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18 septembre 2007

L'âge des possibles

Dimanche 16 septembre, j'ai soufflé mes 22 bougies.

22 ans c'est moins symbolique que les 18, les 20, les 25 etc mais bon... ça compte ;-)

Les jours d'anniversaires sont toujours pour moi l'occasion de penser au temps qui passe, à ce j'ai vécu et laissé derrière moi, à ce qui m'attends dans l'avenir.

Celui de cette année n'a pas manqué aux habitudes. J'ai eu un sentiment un peu étrange tout au long de la journée.

A une semaine de la rentrée universitaire et à deux ans de la fin des études, les doutes m'envahissent car le chemin des possibles est aussi large que semé d'embuches. Le choix, lorsqu'on a le sentiment de l'avoir vraiment, est toujours difficil... j'ai d'ailleurs l'intuition qu'au fur et à mesure que j'avance dans la vie, les choix sont de plus en plus cruciaux, lourds de conséquences et irréversibles.

A cela ajoutons le fait que je n'ai pas fêté mon anniversaire le 16 septembre mais la veille.

En effet, mes parents, ma soeur et moi, avons profité du passage furtif de mon cousin et de ma grand mère, qui devaient rejoindre Barcelone dans la soirée, pour le fêter ensemble.

Nous avons mangé du foie gras en entrée suivis de magrets et de "pâtes à l'espagnole" comme on dit chez nous (ça veut dire pâte + sauces tomates + morceaux de chorizos recouvert de gruillère et gratiné au four). Et en dessert, une glace à la banane avec du chocolat fondant hmm un régal.

J'avais amené une bouteille de Champagne rosé que l'on m'avait offert et que j'ai souhaité faire partager à mes proches.

Du coup, le dimanche, Jour J, sans repas de famille ni cadeaux (c'est un détail... et je l'avais eu avant), j'aurait dit que c'était un jour comme un autre. Quelque part, c'est vrai, c'est un jour comme un autre.

Seuls les sms de queques amis et les coups de téléphones de la famille m'ont rappellé le sens de cette journée.

Enfin, ce qui m'a un peu chamboulé, c'est le fait d'avoir rêvé d'une personne que je n'ai pas vu depuis près d'un an et qui a compté pour moi.

Me sont venus ces quelques vers...

 

 

Recuerdo bien aquel dia

Yo entraba en la sala,

Te encuentre sentada,

Tan sola, tan hermosa.

*

No era la primera vez,

Que yo te miraba, ¡sabes!

¡Tan guapa y bella eres!

Pero yo con las mujeres…

*

A tu lado, me pudo sentar,

Enseguida supimos hablar.

Me dijiste tu nombre, Khissar,

Que no fue fácil memorizar.

*

Un medio día fuimos a comer,

Escucharte fue todo un placer.

Ni siquiera intentaste esconder

Tus historias, tu manera de ser.

*

Me quedó mirando tus ojos

Eran vivos, listos, obscuros.

Buen culo y buenos pechos,

¡Que cuerpo, por los Santos!

*

¿Cual eran tus pensamientos

En estos momentos mágicos?

Soñaba en besar tus labios

Pero hablaste de tus novios.

*

Así quedaron las cosas.

No pudo decirte jamás

Yo quería ser mucho más.

Pero marcaste las fronteras.

*

 

Me gustabas...

 

Me gustaba oir tu voz, tan dulce

Cuando hablabamos caminando

 

Me gustaba sentir tu olor, la de tu cabello,

Cuando esperabamos en una fila y tu ibas por delante.

 

Me gustaba tocar tu piel, tan suave,

Cuando besaba tus mejillas por la mañana.

 

Me gustaba mirar tu cuerpo, tan bueno,

Lleno de sensualidad y al movimiento felino (?).

 

Me gustabas tu, simplemente.

Pero sé por tu mirada que no sentias lo mismo.

19:40 Publié dans Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : barcelone

10 septembre 2007

Colère, indignation, impuissance et culpabilité

Bonsoir...

Etrange titre que celui ci. Je ne vois pas d'autres mots pour décrire ce que je ressens en ce moment. C'est une expérience qui n'est pas à mon honneur, aussi je demande clémence dans votre jugement...

*

Juste avant la rentré universitaire en semaine prochain, j'entame ma dernière semaine de boulot de peintre. Alors que je m'étais levé dans l'idée d'aller reprendre le chantier de l'immeuble en constructions dans ma petite ville (c'est assez rare d'avoir un chantier aussi près), mon oncle-patron nous envois dans une toute autre direction, pour une toute autre besogne...

Besogne est un bien joli mot, un travail ingrat voir célérat conviendrait mieux... parce que voyez vous, il m'a été demandé d'enlever les affaires d'une femme qui venait de se faire expulser vendredi.

Je peux vous dire qu'allez chez quelqu'un, quand bien même elle n'y est pas, et toucher à ces affaires pour les lui foutre dehors (dans le cas précis dans un lieux à l'abri des regards en attendant le jugement) c'est dûr.

La première fois, c'était il y a une semaine, dans le même immeuble mais pour un autre appartement. Nous avions repeins tout l'appartement qui était vide à l'origine (c'est à dire quand nous avons commencé les travaux) et il nous avait été demandé d'aller vider la cave.

Dans cette cave, on trouvait, si vous me permettez l'expression, à boire et à manger. Une vieille paire de ski usée et inutilisable, quelques jouets (des morceaux d'une dinette, quelques voitures miniatures), des meubles (une table), des vieux accessoires (un balladeur, une radio, un velo etc) des habits, et des livres.

Nous étions 4 pour vider la cave, tout embarquer dans la fougonette et aller le jeter à la déchetterie. Nous avons fait la chaine pour aller plus vite. J'étais celui qui amenait, au grand jour en pleine rue et devant les regards des passants, les affaires jusqu'à mon collègue qui les rangeait dans le fourgon. J'ai honte à le dire, mais si scrupules il y a eu, cela concernait les livres. Ils étaient sales, un peu abimé (certains beaucoup), plutôt anciens, pas forcément les grands classiques de la littérature. De mémoire, il y avait un Pagnol, et quelques ouvrages d'enseignements plutôt anciens... et j'ai reconnu Le Tunnel, un roman que j'avais lu il y a longtemps, sur un français dans un camp de travail nazi en Yougoslavie.

Je les ais amenés d'un pas lent, je prennais connaissance de titres d'un regard furtif.... enfin peut être pas si furtif que ça puisque les choses s'entassaient à la sortie de la cave, preuve que je prenais du retard. Un papy est arrivé et a fouillait les livres, ce qui m'a sciemment fait ralentir. Après tout, 2,3 livres de sauvés, c'était toujours ça.

En regardant tous ces livres je suis tombé sur La Rose et le Noir de Catherine Nay. Le livre m'a tappé dans l'oeil parce qu'il y avait Mitterrand sur la première page de couverture. Mais après réflexions et après lecture rapidos du bouquin, j'ai estimé qu'il n'en valait pas la peine. Je m'attendais à une critique du Mitterrandisme or le livre s'arrête en 1984...

Toujours est-il que lorsqu'il m'a fallu les jetter à la déchetterie, c'est la mort dans l'âme et les "yeux interieurs" fermés que je l'ai fait.

* *

Aujourd'hui, c'était différent car nous avons pénétré dans un appartement meublé, chargé d'affaires en toute sorte, et donc quelque part chargé de vie, d'une vie. Quel étrange paradoxe: un appartement inhabité mais chargé de vie !

C'était en réalité un tout petit studio, au 7ème étage d'une tour, avec une pièce qui faisait chambre-salon-cuisine et à côté, une petite salle de bain.

Lorsque je suis entré dans le studio la première fois, ça a été un petit choc. La première chose qui frappe c'est l'odeur. Celle de la poubelle qu'on a oublié de sortir et qui reste là pendant des jours, celle du renfermé et des chats aussi.

La seconde chose qui m'a marqué c'est l'état pitoyable du studio. Il y avait des graffitis partout, quelques signes anarchistes ici ou là, des petits bouts de message que s'écrivaient les occupants (la locataire et ses amis) entre eux, des phrases un brin philosophique... J'ai retenu "Ne sous-estimez pas le poids de la mauvaise conscience lorsque vous nous mettrez dehors", "Une vie ne vaut rien mais rien ne vaut une vie" et un "tu sautes, je saute".

Les murs étaient très noir, surement du à l'effet du tabac. Il y avait beaucoup de poster (un poster de Brassens, Ferre et Brel ensemble notamment), de cartes postales accrochés dessus. En dessous de la fenêtre, le radiateur avait disparu et une plaque de placo a été détruite par des coups de pieds. Idem à un autre endroit, le placo a été bouzillé. Le volet en pvc qu'on fait descendre avait un trou caché par du schoch. Le pire doit être la porte de la salle de bain avec un énorme gros trou au milieu... en fait il ne restait que les bords de la porte.

Côté mobilier forcément, vu la petitesse du studio, il n'y avait que le minimum. Un matela à même le sol servait de lit et de canapé. Il y avait 2 meubles étagères dans un état tel qu'on se demandait comment ça tenait, et où s'entassait au choix, des fringues (plein de poils de chats), des bouteilles (vides) et autres bibelots. Un petit frigo servait de coffre fort, où la dame rangait des K7 de musiques, des piles. Dans la salle de bain, une chose m'a surpris. La douche servait d'entrepos de malletes et de litière de chat, ce qui me donne à penser que la dame ne se lavait pas.

C'est dans une colère froide, le dégoût et un brin de peur que je me suis mis à bosser, après m'être mis des gants. Il nous aurait surtout fallu un masque, je n'ai pas pu avaler ma salive de toute la matinée. Et en rentrant pour manger, je me suis pris un douche, comme pour me laver psychologiquement de ce que je ressentais.

- Colère froide pour le fait qu'on puisse nous donner ce type de travail de merde, je dirai même un putain de mauvais cadeau. Pourquoi c'était à nous de nous occuper de cela, de participer à cette expulsion... ? à ce sytème...

- Dégoût parce que vous l'aurez compris le studio c'était une vrai merde et l'odeur ne nous facilitait pas la tâche.

- Peur parce que la femme pouvait très bien revenir et que c'était une violente. A l'entrée de l'immeuble, elle a fortement abîmée la vitre de la porte d'entrée, je vous parle même pas de la porte de la cave. Elle était craint dans l'immeuble. Il va de soit que si elle s'était manifesté, elle ne nous aurait pas fait des embrassades... comment vous réagiriez vous en voyant qu'on sort vos affaires ?

Nous avons tous mis dans des cartons et nous avons tout descendu, non sans difficulté vu le petit ascenceur qui y avait.

Ne pouvant emporter les chats, ni les fouttre dehors (ils vivaient entre le studio et le toi de l'immeuble), nous nous sommes assurés qu'ils auraient de quoi boire et manger. Ils cherchaient toujours à rentrer et rester très pereux à notre égard. L'un d'eux m'a fait peur lorsque j'ai vidé l'étagère des fringues... il s'y était caché et lorsque j'ai vu une tête de chat, j'ai crié! Benh ouais...

* * *

Je vous cache pas que je reste un peu sous le choc de cette histoire.

J'ai du mal à comprendre un certain nombre de choses...

Cette femme d'abord, alcoolique et violente apparament, sans travail, sans hygiène non plus, qui ne payait pas le loyer. Une "vie" à part, plus centrée sur ses chats et ses amis qu'autre chose.

D'où vient-elle ? Pourquoi vivait-elle ainsi ? Que lui est-il arrivé ?

Ce système enfin...

Un homme (le propriétaire) concentre (via un accord) sur un immeuble presque, seulement des "cas-sociaux" comme on les appelle, et qui assume les coûts (les loyers impayés et les réparations, les problèmes... et on y retourne souvent) à sa seule charge... il n'est pas le plus à pleindre certes.

Et ces gens qu'on parque dans ces immeubles sans qu'on ne fasse rien d'autre que leur donner les minima... et qu'on expulse un jour...

Etrange monde...

05 septembre 2007

Université d’été du Parti Socialiste, session 2007

Le Parti Socialiste s’est réuni le weekend dernier à La Rochelle pour sa rituelle université d’été, avec pour thématique : un « diagnostic pour la rénovation ».

Les universités d’été (U.E) sont l’occasion pour les militants de toutes les fédérations du parti (au PS, une fédération correspond géographiquement au département), de se rencontrer autour de débats thématiques, de discuter et se former. C’est important la formation d’un militant, pour le combat politique d’abord, pour créer/alimenter un sentiment de collectivité ensuite. En effet un groupe ne peut subsister si un minimum de liens – rencontre, valeurs, rites, discours – entre ses membres ne sont pas garantis, il finirait par se diluer. A la différence des Congrès qui définissent les orientations et désigne la direction du parti, les U.E. n’ont pas d’enjeu politique (au sens de vote interne).

Pour autant, il est indiscutable qu’au fil du temps, les U.E. des divers partis apparaissent comme les marqueurs de la rentrée politique. Elles deviennent aussi, sous l’influence toujours croissante et omniprésente des média, le moyen de mettre en avant telle ou telle personnalité. Ces personnalités profitent de l’occasion pour marquer le terrain médiatique et le terrain des militants (via l’applaudimètre).

Ce constant un peu sociologique et sans complaisance étant fait, parlons donc un peu de ce qui s’est passé cette année à La Rochelle. Il me faut dire d’abord que je n’ai pas pu y aller et je le regrette un peu, parce qu’étant un très jeune militant (7 mois), ça aurait été l’occasion de rencontrer des camarades et plus encore…

Cette U.E s’est faite dans des conditions assez spécifiques qui de mon avis, augmentait son intérêt :

  • Les socialistes viennent de sortir d’une cuisante défaite présidentielle et législative (le léger mieux des législatives par rapport en 2002 ne doivent pas nous faire oublier qu’il s’agit d’une défaite), c’est donc l’occasion de marquer un nouveau départ.
  • L’absence des principaux leaders permettait d’éviter de voir l’U.E comme un simple conflit de personnes, et donc d’aborder le fond des choses.
  • Le courant Socialisme et Démocratie avait prévu de publier un Manifeste qui doit sonner l’heure de la rénovation idéologique du PS.

Bien. Il est difficile de se faire une opinion quand on a été absent mais c’était sans compter sur des camarades présents à l’UE et qui ont pensé faire des comptes rendus…

http://3socslarochelle.canalblog.com/

http://rochelle2007.parti-socialiste.fr/

Etrangement les média ont préféré se centrer sur l’ex-couple Hollande-Royal, sur le maire de Paris et quelques propos entendus ici ou là… Rien de bien neuf du côté de l’appareil médiatique, ils ne prennent que ce qui les intéressent.

 

Quoi en penser de tout ce schmilblick ?

Le PS tente d’entamer sa rénovation, tout le monde (les principaux dirigeants en fait) n’ont que ce mot à la bouche. Rénovation par ci, rénovation par là, « il faut faire ça », « nous n’avons pas fait ceci », « nous devons faire ça » et chacun y va de sa petite musique, au petit bonheur la chance, pour tirer son épingle du jeu. Les Valls, les Montebourg, les Peillon, les Hamon, ont autant d’ambition que leurs ainés, les fameux éléphants (Royal compris), mais si peu d’idées. On en reste au jeu des postures et c’est désolant.

Deux groupes attirent mon attention sur la rénovation : les Gracques et le courant SD, dont je suis plus ou moins proche :

Les Gracques, ce sont ces hauts-fonctionnaires proche du PS qui ont durant la campagne présidentielle pris officiellement leur distance avec l'ex-candidate et l'acutelle direction du PS. Ils ont tenus une université d'été il y a 15 jours, avec des personnalités francofrançaise comme Michel Rocard, François Chérèque (CFDT) et extérieures comme le maire de Rome (ancien communiste) et Anthony Giddens, le théoricien du blairisme.

J'avoue que la présence de Giddens, aussi passionnante soit-elle intellectuellement, est un peu génante car elle envoit un signal (sans doute faux) que le modèle de rénovation envisagé est celui du Labour Party. Je suis plutôt sceptique sur la qualité de cette rénovation...

Je n'ai pas non plus compris l'insistance de Michel Rocard pour que le PS accepte l'économie de marché, quand on sait que les 15 ans de gouvernement socialistes (de Pierre Mauroy à Lionel Jospin) ont clairement montré que le PS n'était pas un parti anti-marché.

Le courant SD, dont les principaux leaders sont Dominique Strauss-Kahn, Pierre Moscovici et Pierre Bergounioux. Je l'ai dit plus haut, un Manifeste a été publié (df97e5263f01f23cf8cb72bb3820a5e5.pdf).

Des le départ, lorsque l'idée d'un Manifeste SD est apparue et qu'un appel à contribution a été lancé,  j'ai été en désaccord avec l'ambition à donner à ce Manifeste. Les responsables du courant ont voulu faire court et énoncer les grands principes de la SD, ou du "socialisme du réel"; là où personnellement j'aurai préféré quelque chose de beaucoup plus élaboré, divisé en plusieurs thèmes etc. Soit. Je ne suis qu'un militant lambda. Je trouve dommage d'insister autant sur la reconnaissance de l'économie de marché, qui est un faux débat, un thème journalistique et droitier, au vu de l'histoire. Je regrette aussi qu'il ne soit pas fait beaucoup mention aux syndicats... ce qui est un comble quand on se dit social-démocrate. Toutefois on retrouve les grandes idées forces de la social-démocratie telle que portée par DSK lors des primaires.

Je ne sais pas s'il faut se réjouir des premiers débats de La Rochelle, ils sont incontournables, mais la nature de ces débats me parraissent loin des enjeux qui nous attendent.

Il faut refonder le Parti Socialiste et cela passera par 3 étapes:

  1. Changer le fonctionnement du Parti (sa structure, le mode de désignation des dirigeants, ses rapports avec la société civile, etc),
  2. Travailler sur une ligne politique claire et un programme ambitieux répondant aux attentes de nos concitoyens
  3. Réfléchir à la stratégie électorale, dont la question des alliances.

Le grand danger c'est que la volonté de débattre et reconstruire des uns (je pense à Rocard) soient pas ensevelies par les ambitions des autres et de leurs stratégies en vue du 75ème Congrès.