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07 juin 2008

Partir...

Invité à prendre congés, je récupère mon gros sac à dos et salue mon examinateur avant de sortir de la salle. Je viens de passer mon oral de socio des politiques publiques, la dernière de mes épreuves d’examen. Me voilà libre. Je salue quelques collègues qui s’apprêtent à passer l’oral, je téléphone à un ami et m’en vais illico à la gare. Mon année universitaire est finie : j’attends ce moment depuis quelques temps déjà.

Après avoir passé un bon mois et demi à bosser sur mon mémoire et à préparer puis passer mes examens, j’étais arrivé à saturation. Lassé de voir les mêmes têtes, déçu par certaines d’entre elles, fatigué d’une certaine routine quotidienne, je ressentais le besoin de voir autre chose, de faire une rupture.

Dans une moindre mesure, le temps passé devant mon ordi à bosser et/ou sur le net à suivre l’actualité politique (dont celle de mon parti) me laissait chaque jour la désagréable impression d’étouffer. Le besoin de me changer les idées s’imposait. C’est pour ça que je suis parti une petite semaine sur Barcelone. J’ai un temps pensé monter sur Paris mais la question du logement m’embarrassait. Et puis j'avais promis à ma famille et à des amis que je reviendrai les voir.

*

Arrivé sur Narbonne en début de soirée mes parents me récupèrent pour partir chez des amis près de Perpignan. Le lendemain matin je prends le train direction Barcelone. Jusqu’à Cerbères, presque seul dans le wagon, mon esprit vagabonde. J’aime beaucoup les voyages en train pour ça. On se retrouve avec soit même. Je me met à penser aux livres que j’ai commandé juste avant mes examens et que je lirai à mon retour. Je tente de me remémorer certains rêves récents (les périodes d’examens sont souvent celles où je m’en souviens le plus). Je joue parfois à les analyser. Le plus souvent je repense aux personnes que j’y retrouve et que je connais dans la vie réelle. Une amie occupe mon esprit. Encore.

A Port Bou je patiente une heure. Je passe le temps à jouer avec mon portable. Je regarde aussi autour de moi. Je vois un couple avec leur enfant. Mon regard se centre un instant sur la femme qui tente de parler à la caisse pendant que son mari s’occupe du petit. Je vois un groupe de jeunes aux traits scandinaves parler et rire en anglais. On sent qu’on se rapproche de Barcelone ! Dans le train, plus je m’éloigne de la frontière, plus je fais le vide dans mon esprit. Peut être est-ce le fait d’entendre parler espagnol et catalan ! Je commence à lire El Portico. J’arrive à Barcelone vers midi. Il pleut.

*

Deux jours après. J’ai passé le week-end chez mes oncles. Il est 14h, je me ballade sur  l’avenue Passeig de Gracia et je descends vers la Place Catalunya. Le ciel est assez couvert. J’espère qu’il ne va pas pleuvoir car je dois passer tout l’après midi dehors en attendant de retrouver quelques camarades en début de soirée. Il y a du monde, beaucoup de monde. L’avenue est remplie de magasins, les gens qui se baladent sont assez typés, socialement parlant. Comme je suis en plein centre-ville, il y a aussi beaucoup de touristes. Plusieurs nationalités se croisent plus qu’elles ne se rencontrent vraiment. A chaque passage piéton, j’ai le chic pour me taper le rouge, mon regard se laisse distraire par la gente féminine. Comme dit mon cousin, à Barcelone on tombe amoureux à chaque coin de rue. Je suis toujours frappé par la beauté et l’élégance des femmes catalanes.

Je fais ensuite le tour de la place Catalunya pour arriver à la sortie de métro près des Ramblas. Il se trouve qu’un an auparavant, un collègue m’avait attendu là pour aller faire la fête. J’entreprends de descendre les Ramblas. C’est un coin touristique, il y a donc beaucoup de mondes. On y trouve quelques animations : des gens se déguisent, d’autres font des petits shows (un imitateur de Michael Jackson, mais beaucoup plus bronzé que l’original).

 

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Dans les différents groupes de touristes que je dépasse en zigzagant, j’entends du français. Ca ressemble à un groupe scolaire. Des adolescents. D’ailleurs je surprendrai un gamin qui s’amusait à dire « bonjour » aux passants en croyant qu’il n’était pas compris. Un peu plus loin en descendant la rue, je vois un bâtiment qui annonce une exposition sur la Chine. Je projetai de la faire durant mon séjour, il n’en sera rien. J'arrive ensuite au niveau de la sortie de métro Liceu, à l'endroit même où j'ai quitté mes amies polonaises un an plus tôt. J’espérai y trouver une rue parallèle pour retrouver un musée, mais j’ai la flemme de chercher alors je vais jusqu’à la statue de Christophe Colomb.

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A ce moment là, je décide d'emprunter le Passeig de Colomb qui borde un temps le port jusqu'au métro de Barceloneta. J'emprunte alors le métro jusqu'à la sortie Jaume 1. A la sortie du métro, le temps s'est un peu éclairci. Je vois un petit café et décide de m'y arrêter. Je prends une sorte de capuccino glacé qui me laisse sur ma faim. Je m'attendais à autre chose. En sortant du bar, je me rend compte que la sortie de métro en question était le point de rendez-vous de ma toute première sortie Erasmus. Amusé, je prends un passage piéton à la recherche du Musée Pablo Picasso. Mais lorsque je le trouve, je trouve les portes fermées. J'essaye ensuite de trouver le Musée de la Xocolata mais sans succès.

Et puis comme je marche un peu au hasard pour le plaisir de marcher, j'emprunte des chemins qui m'éloigne des lieux initialement cherchés. Je me retrouve aux portes du Parc de la Ciutadela, pas loin de mon ancienne fac. C'est là qu'on peut voir le Parlement de Catalunya. Puis le parc est sympa.

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Peu après je sors du parc. Souhaitant faire une pause cyber-café, je recherche les deux cybercafés que je connais. Le premier est près de l’université mais il est aujourd’hui fermé. Le second est un peu plus loin, sur une rue qui peut vous conduire à la Sagrada Familia. J’y reste une heure, le temps de lire mes mails, répondre à quelques messages sur mon blog et vider les spams. Je retourne ensuite au parc car je sais qu’il y a un musée de zoologie à visiter. Je passe par une autre entrée du parc, non loin de l'Arc de Triomphe.

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Le musée est fermé. Je me rend compte que beaucoup de musée sont fermés le lundi et que je pourrai rien voir cet après midi. Il est 16h, j’ai encore du temps à tuer. Je décide de faire le grand tour du Parc par l'extérieur, il n'y a pas grand chose de beau à voir. J'arrive à la station de métro de la Ciutadela que je connais parce que c'est pas loin de ma fac et que c'est cette sortie de métro que j'empruntais quotidiennement. De là je vois les bâtiments de mon ex-université, mais j'ai pas envie d'y aller. J'ai pas quité mon université en France pour courir voir celle que j'ai fréquenté en Espagne. Sans compter que la plus part des gens que je connaisais sont partis. Je vais donc côté plage, à 5 minutes de marche à peine. Au bord de la mer, je déambule le long du Passeig Maritimo, perdu dans mes pensées.

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Je me mets à penser à une des polonaises. Je me souviens de notre première rencontre. C’est l’autre polonaise qui nous avait présenté. Ce fut assez laborieux au départ : elle ne savait presque rien d’espagnol, et j’étais trop limité en anglais (du reste, je le suis toujours) pour faire la conversation. Sans parler que je suis pas d'un naturel très bavard. Mais elle fît en trois mois de grands progrès en castillan. J’appréciais sa compagnie et parler avec elle. Elle avait de beaux yeux clairs, mais il m’était difficile de les lire (parfois certaines personnes ont un regard très expressif).

Elle était bien mignonne ma polonaise, surtout en maillot de bain! J’ai eu le sentiment qu’elle savait lire l’état de mon âme… quand j’étais tristounet, quand je perdais patience (faut dire qu’elles avaient bien du mal à se décider pour choisir un bar ou un restaurant). En tout cas j’appréciais ses paroles prévenantes à mon égard. Pour moi c’est important, même si je suis peut être pas aussi secret que je ne le crois. C’était une bonne amie. Nous avons passé de bons moments. Je lui avais fait goûté les huîtres dans un petit restaurant et elle avait visiblement pas trop aimé. Et encore j’ai attendu qu’elle mange la première avant de lui dire que c’était vivant !

Dès lors je ne comprends pas pourquoi elle refuse de me répondre sur internet lorsque je la vois connecté et que je lui envois un message. Je lui ais envoyé en décembre un mail pour lui souhaiter de bonnes fêtes, j'attends encore sa réponse. Je m'interroge. Je culpabilise même. Ai-je commis une faute à un moment donné ? Peut être que tout simplement, on voit se confirmer à nouveau le fait que le temps et la distance sont les pires ennemis d'une amitié.

*

Arrivé au bout du passage maritime, je décide de revenir vers la statue de Colomb. Je passe devant le musée d'histoires de la Catalogne que j'ai visité lors d'un précédent séjour. Mes jambes commencent à fatiguer. Ca fait quelques heures déjà que je marche au hasard, selon le bon vouloir de mon âme. Comme la veille je suis allé courir avec mon oncle et que ça faisait un moment que je ne l'avais pas fait, j'ai des courbatures partout.

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Je ressent l'envie de m'asseoir. Je décide d'aller dans un bar très sympa à côté du musée de cire, lui même à proximité de la statue de Colomb, à droite en remontant les Ramblas. L'ambiance y est sympa mais c'est surtout le décor. Une partie du bar ressemble à une forêt avec des faux tronc, et des fausses feuilles, l'autre étant une sorte de chambre du XIXèeme siècle. La sangria y est excellente. Comme d'habitude, je m'en prends une, et comme souvent je la bois un peu trop vite. J'écris entre temps un sms avec mon portable espagnol afin de contacter un collègue catalan. Il ne me répondra pas.

A la sortie du bar, j'ai un peu la tête qui tourne. Mais honnêtement je me sens bien. Le temps s'est éclairci. Je photographie une sorte de colèche. Puis décide de remonter les Ramblas.

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Ne trouvant aucun intérêt à les refaire (même si c'est jamais lassant de s'y promener), je décide de tenter une rue à gauche. Je l'emprunte et quelques temps après je prends la droite, une rue parallèle à celle des Ramblas. Je m'engage dans une petite place où des prostituées (ça y ressemblait bien) font face à des gens aux traits pakistanis ou indiens. Je préfère changer de trotoir, redoutant qu'une prostituée ne me prenne un bras et ne s'accroche à moi (ce qui entrainerait un long dialogue de sourd où elle insisterait à chaque fois que je répeterai que je n'ai ni envie, ni argent). Quelques rues plus loins je me retrouve sur les Ramblas du Raval, un quartier populaire où habite quand même pas mal d'immigrés.

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"Oh, oh, z'ai cru vois un gros minet !"

Par je ne sais quel hasard, je me suis retrouve sur cette place où l'an passé, nous avions achevés une visite entre Erasmus un samedi matin. On avait bu l'apéro dans un bar sur les tables mises à l'extérieur sur la place. J'étais avec des belges et la première polonaise. Ce qui me fait penser à un bar de bières belges que m'avaient fait découvrir des amis belges justement, et où je ne suis plus retourné depuis. Il faudra que j'y retourne parce qu'elles sont vraiment bonnes ces bières ;-)

A partir de là je décide de jouer le jeux de ma mémoire et de reprendre, autant que je m'en souvienne, le chemin à l'envers que nous avions fait lors de cette sortie. Je m'aventure dans plusieurs ruelles. Je fais quelques essais. A un moment donné je croise un gars un peu émeché qui me lance et répète un "y a ti que ta pasa ?". Il était accompagné. J'ignore superbement ses propos bien qu'en mon fort intérieur je pense :"je vais te pêter la gueule, tu vas voir c'est quoi mon problème!". Mais dès fois il vaut se méfier d'un verre de sangria...

Je retrouve plus loin le MACBA, le Musée d'Art Contemporain de Barcelone. Je le ferai deux jours plus tard sans vraiment apprécier l'art exposé, à l'exception de quelques photos.

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En remontant j’arrive aux portes de l’Université Autonome de Barcelone, à l’endroit même où nous avions commencé la visite guidée signalée ci-dessus. On peut me demander quel est l'intérêt de refaire ce qu'on fait. Je répondrai benoitement qu'on ne le refait jamais avec les mêmes yeux! Je me balade ensuite sur quelques ramblas, le temps de retrouver mes amis pour manger. Repas de 21h jusqu'à minuit. Je rentrerai finalement à la maison à 2h du mat, complétement épuisé...

 

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25 mai 2008

El Pórtico

Cette semaine je me suis remis à lire un peu de science fiction, ça faisait bien longtemps. J’ai donc découvert El Portico de Frederik Pohl (La Grande Porte pour les francophones ou Gateway en version originale). C’est le premier livre d’une série intitulée Saga Heechee.

Dans le futur les humains ont découverts dans les sous terrains de la planète Vénus, des restes d’une civilisation extraterrestre : les Heechees. Ces vestiges, dont une carte du système solaire sur un métal particulier, ont conduit les humains vers le Portique, une base spatiale heechee cachée à l’intérieur d’une sorte de grande météorite.

Aux mains d’une Corporation représentant les intérêts des principales puissances terrestres, le Portique a été peu à peu colonisé par les êtres humains qui s’entassent dans les innombrables tunnels du météorite. La Corporation forme et emploi des explorateurs de l’espace qu'elle envoit dans les navettes heechees. Ces voyages sont hasardeux et dangereux: les destinations ne sont pas connus d'avances, leur durée peuvent exceder les capacités de survie des humains (provisions d'oxygènes et d'aliments) et enfin il faut compter sur les mutliples obstacles (trou noir, supernova etc) qu'une navette peut trouver sur son chemin. Seul l'appat du gain financier motive les humains à se lancer dans ces explorations risquées.

Le livre est le témoignage de Robinette "Bob" Broadhead, un ex-explorateur du Portique. Plus précisément, le récit alterne entre les visites de Bob chez Sigfrid, son robot-psychologue, et ses récits sur son expérience au sein de Portique. C'est interressant de voir qu'à travers le récit de Bob se dessine une certaine critique d'une société marquée par une pauverté de masse qui pousse les gens à fuir la Terre pour s'engouffrer dans les sous-terrains du Portique ou de Venus. Bob lui même échappe des mines du Wyoming pour le Portique grâce au lotto, espérant faire fortune et échapper au besoin.

Le personnage de Bob est loin d'être le super-héros "classique" de science-fiction, bien au contraire, c'est plus un anti-héros: il apparait tour à tour fragile, impulsif, sans ambition et sans projets, peureux, individualiste etc. à l'image finalement du monde fermé des explorateurs du Portique. Le quotidien au sein du Portique se résumant à des rencontres éphemères lors des fêtes de départ et d'arrivée des différents explorateurs, entre le temps de ses propres explorations spatiales. Il raconte donc ses rencontres, ses relations amoureuses et sexuelles et la torture mentale (ou chlostrophobique) des voyages spatiaux au sein des petites navettes heechees en compagnie de compagnons étranges.

Je n'en dit pas plus pour ne pas trop dévoiler l'histoire à ceux qui serait tentés de lire le livre. Il se lit très bien. J'ai bien aimé. L'ambiance tendue et froide qui ressort de ce monde clôt vous donne une image assez peu enthousiaste du futur, et particulièrement du voyage spatial. Je pense que sur certains aspect la vie dans les sous-marins ne doit pas être bien différente, mieux vaut avoir un esprit solide.

23:41 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : science-fiction

15 mai 2008

A la recherche d'idées

En lisant Le Monde l’autre jour, j’apprends qu’une nouvelle fondation progressiste, intitulée Terra Nova, vient de voir le jour.

Ses membres fondateurs, proche de la gauche sociale-démocrate, ont l’ambition d’être un lieu d’échanges, de production et de diffusion de savoirs, d’analyses et d’expertises pour rénover intellectuellement la gauche progressiste en France et en Europe.

Rassemblant le monde politique, de celui de l’expertise, des intellectuels et de la vie associative, travaillant de concert avec d’autres fondations progressistes en France (Fondation Jean Jaurès, La République des Idées, Les Gracques) comme en Europe (Policy Network, Fundacion Alternativas), ils entendent déconstruire l’idéologie conservatrice pour proposer une alternative de progrès. Enfin, j’apprends avec plaisir que Michel Rocard sera président du comité scientifique.

De l’autre côté des Pyrénées, j’ai appris par le camarade Oscar Cerezal, que José Luis Rodrigues Zapatero a chargé son ministre du travail et des affaires sociales sous la précédente mandature, Jésus Caldera, de créer une macro-fondation. Cette nouvelle structure se donne l’objectif de relancer la réflexion idéologique du PSOE pour les années à venir.

On parle de macro-fondation parce qu’elle envisage de rassembler les cinq grandes fondations existantes, proches ou liées au PSOE. Il s’agit de:

  • la Fondation Pablo Iglesias, présidée par Alfonso Guerra,
  • la Fondation Jaime Vera, consacrée à la formation des cadres,
  • la Fondation Ramon Rubial qui s’occupe de l’émigration et des espagnols à l’étranger,
  • la Fondation Progresso Global, présidée par Felipe Gonzalez mais peu active,
  • la Fondation Alternativas, partenaire de Terra Nova.

Je connais mal la situation espagnole mais ce rassemblement de fondations en une seule me parait positif.

Par ces fondations, on voit émerger voir se confirmer l’époque des think tanks, ces boites à idées et structures de réseaux, dont la capacité d’expertise et de réflexions programmatiques vise à accompagner le politique dans ses prises de position et de décision. Très présentes outre-Atlantique, elles ont émergées en Europe par l’intermédiaire des institutions européennes qui ne veulent pas dépendre de la seule capacité d’expertises des Etats-membres. Mais ne mélangeons pas tout…

Dans l’article du Monde, il est dit que Terra Nova a vocation d’être pour la gauche ce que des Instituts Montaigne sont pour la droite : une fabrique à produire et diffuser une idéologie. L’histoire des idées est indissociablement liée aux principes d’échange, de diffusion, d’assimilation et de réinterprétation. A l’heure de la mondialisation et des nouvelles technologies de l’information et des communications, les possibilités sont démultipliées. Et quelque part c’est politique parce que le monde des idées est un champ de luttes symboliques, mais qui sert de support à un monde social en conflits (à des niveaux divers d’ailleurs : à travers ce combat d’idées c’est la carrière et la renommée d’universitaires qui est en jeu, mais c’est aussi le support possible d’une grille de lecture du monde social).

L’histoire du paradigme économique monétariste (défendues par les néolibéraux Friedman et Hayek), d’abord minoritaire dans le champ académique dans les années 50 et 60 puis grandement influent dans les années 70 et 80, en particulier dans le monde politique et économique, suffit à le prouver. Une idée s’impose par les stratégies (sociale, de communication etc.) des acteurs qui les portent.

Le travail de ces fondations, déconnectée un temps des stratégies individuelles et des plans de carrières de certain(e), donne l’occasion d’un renouvellement de la matrice intellectuelle et d’une coordination d’une politique de diffusion des idées et propositions qu’il en ressortira. Néanmoins je suis assez perplexe sur les chances de voir émerger une telle stratégie de diffusion d’idées. Par certains aspects, Terra Nova ressemble à « A gauche en Europe » que présidait DSK, et qui assurait bien mal la diffusion des idées qu'il produisait.

Par ailleurs la multiplicité de ces fondations et réseaux d’experts, œuvrant plus ou moins aux mêmes fins et se superposant les unes aux autres, laisse à penser qu’il n’en sortira rien de cohérent, si ce n’est des répétitions. D’autre part, la durée de vie (assez courte dans l’ensemble) et le rythme de productions d’analyses (qui prend nécessairement du temps mais qui tend à s’allonger) de ces boites à idée, renforce mon sentiment de réserve. L’exemple de AG2E et des Gracques est assez parlant.

Et enfin admettons le, ces institutions ont une tendance et un fonctionnement « élitaire » puisqu’elles privilégient la figure de l’expert, du technicien, au citoyen, véritable profane que les média informent peu mais qu’on voudrait pourtant associer à l’entreprise. C’est cette faiblesse là qui doit être au cœur de toute stratégie de diffusion d’idées.

01 mai 2008

Travail de recherche - mémoire

Sur le point de finir mon mémoire de 4ème année, je met à disposition ce que sera le plan de mon étude. Quelle aventure ! Tout en souhaitant rester sur le secteur de la construction, j'ai tardé à trouver la bonne approche et à m'y lancer pour de bons. J'ai réalisé un certain nombre d'entretiens, et j'en profite pour remercier ceux qui ont bien voulu m'accorder un peu de leur temps. Un grand merci à M.B. pour m'avoir soutenu et supervisé.

Je dédie ce travail à mon grand père (immigré et maçon), à mes oncles (artisans) et plus généralement à toutes "ces petites mains silencieuses", quelque soit leurs origines, qui travaillent dans le secteur du bâtiment. Secteur où on m'a appris à me servir des mes deux mains gauche pleinnes de pouces ;-) J'ai la faiblesse de penser que l'acte de construction est à la base du processus de la civilisation, il en révèle aussi toutes ses contradictions et ses mécanismes sociaux.

Problématique :

Comment sont appréhendées les problématiques de santé et de sécurité dans le secteur du BTP toulousain:

Quels acteurs pour quels rôles ?

 

Introduction

Chapitre 1: Les questions de santé et sécurité au coeur de l'entreprise: Une responsabilité de l'employeur, une organisation collective.


A. Du chef d'entreprise à l'organisation des chantiers: panorama d'acteurs et leurs principales obligations.

a) Le chef d'entreprise, l'ingénieur sécurité et la réalisation du document unique: premier pas vers la prévention des risques.

b) L'organisation des entreprises sur un chantier: une pluralité d'acteurs pour une pluralité d'obligations.

B. Le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, l'instance représentative au sein de l'entreprise, spécialisée en matière de prévention des risques professionnels.

a) La constitution d'un CHSCT: une obligation réglementaire adaptée au secteur du BTP.

b) Le rôle effectif du CHSCT et des représentants du personne: une instance influente sur les questions de santé et de sécurité dans l'entreprise.

Chapitre 2: "Les instituitions de veille" : un apport recherché et souhaité par les entreprises.

A. Les organisations professionnelles: un rôle complémentaire dans le soutien juridique et technique pour l'entreprise.

a) Présentation des organismes clés: l'oppbtp, la capeb et les syndicats.

b) Une démarche de branche sur les conditions de travail dans le secteur du BTP : un rassemblement des acteurs pour une stratégie collective

B. Les services de santé au travail: entre observation clinique et accompagnement vers un plan d'action de prévention.

a) Le médecin du travail à l'avant garde des problèmes sanitaires: comment passer de l'écoute des salariés au conseil et à l'action préventive

b) L'ingénieur prévention et le développement de la prévention primaire : comment accompagner les entreprises vers une prise de conscience et un plan d'action

Chapitre 3: "Les institutions de contrôle": un partenariat au quotidien où se joue conciliation et sanction.

A. L'inspection du travail : entre incitation à la conciliation et menace de sanctions.

a) De l'administration du travail aux sections d'inspections: quelques notes sur le système administratif français de prévention des risques professionnels.

b) Compétences et pouvoirs d'attributions d'un inspecteur du travail et ce qu'il en fait au quotidien.

B. Les organismes de contrôle de la Sécurité Sociale, la cnam et les cram: un tronc commun de l'expertise, du conseil et de la coercition.

a) La cnam et le réseau d'organismes experts (inrs, affset, anact), la cadre national du système de prévention et d'expertises des risques professionnels.

b) La cram et l'action de terrain: du pouvoir d'injonction à celui coercition financière

Conclusion

16 avril 2008

Parti des Socialistes Européens

 

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http://www.pes.org/

 

 

Ce soir j’ai décidé de sauter le pas : j’ai adhéré au Parti des Socialistes Européens (PSE)

 

On ne le sait pas forcément mais si le PS fait partie du PSE, adhérer au premier ne vous fait pas automatiquement entrer au second. De la même manière, vous pouvez adhérer au PSE sans devenir nécessairement militant du PS français.

 

Mais bien sûr, l'idéal me semble de militer dans les deux structures qui se complètent plus qu'elles ne se superposent. Si beaucoup de choses se décident encore au niveau national, de plus en plus de sujets demandent une réponse européenne. D'où ma décision d'adhérer au mouvement socialiste européen.

20:29 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : ps, pse, gauche, europe