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16 avril 2008

Parti des Socialistes Européens

 

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http://www.pes.org/

 

 

Ce soir j’ai décidé de sauter le pas : j’ai adhéré au Parti des Socialistes Européens (PSE)

 

On ne le sait pas forcément mais si le PS fait partie du PSE, adhérer au premier ne vous fait pas automatiquement entrer au second. De la même manière, vous pouvez adhérer au PSE sans devenir nécessairement militant du PS français.

 

Mais bien sûr, l'idéal me semble de militer dans les deux structures qui se complètent plus qu'elles ne se superposent. Si beaucoup de choses se décident encore au niveau national, de plus en plus de sujets demandent une réponse européenne. D'où ma décision d'adhérer au mouvement socialiste européen.

20:29 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : ps, pse, gauche, europe

09 avril 2008

L'impasse

C’est bien sûr le titre du dernier ouvrage de Lionel Jospin. Mais c’est surtout la situation dans laquelle je me trouve intellectuellement dès lors que je me penche sur le 75ème Congrès du Parti Socialiste, prévu en novembre prochain.

Laminé aux dernières élections présidentielles et législatives (même si pour ce dernier scrutin, il enregistre une progression du nombre de députés par rapport à 2002), le premier parti d’opposition semble reprendre quelques couleurs après les victoires aux dernières municipales. Elections dont l’enjeu et les résultats, il faut l’avouer, m’ont laissés grandement indifférent, à l’exception notable des cas de Toulouse et de Metz.

Dans le fonctionnement et l’histoire d’un parti politique comme le Parti Socialiste, un congrès est un évènement majeur. C’est par ces grandes réunions qu’est arrêté officiellement - après tout un long processus sur plusieurs mois d’élaboration de contributions, de motions puis de vote des militants - la ligne politique du parti. Et c’est à partir de cette ligne politique qu’est composée la direction du parti puis qu'ensuite est désigné le Premier secrétaire, le grand chef des socialistes. Tels sont les enjeux du prochain congrès.

En tant que militant socialiste je suis donc appelé à me déterminer par rapport à une ligne politique, matérialisée par une motion, portée par un certains nombres de personnes signataires mais réduite symboliquement au premier d’entre eux. Or lorsque j’observe le champ politique du PS, la confusion envahit mon esprit mais l’amertume aussi.

Un parti politique, je l’ai déjà dit dans une note précédente, est un champ de lutte, une organisation mue par une dynamique entropique et neg-entropique, à la fois interne et externe. On veut que ce congrès aboutisse à une clarification entre diverses tendances qui s’affrontent plus ou moins violement. Mais on veut aussi qu’un leader apparaisse et s’impose tant à l’intérieur pour calmer la cacophonie et la pluralité de tête et de paroles, qu’à l’extérieur, sur le champ médiatique et politique.

De ces deux exigences ressort d’une part, un rejet unanime de toute synthèse telle que pratiqué lors du dernier congrès (mais qui a été une pratique courante dans l’histoire du PS) et d’autre part, une concentration du prisme médiatique sur la fameux duel Ségolène Royal // Bertrand Delanoë.

Ces deux tendances ne me satisfont pas. La première tend à la multiplication des courants à tendance identitaire, légitime mais « sectaire » dès lors que toute discussion et/ou négociation avec un autre groupe est perçue comme une compromission des valeurs et une dilution de son identité. La seconde, parce qu’elle est imposée et disproportionnée par la classe médiatique, personnifie le débat à l’extrême et tue tout débat d’idées et essaie d'analyses.

Dans les deux cas je suis mal à l’aise. La non-candidature de personnes de valeurs telle que Michel Rocard, Lionel Jospin et Dominique Strauss-Kahn, font de Martine Aubry et Pierre Moscovici mes préférences par défaut. Et la multiplication des courants revendiquant chacun sa spécificité fait oublier certaines convergences et similitudes de pensées et renvoit le problèmes des idées au second plan.

Il y a un vrai clivage idéologique au sein du PS. Le Parti est divisé essentiellement en deux tendances. Une tendance sociale-républicaine et une tendance sociale-démocrate. Schématiquement les points de discorde, ça donne ça :

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A parti de là se superpose toute une panoplie de courants :

 

1. Ligne sociale-républicaine (au sens large):

  • Force Militante – Démocratie socialiste (Marc Dolez et Gérard Filoche)
  • Pour la République Sociale (Jean Luc Mélenchon)
  • Nouveau Parti Socialiste (Henri Emmanuelli, Benoit Hamon)

2.   Ligne sociale-démocrate (au sens large):

  • le courant fabiusien (Fabius, Weber, Bartolone)
  • le courant hollandais – jospinistes (Hollande, Jospin, Delanoë)
  • Socialisme et Démocratie (DSK, Moscovici, Rocard)
  • Désir d’Avenir (Royal, Sapin, Peillon)

Sont un peu à part Rénover Maintenant d’Arnaud Montebourg et Manuel Valls.

D'après moi, le PRS de Mélenchon et S&D de DSK représentent le mieux, les deux lignes idéologiques du parti. Ce sont les deux courants qui offrent le mieux une idéologie structurée, identifiée et opérationnelle. A côté, les autres courants apportent leurs spécificités propres tout en partageant l'essentiel d'un des deux courants phares. Ils sont parfois même mieux structurés et implantés dans les fédérations mais n'équivalent pas PRS et S&D sur le plan idéologique.

A partir du moment où la multiplication des courants et des candidatures au poste de Premier secrétaire rend improbable - mais pas impossible - la victoire de l'un de ces groupes par majorité absolue, il faut peut être chercher du côté de ceux qui divisent le moins et qui tentent de faire un pas vers les autres.

Sur le plan des idées, je suis plus sur une ligne sociale-démocrate et m'identifie plus facilement à Socialisme et Démocratie de DSK et Michel Rocard qu'à tout autre groupe. Le problème c'est que les choses ont évolués du côté de SD depuis le départ de DSK. J'aurai souhaité une motion SD avec une identité sociale-démocrate affichée, mais ça ne sera surement plus le cas.

Je pourrai me rabattre idéologiquement sur Royal ou Delanoé mais ça m'est tout simplement impossible, tant leurs comportements, leurs attitudes et leurs pratiques politiques ne me conviennent pas. J'écarte l'hypothèse Jean Luc Mélanchon pour qui j'ai toutefois une certaine sympathie et dont j'éprouve toujours un peu de curiosité pour ses analyses politiques.

Il y a aussi cet OPNI que sont les Reconstructeurs. Ce mouvement crée à l'initiative de Jean Christophe Cambadélis et Laurent Baumel, tente un rapprochement sur le plan des idées avec Martine Aubry, les amis de Laurent Fabius et Arnaud Montebourg. Pour certains, vu le positionnement politique de Montebourg et de Fabius, en particulier sur l'Europe, un tel rapprochement parait contre-nature voir opportuniste. A dire vrai, je ne suis pas dupe sur ces personnalités dont certains choix et interventions ne m'ont pas toujours plu. Mais j'ai de l'estime pour le combat de Montebourg contre la corruption ou son projet de nouvelle république qu'il faudrait réactualiser. Le cas Fabius est plus difficile à cerner: c'est une bête politique hors pair, un homme d'Etat intelligent, bon parleur mais avouons-le, un peu cynique. Sa culture très typé ENA le rapproche de cette approche politique centré sur l'Etat mais son expérience gouvernementale me le fait classer malgré tout parmi les sociaux-démocrates.

Le doute est permis sur le cas Larrouturou. L'auteur d'Urgence sociale et du Livre noir du libéralisme, qui fait signer via le net une pétition appelant le PS à se remettre au boulot, tiens des propos rafraichissants. Ses constats, analyses et ses propositions face à la crise économique actuelle sont diversements appréciables mais laisse à penser que la "rénovation" peut porter sur les idées et non seulement sur les hommes. Et si ces critiques sur le fonctionnement interne du PS et la vie politique actuelle semblent correctes, sa capacité à interferrer dans l'histoire semble marginale. Il a le défaut de sa qualité : une certaine candeur politique. Il ne semble pas en mesure de jouer sur les "tares" du PS pour le faire avancer. Son influence reste modeste.

Je suis donc face à une impasse.

- L'enjeux du prochain congrès reste l'élection d'une nouvelle direction et d'une nouvelle stratégie politique, ce qui éveille l'appétie politique de certain(e)s et pousse les média à se centrer sur la seule question du leader.

- Mais ce qui est aussi au coeur du de la bataille du prochain congrès, c'est notre capacité collective à poser les bases d'une refondation idéologique telle que le Parti Socialiste en a connu à 3 reprises dans son histoire (Congrès de 1905, le Congrès de Tours en 1920 et le Congrès d'Epinay en 1971).

- Cette refondation devra tour à tour aborder la question 1) de la structure et du fonctionnement interne du PS (status, processus de décision interne, adhésion et formation des militants, relation avec société civile et le PSE etc) 2) réevaluer notre corpus idéologique et nos grilles de lectures de nos sociétés du XXIème siècle et en tirer des solutions 3) élaborer une stratégie politique (dont la question des alliances électorales).

- Mais j'ai la désagréable impression qu'on est loin du compte et qu'il me faut me déterminer malgré tout pour la moins mauvaise option au risque d'en voir gagner une qui me serait insupportable d'un point de vue de mes valeurs. 

C'est donc par défaut, sans illusion, mais à raison, que je penche plutôt pour la démarche des Reconstructeurs dans la volonté de rassembler une majorité la plus large qui soit, sur un socle social-démocrate stable mais à rénover.

J'attends encore de voir ce que ça va donner, en particulier sur le champ des idées. Je lirai bien sur toutes les motions. Nous verrons d'ici novembre comment les choses évoluent. Je verrai d'ici là si je choisis le combat, la planque, ou la fuite... Car si l'avenir du PS n'est que ce que nous en faisons aujourd'hui, mon avenir ne dépend pas du PS... pas encore du moins.