02 juillet 2008
La voiture qui marche à l'eau
A priori ça a l'air d'une bonne idée. Mais alors que l'eau devient chaque jour une ressource rare, susceptible d'être le prétexte des prochains conflits militaires, est-ce bien raisonnable de nous en servir comme carburant ?
23:33 | Lien permanent | Commentaires (20)
23 juin 2008
Avait-il raison ?
En début de soirée en écoutant une chanson espagnole, m‘est revenu à l’esprit un épisode de mon séjour erasmus à Barcelone. J’étais alors avec mes amis polonais, Simon et Kasia. Nous avions passé l’après midi à visiter le Musée Maritime et à nous balader en ville.
Lorsque nous nous sommes arrêtés mangés des pizzas devant l’édifice de la photo, un gars s’est approché de nous et nous à demander dans un espagnol qui laissait transparaitre ses origines francophones, où il pouvait trouver du schiit. Mon collègue lui indique une rue en particulier et me demande alors s’il a une tête de petit dealer étant donné que ça fait plusieurs fois qu’on lui pose cette question.
Après m’avoir raconté quelques anecdotes à ce sujet, il finit par me demander quel est le prix en France. Surpris par une question que je n’attendais pas vraiment, je réponds presque en bafouillant, presque honteusement, que je n’en sais rien n’étant pas consommateur de ces choses là.
Sourire moqueur aux lèvres il me dit : « Pero como quieres gobernar tu país si no conoces los vicios de tu pueblo ». On se met à rire tous les trois. Puis en lui jetant un regard amusé et plein de sympathie, je lui dit que c’était joliment dit. Aujourd'hui j'aurai tendance à croire qu'il avait tout compris... Et vous ?
(le mot en question a été volontairement mal écrit)
21:31 Publié dans Réflexion du jour | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : barcelone
17 juin 2008
Les moyens d'en sortir
Hasard de l’agenda politico- médiatique, au moment où l’on parle d’une n-ième réforme des 35 heures, puis tout récemment, de la décision prise par le conseil des ministres européens du travail sur un relèvement de la durée maximale de travail (aujourd’hui de 48h hebdomadaire, elle serait portée à 65 heures dans certains secteurs), je viens de finir de lire Les moyens d’en sortir, de Michel Rocard.
Au début des années quatre vingt dix, la France (et l’Europe et les pays développés en général) fait face à un chômage très important. Le taux de chômage atteint les 12% de la population active en 1993. En réponse à ce fléau social apparaît dans le débat économique et politique l’idée de réduire massivement le temps de travail.
C'est là que parait le livre de Michel Rocard en 1996. En faisant quelque part le point sur les discutions de l'époque, l'ancien premier ministre contribue également au débat en proposant une méthode de mise en oeuvre d'une politique de réduction du temps de travail.
Comme souvent dans les interventions et publications du député européen, les propos sont précis, fournis (en références d'enquêtes et publications), nuancés et rigoureux. C'est que l'homme du "parler vrai" tient à sa réputation. Il emprunte beaucoup au livre La fin du travail de Jeremy Rifkin, tout en l'adaptant au cas européen et surtout français. Il est intérressant de remarquer qu'à son tour, Pierre Larrouturou, auteur d'Urgence sociale, réutilise de nombreux raisonnements de Rocard et Rifkin.
Les trois premiers chapitres exposent le diagnostic de la situation économique et technologique des Trentes glorieuses jusqu'au années quatre vingt dix. La perspective historique de l'évolution économique et technologique des 50 dernières années est très instructive. Elle est complétée par une comparaison entre le Japon, les Etats-Unis et l'Europe en ce qui concerne les politiques adoptées face (à l'apparition du) chômage.
J'en retiens que la mécanisation, l'automatisation et récemment l'informatisation conduisent à réduire le temps nécessaire à l'acte de production. Si à cela on ajoute le fait que la tertiarisation de l'économie ne semble compenser ni quantitativement, ni qualitativement les emplois perdus par la désindustrialisation (mûe par le besoin de compétitivé et l'assechement des principaux marchés de biens de consommations), l'humain se voit confronté à un avenir sans travail. Ce qui n'est pas sans poser problèmes dans une société où l'identité sociale reste marquée par le travail que tout un chacun occupe à un moment donnée de sa vie. Il semble que cette étrange perspective ait été décelée par certains philosophes (Arendt) et économistes (Keynes).
Après avoir réalisé dans un quatrième chapitre un bilan des aides à l'emploi, principal paliatif auquel les sociétés ont recours contre le chômage, Rocard énumère une liste d'angoisses et d'obstacles auquel il tente de répondre. Il fait alors (entre autre) le point sur les expériences de réduction de temps de travail de 1936 (les 40 heures) et de 1981 (les 39 heures) et leur conséquences tant économiques que dans la nature et la teneur des relations entre partenaires sociaux. Il apporte aussi des éléments de réponses face aux inquiétudes économiques (qui finance une telle mesure?), méthodologiques (loi ou négociation ?) ou psychologiques (problèmes des qualifications et du recrutements).
Le chapitre 6 est centré sur la méthode à utiliser pour mener à bien une politique de réduction de temps de travail. Il est notamment question du coût d'une telle réforme et de la "négociation souple" comme outil préférentiel à sa mise en application. Le chapitre 7 apporte des compléments et des réponses aux différents arguments portés tour à tour par ce qu'il nomme les sceptiques (économistes libéraux), les volontaristes (une partie de la gauche et des syndicats) et les prudents (chefs d'entreprises et syndicalistes). Enfin le dernier chapitre pose la question de la finalité d'une telle mesure en terme de choix de société. Pour Michel Rocard, ce doit être l'occasion de lutter contre l'exclusion, assurer un développement durable, développer de nouvelles formes d'activités (là il aborde le tiers secteurs) et de récréer le lien politique.
C'est pas une nouveauté pour ceux qui me connaissent mais j'apprécie généralement les propos de Michel Rocard. Autant dire que le livre, de par sa qualité, m'a plu. Et si je persiste à croire que le diagnostic posé reste d'actualité, l'expérience des 35 heures (avec les effets économiques et sociaux non prévus et non désirés) laisse le doute sur l'efficacité et la tenabilité dans le temps d'une telle réforme et de ses bienfaits. Mais je doute encore plus que la politique visant à faire travailler plus ceux qui ont un boulot, améliore la situation de l'ensemble des citoyens.
00:21 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : gauche, économie, rocard, larrouturou
11 juin 2008
Shadow of the Day
00:25 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2)
M'as tu oublié ?
J’ignore si c’est le film d’hier,
Ou si c’est l’âme qui parlait,
J’ai rêvé de toi et de nous.
C’était comme des retrouvailles,
Après tant d’années d’errance,
Où chacun retrouve en l’autre,
Son ami, son confident perdu.
Ta main était dans la mienne,
On se jetait de longs regards.
On parlait, on s’engueuler aussi,
Au rythme des valses du décor.
Soudain un trou noir vient aspirer,
Cette furtive aventure onirique.
Je tente de lutter mais sans succès.
En ouvrant les yeux ce matin là,
Ton prénom occupe mon esprit,
Comme l’écho d’un cri de l’au-delà.
Celui que j’ai poussé à l’agoni.
Je pense à toi, à ce qui reste de nous,
Nous sommes devenus des étrangers.
Je ne t’ai pas parlé depuis des années.
J’angoisse, j’ai l’impression de t’oublier.
Je ne veux pas t’oublier Vanessa.
Penses-tu encore un peu à moi ?
00:23 Publié dans Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mémoire