme) ce fut presque deux ans de vacances. Là encore, il me faudra expliquer le pourquoi du comment, le contexte social etc...

Pour beaucoup de gens qui ont connu l'Afrique, une telle période est vue comme "une parenthèse dans le vie". Lorsque vous êtes adolescent, c'est un des moments clés de votre vie. Ne pouvant employé ce terme de parenthèse entendu de la bouche d'un grand avec une connotation négative, j'ai préféré/je préfère employé le terme d'Eldorado, en clin d'oeil à Candide de Voltaire (que j'ai justement étudier à cetté époque). Pour ceux qui s'en rapellent, Candide découvre l'Eldorado en Amérique latine, s'y sens comme un paradis terrestre mais sait qu'il ne peut y rester. Il est appelé ailleurs à trouver et cultiver son jardin.

Cinq ans se sont écoulés depuis mon retour de Djibouti. Les occasions n'ont pas manqués pour que je puisses écrire quelques lignes, quelques pages sur mes "aventures", et pourtant je me suis refusé à l'exercice. Il faut dire qu'entre temps j'ai rencontré d'autres contrées et d'autres personnes. La vie continue. Or tout récemment, lors d'un séjour à Barcelone m'est venu cette envie d'écrire une histoire, de replonger un peu sur mon passé. J'en profites pour remercier un quidam lambda et son histoire de bateau, il y est pour beaucoup dans mon envie de me remettre à écrire.

J'ai toujours eu un rapport particulier avec la mémoire. J'ai beaucoup de souvenirs d'enfance et d'adolescence, les images et les évenements me reviennent facilement. J'aime par dessus tout, la manière dont fonctionne la mémoire...comme une sorte de grosse commode avec plusieurs tiroirs à l'intérieur desquels se trouvent d'autres tiroirs. On en ouvre un, on y trouve des objets qui vous ouvrent un autre tiroir et etc. Parfois un mot, un simple mot, me fait remonter à la conscience toute une série de souvenirs. Combien de fois, en cours de probabilité, en laissant vagabonder mon esprit (ce qui montre à quel point la matière me passionait lol), je passais d'un mot à l'autre avec une tirade de souvenirs !

Parce que pour moi oublier son passé, c'est renier une partie de soi même, j'attache une réelle importance à cultiver les souvenirs. Cependant, s'interresser au passé n'implique pas de ne pas se projetter vers le futur. Ceci m'amène à m'expliquer sur l'expression "Pensées d'Europe".

  • ...Pensées d'Europe".

Je suis européen de par ma naissance et je suis européiste de par mes convictions politiques. Parce que je suis né en France et parce que je suis d'origine espagnole, je suis européen. Parce que je suis socialiste et à travers mon histoire (d'où l'importance du passé), je suis européiste.

Ah mais ca y est, le grand mot est laché. Politique. Il en sera également question sur ce blog, directement lorsque je parlerai de l'actualité française et européene, ou indirectement en parlant de certains souvenirs. La politique ce n'est pas juste une question de gauche et de droite, d'élections ou de stratégies personnelles. La politique c'est l'attention que porte un citoyen au monde social qui l'entourre. La politique c'est la citoyenneté au quotidien.

  • Quelques règles élémentaires.

Ce blog est ouvert à tout le monde, mais les commentaires seront contrôlés. J'ai l'expérience du web et je sais que des oiseaux de mauvaises augures parfois déposent leur petites crottes et puis s'en vont.

Bien qu'il soit question de mes idées et de mon passé, je ne compte pas étaler au grand jour mon identité personnelle. Il n'y aura pas de photo de moi. Lorsque je parlerai de gens qui me sont proches, ce sera toujours par des initiales.

A côté de cela, j'aborderai d'autres sujets tels que: les livres que j'ai pu lire et que je lirai, le style de musique que j'aime, et aussi le cinéma. Je suis un passionné de cinéma tout en n'étant pas cinéphile averti (le gros connaisseur).

Je vous ferai part également, mais partiellement seulement, des mes projets "artistiques" (avec les guillemets qu'il faut) puisque j'écris quelques scénario et parfois quelques nouvelles.

J'essayerai de poster le plus régulièrement possible. Un post par semaine peut paraitre peu, mais constitue un premier défis pour moi.

* * *

J'ose espérer que tu apprécieras mes billets, mes anecdotes, mes analyses et que tu prendras plaisir à me lire.

En attendant de te lire et de converser avec tous ceux qui voudront bien poster un petit mot, reçois mes bloggesques salutations

Bon plaisir pour les uns, bon coup de passage pour les autres.