29 août 2009
Réflexion sur les primaires ouvertes à gauche
Depuis la défaite de la gauche à l’élection présidentielle de 2007, et dans un contexte de crise de leadership prolongé au sein du premier parti de gauche face à l’hyper présidence Sarkozy, on a vu émergé et s’imposer dans le débat public le projet de primaires à la française afin de faire émerger le futur challenger au Président en 2012.
C’est d’abord la Fondation Terra Nova qui en 2008, a lancé le débat par la publication d’un essai, intitulé Pour une primaire à la française, et co-écrit par Olivier Duhamel et Olivier Ferrand. Reprise par certaines personnalités socialistes (Moscovici, Royal, Valls, Hamon) à l’occasion du congrès de Reims, inscrite dans certaines motions (C, D, E au moins), l’idée sera, au travers du débat parti de militants contre parti de supporters, un des enjeux du congrès. Enfin, en juin dernier, après la défaite des socialistes aux élections européennes, Arnaud Montebourg, secrétaire national à rénovation, a publié une note sur le sujet et appelle les socialistes à adopter ce système de désignation en vue de la prochaine présidentielle.
Depuis, les principaux responsables du PS se sont succédés dans les média pour s’exprimer en faveur des primaires et demander à la direction de s’engager sur ce point: Pierre Moscovici a lancé une pétition après les européennes ; Arnaud Montebourg appelle la direction à adopter le projet de primaires pour faire tomber les murs ; Vincent Peillon et ses amis, réunis à Merseille, "veulent aller vite" ; Manuel Valls parle de question de vie ou de mort ; Bertrand Delanoë et Laurent Fabius – jusqu’ici connus pour leur peu d’enthousiasme sur le sujet – ont finit par s’incliner. Et voilà que Martine Aubry s’engage clairement sur le sujet, tout en évitant de trancher la question du périmètre des primaires : le seul PS ou toute la gauche.
A titre personnel, malgré une lecture sérieuse des rapports susmentionnés et de nombreuses discussions avec des camarades plutôt favorables au projet, je ne suis pas convaincu de l’intérêt des primaires. Tout en reconnaissant la qualité des travaux de réflexion (A), je pense que ce système apporte plus de problèmes qu’il n’en résout (B).
- A -
L’intérêt de l’essai de Terra Nova est triple.
D’abord, il s’intéresse à la manière dont un parti politique se désigne un leader. Pour cela, les auteurs retracent l’histoire des primaires à gauche en revenant sur les désignations des candidats socialistes à la présidentielle depuis 1981. Bien que la première primaire socialiste date de 1995 – elle opposait alors Henri Emmanuelli à Lionel Jospin – il s’avère que les statuts du PS, en soumettant le choix du candidat socialiste aux militants, offrait dès le départ la possibilité d’organiser les primaires. C’est le retrait de la candidature de Michel Rocard face à celle de François Mitterrand qui a empêché le recours aux primaires en 1981.
Ensuite il fait état des expériences de primaires à l’étranger (américaines, italiennes, anglaises et dans une moindre importance espagnoles, grecques et allemandes) pour déterminer les bien faits et leurs limites, et inspirer le modèle des primaires françaises. Il en ressort ce tableau :
Enfin, l’essai propose aux socialistes de choisir en deux types de primaires : d’une part une « primaire présidentialiste », ouverte aux sympathisants socialistes et organisée peu avant la prochaine présidentielle sur le modèle du Parti Démocrate américain, et d’autre part une « primaire parlementariste », ouverte aux seuls militants et organisée juste après la dernière présidentielle sur le modèle du Parti conservateur anglais. La première doit désigner le candidat socialiste à la présidentielle quand la deuxième doit désigner le principal leader de l’opposition pour toute la législature. Les auteurs font part de leur préférence pour la première solution.
Le rapport Montebourg retient l’hypothèse de « primaires présidentialistes » ouvertes à tous les partis de gauche qui souhaitent y participer, et qui dans ce cas, les co-organiseraient du début (élaboration de la charte et des règles communes) jusqu’à la fin (désignation et campagne commune). Le principal intérêt du rapport réside dans l’exposition des principes qui doivent guider le choix et l’organisation des primaires ; et dans l’édiction de règles, claires et précises, encadrant le processus électoral des primaires.
Souhaitant éviter la répétition des erreurs de la dernière primaire socialiste, les auteurs du rapport Montebourg prévoient une campagne des primaires de six mois. En préalable, le PS organiserait une campagne de mobilisation pour constituer un premier fichier de sympathisants, base du réseau social de la primaire. La campagne se ferait en deux temps : la phase des éliminatoires, et le scrutin nominal à deux tours pour les deux derniers candidats.
Participerait aux éliminatoires, tout candidat revendiquant un certain nombre de parrainages de grands élus (la liste devant être définie bien avant la campagne et plus large que celle de 2006 qui limitait drastiquement le nombre théorique de candidats) ou de signatures d’un certain % de militants/sympathisants (à définir également).
Les éliminatoires se dérouleraient sur trois/quatre tours :
- au premier, on retiendrait les candidats ayants obtenu au moins 5% des suffrages exprimés,
- au second, ceux ayant obtenu au moins 10% des suffrages,
- au troisième, ceux revendiquant plus de 15% des suffrages,
- au quatrième tour, on ne garderait que les deux principaux.
Les éliminatoires doivent assurer « le rassemblement des candidats et de leur projet en équipe autour du vainqueur » par l’appel et l’engagement des candidats éliminés dans le soutien actif aux candidats restants. Le scrutin nominal à deux tours pour les deux derniers candidats durerait un à deux mois et devra déterminer le candidat unique des partis participants à la primaire.
Voilà en résumé, le projet des primaires du rapport Montebourg-Ferrand. Je ne peux que saluer la qualité du travail de réflexions et propositions, très détaillées, de ces deux textes. Je partage en outre l'idée qu'il convient, si on adopte le principe de primaires, de poser le cadre et les règles du jeu bien avant le début de la primaire. Cela ne peut que faciliter la participation de tous les possibles candidats et déminer à l'avance tout procés de "jeu de dés pipés".
- B -
Cela étant dit, je reste sceptique devant ce gros et beau projet. Mais dire cela ne signifie pas, comme me rétorquent certains mauvais esprits, que je sois pour le statut quo, que ce soit sur le fonctionnement actuel du PS ou sur e processus de désignation du candidat. Ne soutenant a priori personne dans les candidats déclarés ou probables – je ne renie en rien ma sympathie et ma proximité politique et intellectuelle avec DSK – ma position n’est pas guidée par le calcul politique.
Je pense que le principal défaut de ce projet de primaires reste d’avoir pris la présidentielle de 2012 (ou l’élection présidentielle en général) comme point de départ de la réflexion. La présidentielle reste dans le cadre de la Vème République, qu’on le veuille ou non, l’élection centrale du jeu politique et institutionnel. Pour autant, si on observe bien, cette élection n’occupe le temps politique qu’entre deux et huit mois sur une législature de cinq ans ; les deux mois correspondent à la durée légale de la campagne officielle, le reste étant la période où apparaissent, s’affirment et se déclarent les principaux futurs candidats.
Que des hommes et des femmes y songent bien avant et s’y préparent au sein de partis politiques ne doit pas nous faire oublier qu’entre l’élection du président et la prochaine présidentielle, c’est le temps de l’action gouvernementale. L’objet de la présidentielle, suivie des législatives, reste la désignation par le peuple français d’une équipe et d’une majorité politique en vue d’appliquer un programme. On se présente aujourd’hui pour agir demain.
A trop vouloir anticiper et préparer à l’avance la grande échéance, on court le risque de monopoliser le débat politique sur ce seul thème, et de le saturer, a fortiori lorsque l’enjeu est réduit à une question de personnes. Ce n’est pas sans conséquences sur le jeu démocratique. L’action gouvernementale peut s’en trouver paralysée (bataille de succession entre plusieurs possibles candidats de la majorité ; bataille de réélection qui impose de lever le pied dans le rythme des réformes). Et une exposition médiatique et politique trop hâtive et prolongée des aspirants peut leur etre nuisible, que ceux-ci sortent du bois deux, trois, quatre ans avant.
En ce sens, le projet des primaires n’est pas sans risques. Une campagne interne de six mois, utile pour que chaque candidat développe ses idées et son projet et qu’une personnalité s’en dégage avec une certaine étoffe de présidentiable, a l’inconvénient d’exposer trop longtemps le candidat qui après sa désignation doit encore passer l’épreuve de la campagne officielle. Ses forces et faiblesses, mis en évidence durant cette pré-campagne, seront exploitées par ses futurs adversaires. Une campagne interne fondée sur la différenciation des candidats et de leurs projets pose la question de la réconciliation, une fois le candidat désigné.
Une campagne interne de six mois peut s’avérer trop nombriliste si les questions de personnes supplantent les questions de fond (risque de démotivation voir de rejet des français) ou si les valeurs et les problématiques privilégiées par les candidats sont trop marquées politiquement pour mobiliser un électorat peu politisé. Enfin, il ne faut pas oublier les risques de surenchères de la part des candidats, sous l’effet de logiques internes (se donner une posture) ou sous l’effet des sondages d’opinion (qu'ils portent sur les personnes ou sur des enjeux précis).
Par ailleurs je suis sceptique vis-à-vis du projet des primaires parce qu’il me semble que la réflexion sur ce sujet ne s’est pas accompagné d’une réflexion sur le rôle des partis politiques et des militants dans le processus électoral et le système politique. Et si cette réflexion a eu lieu, alors je crains que je n’en partage pas les conclusions.
Le système des primaires a pour objectif la désignation d'un candidat en lui donnant une meilleure légitimité que celle acquise par un vote de quelques 200 000 militants. Dans l'idéal, chaque candidat avance avec sa tendance et son projet, et les militants/sympathisants arbitrent. Mais alors que vont devenir nos congrès internes si la question du programme et du leadership est réglé à la fin ? A quoi sert le Parti Socialiste (ou tout autre parti) pendant le temps qui sépare la dernière présidentielle de la primaire pour la prochaine ?
Les partis politiques sont des machines électorales qui servent à désigner des candidats et à faire la campagne de ces derniers à partir des ressources (financières, médiatique, symboliques, logistiques, humaines) dont ils jouissent en tant qu’organisation. Mais ce sont aussi des lieux de vies, de socialisation politique en interne (formation des militants) et en externe (vecteur de sensibilisation et de politisation de l’électorat). On ne peut pas se contenter de la première partie de la définition.
Acter le principe de primaires en fin de législature pour régler les problèmes de leadership, c’est instaurer la crise permanente de leadership. Car si l’enjeu du programme et du leadership peut se régler par une primaire, quel intérêt auront les responsables politiques de ménager le parti et sa direction, voir d’y travailler en son sein, si tout est réglé/tranché à la fin ? On n’est pas prêt de sortir des luttes internes. On a bien vu en 2006, que dans l’attente de la désignation des candidats par le système des primaires, chaque présidentiable s’est bien gardé de (trop) participer à la rédaction du projet, pour se garder quelques cartouches au moment de la campagne interne.
Le rapport Montebourg explique que le projet de primaires revalorisera le rôle des militants qui vont assumer la logistique des primaires sur le terrain, accessoirement en défendant leurs idées et leur leader. Il me semble que cela privilégie une logique de supporters (tout est ramené à la personne qu’on soutien) à la logique de militants (syndical, associatif, mutualiste), même s’il convient de reconnaitre que cette dernière est de moins en moins exploitée et favorisée. Un camarade FFE avait écrit une fois: "le PS est un parti d'élu qui ne sait pas quoi faire de ses militants". J'ai tendance à croire, qu'avec le système des primaires, ils souhaitent s'en débarrasser.
Je ne suis pas certain que les penseurs du projet de primaires aient forcément réfléchit et évalué les effets des primaires sur le rôle et le fonctionnement des parti et des militants. Dans ce sens, le débat sur les primaires ressemble à mon avis à celui sur le quinquennat. On justifie les primaires pour régler la question du leadership comme on justifiait hier le quinquennat pour mettre fin aux situations de cohabitation. Seulement, on n’a pas pensé que le quinquennat changerait le rythme politique et renforcerait la figure du président sur le Parlement. Or, comme disait Mendes-France, "gouverner, c'est prévoir".
Il me semble qu’avec les primaires, on va encore accélérer le rythme polico-médiatique en le centrant toujours plus sur les présidentielles. La démocratie ce n'est pas que les élections, c'est aussi le débat d’idées, les mobilisations sociales, les batailles parlementaires etc.
Pour conclure ces long propos, ije n’exclue pas de me tromper dans mon diagnostic et dans ma position. J’avais écrit l’an dernier que la forme des partis politiques étaient peut être désuètes et qu’à une organisation de type bureaucratique, il fallait peut être rechercher une organisation en réseau. Il est possible que l’engagement politique, qui n’est pas une spécialité française que ce soit en politique, dans le monde syndical ou associatif, soit à géométrie variable. Comme me disait Belgo, un jeune va peut être s’engager auprès des écolos sur tel enjeu, auprès des socialistes sur telle question, et auprès de gens de droite sur tel autre question. Aux partis de s'adapter. Il est possible aussi qu’avec le système des primaires, les partis politiques connaissent une nouvelle jeunesse en renouant des liens avec des milieux sociaux qui se sont éloignés de la politique. Pour l’instant, j’en doute.
C’est pourquoi sur le sujet des primaires, je préférerai encore la seconde solution qu'avait préconisé Terra Nova dans son essai: une primaire en interne et en début de législature. Mais cela implique une réforme de nos statuts et du fonctionnement de nos congrès (ne plus découpler vote de motion et vote du Premier secrétaire, rehausser le taux de représentativité à 10% ou donner un bonus à la motion arrivée en tête).
17:42 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : ps, gauche, aubry, rocard, mitterrand, jospin, royal, primaires
16 août 2009
Le président arraignée
Depuis la création de ce blog où il est souvent question de politique, je ne pense pas avoir écrit une seule note sur le locataire de l’Elysée. Cet état de fait ne résulte ni d’une volonté de ma part d’observer un quelconque devoir de réserve, auquel je ne suis pas tenu, ni d’un manque d’opinion sur la politique menée par l’actuelle majorité, sur laquelle il y a beaucoup à dire. C’est simplement un refus de ma part de donner plus d’importance à un personnage qui n’en mérite pas.
Puis il y a eu la lecture de cet article sur Le Post. Trois avant la prochaine élection présidentielle, Sarkozy pense donc sa réélection comme une chose acquise. Faire preuve d’autant d’assurance et de suffisance quand les résultats de sa politique - en particulier sur le plan économique - sont assez mauvais, me parait bien déplacé. Mais comme une présidentielle ne se joue pas seulement sur le bilan mais bien sur la posture des candidats (la rupture ou le rassemblement) et plus encore sur l’état des rapports de forces politiques du moment, l’homme et son camp a, hélas, toutes ses chances.
Se demander si la droite peut rester au pouvoir pour une troisième législature consécutive revient à examiner les chances de l’opposition à porter une alternative devant les français et de recueillir une majorité des suffrages. Or la division des gauches, l’absence des projets porteurs et de/d’une personnalité(s) marquante(s) pour le(s) porter dans les média, laisse difficilement entrevoir une configuration politique qui nous soit favorable. Cette situation est bien sûr le fait de la gauche elle-même, mais la droite n’y est pas pour rien non plus. Les larmes de crocodiles de certains ne doivent pas faire illusion.
Le « sarkozysme » fonctionne, selon moi, telle l’araignée qui tisse sa toile pour chasser et se nourrir. Ce comportement et cette stratégie ont marqués la campagne de 2007 et les deux premières années – au moins – du mandat présidentiel. L’image de la toile renvoie aux réseaux. La stratégie des conservateurs consiste à se connecter à différentes sphères de notre société pour d’une part, y imposer leurs idées, et d’autre part, opérer des ralliements de personnalités cathodiques et autres leaders d’opinions.
Gagner la bataille des idées consiste à mener le débat public à partir de ses idées et de ses prises de positions. L’intérêt est moins de convaincre de la justesse de ses idées, que de forcer les autres acteurs du jeu – média, opposition, société civile – à se positionner sur ces idées, et de préférence dans une posture défensive. Le recours à la triangulation est devenu la marque de fabrique du candidat conservateur pendant la campagne. Saturer l’espace médiatique par des sorties, des discours, des annonces est celle de l’hyper-président, bien inspiré de la méthode Blair en Grande-Bretagne. Enfin, la bataille des idées et des postures est d’autant plus gagnée quand on parvient à s’écarter des clivages et des étiquettes politiques traditionnelles tout en revendiquant et imposant son idéologie dans le débat public.
Ce faisant, la droite a fini par s’imposer dans des mondes – sous espace de l’espace social - jusqu’ici symboliquement acquis à la gauche : celui des artistes, des intellectuels ou des syndicats :
- Le monde des artistes s’engage plus visiblement à gauche. Le sarkozysme a renversé cette visibilité en mobilisant des artistes ouvertement conservateurs (Johnny, Jean Reno), en s’entourant de figures cathodiques (Drucker, Steevy, DocGineco) et faisant rallier des artistes jusqu’ici classés à gauche (Clavier).
- Le champ des intellectuels a cessé de soutenir ouvertement la gauche lorsque celle-ci a cessé de réfléchir et de se battre. Il aura suffit pour la droite d’entonner le discours du déclin, que seul peut enrayer la « rupture », largement relayé par quelques bons esprits (Finkielkraut, Marseille, Sylvestre). Et si en plus des figures de gauche (comme André Glucksmann), marqués par mai 68, finissent par soutenir la nouvelle droite, c’est le récit sarkozyen qui en sort renforcé.
- Le monde syndical s’est moins rallié que ses principaux dirigeants, approchés à l’occasion de différentes mobilisations (CPE, grève anti-Ferry, statut EDF) et confortés par une réforme de la représentativité qui avantage les plus grosses centrales et le mirage d’une institutionnalisation d’une démocratie sociale.
Dans le champ médiatique, l’apparition d’un nouvel institut de sondage, aux méthodes discutables mais aux résultats largement relayés par les autre média, a bien sur de fortes conséquences dans le débat politique (soutient aux différentes réformes) et à l’occasion de la primaire socialiste
La maitrise totale du principal parti de la majorité est d’une grande ressource en politique. Et le ralliement de certaines personnalités issues des rangs de la gauche (Besson, Kouchner, Bockel) cautionne la démarche d’ouverture du président, très souvent présenté comme sectaire, en même temps qu’il divise la gauche et le PS en particulier. Le ralliement progressif du mouvement souverainiste et des chasseurs, nature, pêche et tradition à l’UMP consolide l’émergence d’une formation politique unique à droite. Enfin, le fait que des personnalités politiques (Rocard, Lang, Védrine, Attali) acceptent des missions du président, porte un coup à la sincérité de l’engagement des socialistes (et plus généralement des politiques) en même temps qu’elle cautionne certaines réformes difficiles et délicates (taxe carbone, réforme des institutions, libéralisation de la croissance) voulues par la majorité.
Tant que le PS restera paralysé sur ses rapports au sarkozysme (opposition systématique ou coopération exceptionnelle ?), tant qu’il n’aura pas réinvestie certains sous-espaces du champ social (sur le plan des idées comme des liens), tant qu’il n’aura pas une stratégie de communication coordonnée et puissante (par rapport au média et à la saturation du discours sarkozyste), la configuration politique pour 2012 restera en faveur des conservateurs.
23:00 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1)
30 juillet 2009
Retour sur mon séjour lillois
En avril dernier, je suis venu passer un bref séjour à Lille afin de subir les deux épreuves orales d’admissibilité du concours des IRA, qui, s’il m’avait été favorable, faisait du Nord ma nouvelle terre d’accueil pour dix huit mois au moins.
Ce petit séjour – car j’arrivais mardi matin pour repartir jeudi à midi – m’a donné l’occasion de rencontrer Pierre le Belge, en vrai, après l’avoir fréquenté au sein de la blogosphère pendant près de trois ans, d’abord sur le blog de DSK, puis sur nos blogs respectifs et ceux des copains.
Belgo a eu la gentillesse de m’accueillir chez lui pendant ces quelques jours, et l’amitié de me servir de guide, lors de son temps libre, dans la capitale des Chtis. Et pour cette grande hospitalité je ne le remercierai jamais assez.
Nous sommes tous les deux membres du PS – certes de tendances différentes et il aime bien malicieusement me le faire remarquer – et je trouve formidable, au moment où on présente les relations entre socialistes comme détestables, que des camarades, sans trop se connaitre, s’hébergent et s’entraident. La remarque vaut pour mes amis Selene et Bangor que j’ai eu plaisir à rencontrer précédemment.
Mes parents sont amusés, et à la fois dubitatifs, de voir que je connais des camarades aux quatre coins du pays et que je « m’invite » chez eux sans les avoir jamais rencontrés IRL. La blogosphère offre des possibilités de rencontres et d’interconnexions sociales plus fortes qu’on n'imagine.
Lors de mon arrivé, Belgo est venu me chercher en voiture à l’aéroport et m’a présenté les principaux points du centre ville, avant qu’on aille chez lui pour manger. Après le repas, il est reparti travailler et je suis parti explorer Lille à pieds pour tout l’après midi. Il a bien essayé de me faire prendre le vélo mais je préfère la marche, aussi longue soit elle.
Les photos ci-dessus sont celles que j’ai prises cet après midi là. Il a plu un petit peu et n’ayant pas de parapluie je me suis abrité à la gare. Je me suis rendu compte que j’étais déjà venu dans ces lieux, il y a quelques années – presque dix ans – lorsqu’avec mes oncles espagnols – alors en Belgique pour le travail – et mes parents nous nous étions arrêtés, à notre retour d’un weekend en Angleterre, à Lille (c’est simple, non ?).
Le soir, mon hôte m’a fait gouter une tarte au maroilles. Je craignais un fromage fort en gout – comme l’odeur quoi - mais au final ça m’a bien plu. Nous avons ensuite parlés de mes épreuves du lendemain et autres choses plus personnelles. Il m’a expliqué plus longuement son combat politique à Bavay et ses nombreuses entreprises militantes.
Le lendemain, après les épreuves du concours en ce qui me concerne et après le travail pour Pierre, nous sommes allés boire une bière au bar qu’on dit être le QG de Martine Aubry. Nous avons parlés de l’origine de nos engagements politiques respectifs et de nos objectifs à terme. Je me suis rendu compte dans les deux cas que j’étais dans la confusion. J’étais bien mal à l’aise. Puis nous avons parlé de la Belgique et plus précisément de son histoire car je ne comprenais pas pourquoi la France devrait intervenir pour que la Belgique éclate vraiment. Enfin, nous avons abordés les différentes cultures au sein du PS et les divergences entre le socialisme du Nord et celui du Sud, plus proche du radical-socialisme.
La rencontre fut plaisante et les discussions passionnantes. J'avais quelques inquiétudes quand meme en arrivant, parfois le passage du net au réel se passe "mal". C'est ce qui était arrivé à notre ami Quidam quelques jours avant. Et si le courant ne passait pas ? Je pense qu'il est bien passé. J'aurai peut etre le plaisir de l'accueillir chez moi à l'automne. A confirmer...
(vous pouvez agrandir les photos en cliquant dessus)
22:05 Publié dans Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (0)
21 juillet 2009
Weekend en bord de mer
Petit weekend sympa à Leucate plage. Alors que vendredi je quittais Toulouse sous la pluie, c'est un beau ciel bleu qui m'a accueilli dans l'Aude. Ciel bleu, un peu venté mais sans etre insupportable, pas de grosse chaleur la journée ou le soir, mer froide mais abordable, il faisait bon vivre dans ce petit coin de paradis.
Lors de son escale dans la ville Rose le weekend du 14 juillet, Laurent, mon vieux pote des Vosges, m'avait invité à passer quelques jours à Leucate, où il allait rejoindre sa petite amie qui y travaille l'été. Une fois que j'ai su que je pouvais posé mon RTT ce lundi, j'ai pu lui confirmer ma venu et organiser mon escapade.
Laurent est un de mes meilleurs amis. La distance géograhpique entre nos lieux de vie fait qu'on ne se voit pas très souvent. C'est encore pire depuis qu'il travaille et qu'il n'a droit qu'aux cinq semaines de congés payés par an. On a coutume de se retrouver dans les Pyrénées tous les étés pour aller faire quelques ballades en montagne avec ses parents. Cette année devrait déroger à la règle tant nos congés ne correspondent pas. Il a du les poser en juillet quand je les prends en aout. Aussi, dès que l'occasion se présente, on fait tout ce qu'on peut pour se retrouver un moment.
Ce dépaysement et ces retrouvailles étaient bienvenue.J'ai aimé ces balades le long de la plage,tantot sur le sable chaud, tantot les pieds dans l'eau, à parler de choses et d'autres. Des nos souvenirs de collégiens. Du temps présent. Des projets à venir aussi. J'ai aimé etre allonger sur ma serviette de bain, faire un peu de bronzette, mais aussi écouter les yeux fermés le bruit des vagues et le pas des vacanciers sur le sable. L'eau était à 21 - 22 degré, loin de mes 28-30 à Djibouti, mais j'y suis rentré sans gros soucis. Meme pas peur ! Laurent et sa copine étaient plus frileux et prenaient donc plus leur temps. J'ai aimé, une fois dans l'eau, faire face aux vagues, les enjamber voir y plonger dedans.
Ces deux jours m'auront aussi permis de découvrir les vacances en camping. En effet, si j'ai longtemps passés mes vacances près de la mer, sur les cotes catalanes, je n'ai pas souvenir avoir fait l'expérience du camping. Laurent avait prévu une tente mais il avait pu dégoté en début de semaine une caravane sympatoch. Suffisante en tout cas pour dormir dans des lits différents et entreposer nos affaires. Mais les installations du camping (sanitaires, éclairage) étaient pas mal. Moi qui avait vu un reportage sur les campings, j'avoue que je redoutais un peu :)
Le petit séjour s'est donc bien passé. Samedie soir, nous sommes allés au resto où l'on a mangé des huitres et une zarzuela. Le dimanche, on s'est débrouillés pour manger (sandwitch américain puis pizza), en particulier le "midi" où nous avons mangés presque à quatre heures. Pire que l'heure espagnole ;-). Seuls bémols, le prix mais aussi le refus du commerçant/restaurateur de prendre la CB. Et quand c'était pas la CB, c'était le chéquier, ce qui est on en conviendra, est plus courant. Heureusement que j'ai pensé à prendre mon chéquier car je n'avais rien de liquides.
Le retour a été un peu mouvementé. Je devais prendre le bus-navette pour rejoindre la gare et de là partir sur Narbonne puis sur Toulouse. Or la navette n'est jamais venue. "Oh, ils sont pas très ponctuels par ici" qu'on m'a dit... il y a ponctualité et ponctualité quand meme. Du coup, avec un bout de carton bricolé, j'ai fait de l'auto-stop. Heureusement je n'ai pas attendu trop longtemps. Un couple de pré-retraités a bien voulu me prendre et m'amener à la gare de Narbonne... après un léger détour pour s'acheter une pizza. J'ai loupé mon train initial mais je me voyais mal exiger d'aller d'abord à la gare :). Du reste, c'était des gens bien sympa. On a papoté de choses et d'autres presque en continue. Puis à la gare j'ai pris le prochain train pour Toulouse. Le weekend était fini telle une parenthèse.
23:09 Publié dans Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (4)
06 juillet 2009
Entre-deux

Mais où allons nous ? Vers la lumière ou bien vers l'obscurité ?
En attendant l'entre-deux.
Le théatre des ombres, la caverne de Platon.
Il est difficile en ce moment de penser l'avenir avec optimisme.
. . .
L'horizon s'est éclairci un temps. Le brouillard est de retour.
Muad'Dib a perdu le pouvoir de préscience. Il est aveugle.
21:59 Publié dans Réflexion du jour | Lien permanent | Commentaires (17)