18 mai 2010
Deux femmes
Il y a quelques mois déjà, je faisais visiter le centre de Toulouse à un de mes cousins d'Espagne de passage en France. En empruntant une rue piétonne, mon regard porte son attention sur deux femmes qui viennent en sens inverse. Elles semblent accompagnées par deux hommes, peut être leurs compagnons respectifs, qui marchent un peu en retrait derrière elles. Les quatre sont d'origine magrébine.
Les deux femmes ne semblent pas avoir le même âge. Je me suis un instant demandé si celle qui paraissait plus âgé n'était pas la mère de l'autre, mais la différence d'âge ne m'a pas paru si importante. La plus jeune, plutôt rondelette, semblait s'approcher des 30, l'autre, plus grande et maigrichonne, plutôt des 40. Mais ce n'est pas impossible que l'écart soit moindre. Les apparences sont trompeuses parfois.
De fait, ce n'est pas leur physique - pas spécialement attrayant à mon gout - qui a retenu mon attention, mais leurs habits si différents. La plus jeune portait un « voile » bleu-mauve qui laissait voir le visage mais couvrait le corps. Je sais que ce n'était ni la burka ni le nikab qu'elle portait (erratum: il semble qu'on appelle ça un hijab). A l'inverse, la deuxième femme portait un jean plutôt moulant, des bottes qui lui arrivait jusqu'aux genoux, un chemisier rose qui laissait le nombril à l'air, et une veste jaune fluo.
J'ai trouvé remarquable le contraste entre les deux tenues vestimentaires, et au-delà de l'habit, qui ne fait pas le moine c'est bien connue, ce que cela pouvait signifier sur le rapport des deux femmes au corps. L'une cachant ses rondeurs derrière des habits larges, la seconde « exhibant » des parties de son corps. Mais le plus étrange, c'est cette apparente différence d'âge. On pourrait croire que les femmes les moins favorables au port du voile soient les plus jeunes, or ce n'est pas évident.
Cette observation s'est faite bien avant le débat actuel sur l'interdiction du voile dans les lieux publics. Mais je ne peux m'empêcher de voir dans ces deux femmes, le conflit de valeurs qui anime nos sociétés entre un rapport pudique au corps/à l'image du corps, et l'exhibition de celui-ci. Exhibition largement dominante dans les « lieux publics », au risque d'assimiler le corps à un objet. Il me semble que l'affaire du "voile" (vois-le...) dépasse la seule question de la liberté de la femme par rapport à son époux.
23:50 Publié dans Réflexion du jour | Lien permanent | Commentaires (4)
04 mai 2010
Crépuscule
Les uns et les autres se relayent au chevet du malade pour se ménager un peu. Entre deux allers-retours à la clinique, on profite de la fin de l'après midi pour partir déambuler dans les rues de Saragosse, histoire de se changer (un peu) les idées.
Non loin de l'appartement de mes oncles, se trouve le site qui a accueilli l'Exposition universelle en 2008 et consacrée au thème de l'eau. Je n'avais pas pu venir la visiter cette année là. On me fait alors une visite guidée basée sur les souvenirs de chacun.
A l'exception de quelques personnes, le site est pratiquement désert. C'est devenu un lieu de promenade. Il n'y a plus rien à voir puisque les pavillons ont été démontés. Reste les bâtisses, parfois l'armature, en cours de réaménagement pour accueillir des bureaux.
En écoutant silencieusement les explications des mes proches, je tente d'imaginer l'ambiance du site, les décors, les spectacles, les pavillons etc. Je suis surtout épaté par l'ensemble des travaux réalisés et des prouesses architecturales (les ponts, la maison de l'eau).
Mais en voyant les lieux vides et les immeubles en travaux, j'ai l'impression de visiter une cité en ruine. Impression renforcé par les retards ou arrêts de travaux de réaménagements en raison de la crise qui frappe sévèrement l'Espagne. C'est comme si la crise avait arrêté soudainement la vie..
Alors que le site a hébergé quelques mois durant toute la diversité des grandes cultures humaines de cette planète, je sens comme une ambiance apocalyptique. Celai me fait penser aux cités désertes martiennes de Bradbury.
C'est drôle ces expositions universelles quand même. Elles excellent notre créativité, manifestent notre folie des grandeurs et en même temps laissent entrevoir ce qui restera de notre espèce au moment de son crépuscule...c'est-à-dire pas grand-chose. L'homme moderne est un homme sans histoire.
00:06 Publié dans Réflexion du jour | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : bradbury
15 avril 2010
La société est ainsi
La société est ainsi :
Le pauvre travaille
Le riche l’exploite
Le soldat défend les deux
Le contribuable paye pour les trois
L’oisif se repose pour les quatre
L’ivrogne boit pour les cinq
Le banquier berne les six
L’avocat escroque les sept
Le médecin tue les huit
Le fossoyeur enterre les neufs
Le politique vie des dix
22:52 Publié dans Réflexion du jour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour
08 avril 2010
Soif de lectures
10:00 Publié dans Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : humour
06 avril 2010
Mauvais moment
Bon, ben voilà, encore un concours que je rate. Depuis septembre dernier, je multiplie les échecs et c'est simplement déprimant. On a beau connaitre ses limites, anticiper de mauvais résultats sur la base de ses performances, comprendre à peu près où l'on a foiré, l'échec c'est toujours un très mauvais moment à passer.
Ok, rater un concours ou un examen c'est pas la mort, y'a toujours pire dans la vie d'un homme. Oui, je sais bien que c'est pas parce qu'on échoue à un moment donné qu'on est définitivement et intrinséquement pas apte à occuper un poste, m'enfin difficile de pas se poser des questions et plus encore de pas se remettre en questions.
Avec ce concours, c'est une autre porte qui se ferme momentanément. Il me reste encore une ou deux options mais je suis pas certain que le coeur y soit. Pas ce soir en tout cas. Je m'efforce de voir les choses méthodiquement, de penser et faire les choses les unes après les autres, mais je ne peux m'empecher de réfléchir au moyen terme (septembre prochain), et au risque réel de me retrouver sans aucune perspective.
Ce qui me désole aussi ce soir, j'avoue, c'est l'absence de mes amis dans les moments de doute. Déjà que mes parents ont pas été bons pour ce soir, se rendre compte que les amis viennent trop rarement aux nouvelles, c'est assez rageant. Amour propre et orgueil mal placé, oui, j'assume. Mais les coups de gueule ça sert aussi à ça ! ;-)
NB: je pense surtout aux amis IRL.
23:13 Publié dans Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (6)