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29 août 2008

Des rencontres et des adieux

Lorsque j’ai débarqué sur la blogosphère politique il y a deux ans de ça au moins, je n’imaginais pas à quel point quelques échanges virtuels pouvaient fonder des liens bien réels.

Je reste encore étonné par la diversité des opinions (au sens de point de vue), la multitude des profils et des caractères, les différences de situations sociaux-professionnelles, que j’ai pu croiser. C’est étrange que la politique, domaine à dimension conflictuelle par nature, puisse permettre de créer des liens.

Je pense à tous les militants, jeunes et moins jeunes, qui m’ont donné envie de rejoindre le PS. Merci Alice, Aiglon, Selene, Tonio, Bloggy Bag, Mund’… un long étcéra, avec qui s’est crée une certaine camaraderie à distance, camaraderie que je ne retrouve d’ailleurs pas vraiment en section.

En dérivant et en s’éloignant des sujets proprement politiques, on peut apprendre à connaître une part de l’être de ce que j’appelle les « électrons libres ». Une pensée pour Cyp, Cath, Quidam, Den et Buzz.

Il y a ceux avec qui les contacts sont difficiles au départ mais avec qui on finit par bien s’entendre. Je pense d’abord à Antoine T. alias Rebelle. Mais je voulais surtout parler de PaysanBio, Electeur Papounet, Belgo ou dans une moindre mesure, Loic56.

L’échange sur le net ne laisse pas toujours entrevoir la dimension humaine et l’identité de certains intervenants. C’est ce que j’appelle « los vilanos ». Ils s’expriment souvent par l’invective et le mépris. Ils ont leurs idées fixes. Leur comportement est souvent violent.

Enfin, il y a ceux qu’on côtoie sans bien connaître (Duong, Bernard3, Lubo etc). Le temps et le contexte ne permettent pas toujours de se découvrir les uns, les autres. Une certaine pudeur joue peut être, et comme on dit, on montre aux autres qu’une facette de notre âme. Tout dépend aussi de nos motivations, de ce qu’on recherche dans l’échange… Mais en tout cas nait une certaine amitié.

Nihad Youssri, dit Nihadyou, faisait partie de ceux là. Je l’ai rencontré sur le blog de Moscovici où il défendait avec un incroyable enthousiasme et beaucoup de persévérence la démarche du député du Doub.

J’ai appris son décès hier après midi. Au début du mois à peine, il parlait de son état de santé (on lui avait découvert quelque chose de mauvais mais soignable) qui annonçait son absence sur le blog dans les mois à venir. Il partait suivre un traitement. Nous pensions le revoir bientôt. La maladie l’a finalement emporté.

Comme d’autres intervenants du blog, je le connaissais peu en dehors de ses interventions parfois agaçantes mais toujours pleines d’espérances et marquées de respect pour les autres. C’était un intervenant très actif. On peut lire l’émotion des autres intervenants ici et (Pierre Moscovici a eu la délicatesse de lui rendre un hommage). Il va nous manquer.

Sa disparition m’attriste beaucoup. J’ai la gorge noué en y pensant. Je n’imaginais que ça pouvait m’affecter à ce point… Il est parti très vite et bien jeune : 51 ans. C’est l’âge de mon père. Il laisse orphelin un adolescent de 15 ans. Mes pensées vont pour sa famille.

Adieu l’artiste…

21 août 2008

Notes de vacances

Déjà la fin de mes congés ! Je n’ai pas vu les jours passés. En attendant la reprise du travail ce lundi, je profite de mes derniers jours dans les Pyrénées. Au total quinze jours tranquilles comme d’habitudes.

*

Ayant achetés une dizaine de livres en début de l’été, deux d’entre eux ayant fait l’objet de notes sur le blog et , j’ai donc essayé d’avancer dans mes lectures en retard. Je viens de finir La guerra civil española de Pierre Vilar, intéressant résumé de cette tragédie qui a marqué le XXème siècle et l’histoire espagnole. J’aurai l’occasion d’en reparler prochainement.

Et quand je ne lis pas un livre, je lis le journal. Un ami, abonné au Monde, m’a donné quelques numéros récents. Et puis je ne cache pas mon plaisir chaque fois que je le peux, d’acheter El Pais, le principal quotidien espagnol, dont chaque numéro m’occupe bien 2,3 jours. Si on peut lire gratuitement ces deux quotidiens sur l’internet, il faut savoir de temps à autre, quand on en a les moyens bien sûr, contribuer à la survie financière de la presse écrite. C’est à cette fin que j’ai décidé de faire un don de 20 euros à L’Humanité qui connaît à nouveau des difficultés financières. Bien que ce ne soit pas un journal que je lis souvent, son approche des faits d’actualités reste originale dans le paysage médiatique français. Cette originalité mérite d’être sauvée*. 

*

Prenant mon courage à deux mains, j’ai décidé de faire un peu d’exercice. Comme j’ai pris quelques kilos ces deux dernières années et que j’ai arrêté le sport depuis le lycée, je me suis dit qu’il fallait bien se prendre en main à un moment donné. Je m’en vais donc courir une bonne demi-heure chaque matin en parcourant à peu près 3 kilomètres. C’est peut être pas beaucoup mais mieux vaut commencer doucement et repousser ses limites petit à petit. Et avec ça je marche près de 2h, 5 à 7 kilomètres.

En parlant de sport, je ne peux m’empêcher d’écrire quelques lignes sur les Jeux Olympiques de Pékin. Je dois avouer que j’aime assez peu regarder le sport à la télé. Malheureusement la passion de mon oncle monopolise le petit écran. Je regarde bien quelques épreuves tantôt côté français, tantôt côté espagnol, mais je ne peux m’empêcher de penser à la dimension politique de ces J.O. La cérémonie d’ouverture en est la caricature même : images travaillées à l’ordinateur (feux d’artifices, pollution masquée), imposture sur la jeune chinoise qui chantait. Les employés de relations clientèles recrutées pour l’occasion l’ont été sur des critères discriminants (taille, beauté), amenant des chinoises à subir des opérations pour gagner quelques centimètres ou être plus photogéniques. Les sportifs, dont l’âge et le nombre d’heure d’entrainement laisse planer le doute, sommés de s’excuser publiquement si d’aventure ils ne pourraient participer à une épreuve.

Tout est fait pour donner une belle image de la Chine au monde entier. Sans parler du problème du Tibet, je pense que ces J.O. ne doivent pas faire oublier l’entreprise politico-mercantile qu’est le C.I.O et la nature politique du régime chinois (qui combine le pire du communisme et du capitalisme).

*

En allant faire quelques courses en Espagne, on m’a expliqué que je pouvais demander la nationalité espagnole. Le sujet m’avait déjà interpellé lors des débats en Espagne sur la loi sur la mémoire historique. J’avais appris, et l’avait dit à Den, que les fils et petits-fils d’exilés républicains espagnols pouvaient demander, dans un délai de deux ans, la nationalité espagnole.

Mon histoire de famille m’écarte du dispositif car la venue de mes grands parents paternels en France n’était pas motivée par des raisons politiques mais économiques. Bref. Il s’avère que le fait que mes grands parents soient espagnols et que mes parents soient nés là bas me permettrait de revendiquer la nationalité espagnole.

Il faudrait que j’aille demander quelques renseignements au consulat espagnol. Mais pour l’instant je réfléchis à l’opportunité et au sens d’une telle démarche. Au fond la question qui importe c’est de savoir si je me sens suffisamment espagnol pour demander à appartenir à la communauté hispanique.

* voir les réactions sur l'article du Monde

13 août 2008

Sale temps pour les Travaillistes anglais.

Depuis leur lourde défaite aux dernières municipales il y a quelques mois de cela, les travaillistes anglais s’interrogent. A en croire la presse britannique qui relaye (et amplifie) les débats internes, officiels et officieux, nos camarades outre-manche semblent douter de l’autorité de Gordon Brown comme leader et chef de gouvernement, comme en ses capacités à porter le Labour vers une 4ème victoire, lors des législatives prévues en 2010.

Un an après son arrivée au 10 Downing Street, le Matignon britannique, Gordon Brown est perçu par les travaillistes comme une charge et le responsable de leur mauvaise situation. Aussi, suite aux élections de mai, et sur fond de sondages défavorables, des voix s’élèvent pour demander un changement de leader le plus tôt possible. L’idée semble prendre du chemin. La « disponibilité » de David Miliband, jeune ministre des affaires étrangères, et la publication d’une note de Tony Blair sur la stratégie de son successeur, apportent du grain à moudre à la machine médiatique et autres détracteurs du Premier Ministre.

Il est surprenant de voir comment en France, des journaux comme Le Monde, rendent compte de la situation politique outre-manche. Le manque de charisme, un problème de communication ou des hésitations dans la prise de décisions seraient les tares d’un Gordon Brown, usé par 10 ans de pouvoir au côté du si « incroyable et charismatique » Tony Blair, face au « jeune » et communiquant David Cameron, chef de file d’un Parti Conservateur supposé « recentré ».

Sans doute ces arguments ont une part de vérité.

Sur le plan de la communication publique, c’est vrai que Gordon Brown offre souvent un regard fermé et peu souriant, ce qui est peut être dû à la cécité de son œil gauche. Pour avoir écouté une petite partie d'un de ses discours, son ton semble monotone et sa gestuelle limitée et répétitive. Mais s’il y a bien quelques électeurs qui font un choix politique sur la « forme » du candidat, on peut espérer qu’ils ne constituent pas encore la majorité.

Sur le plan des hésitations ou des erreurs politique du gouvernement Brown, on peut en citer quatre. D'abord les revirements en septembre-octobre dernier sur la convocation d’élection générale anticipée. Ensuite, à peu près au même moment, la reprise par le gouvernement d’une proposition fiscale des Tories, donnant le sentiment de gouverner au hasard. En troisième lieu, la décision bien tardive de nationaliser la Northern Bank alors même que les problèmes de financement de la banque semblaient connus depuis 5-6 mois. Enfin une réforme fiscale touchant les plus modeste, votée lorsqu’il était ministre de l’économie et reniée lorsqu’il se retrouve Premier Ministre.

Mais la personnalisation du débat politique tend par essence à nier la dimension collective du processus de décision comme le contexte économique et social dans lequel ces individus et la société se développe. Aussi les errements politiques du gouvernement travailliste au cours des derniers mois, ne doivent pas faire oublier le contexte économique de cette dernière année : la crise de l’immobilier et le fort ralentissement de l’économie britannique qu’elle implique.

Alors même que les (néo)-travaillistes ont bâti leur réputation de bon gestionnaire de l’économie sur fond d’une croissance économique forte et constante au cours des 10-15 dernières années, l’intensité de la crise économique récente met à mal bien des croyances. Pour le dire autrement, nos amis britanniques sont peut être en train de comprendre que leur modèle de croissance ces 10-15 dernières années - fondé sur la spéculation immobilière, la forte financiarisation de l’économie et le surendettement des ménages - avait une dimension artificielle. Et maintenant que la crise est là, les victimes – fort nombreuses – se rendent compte des faibles marges de manœuvres et d’actions de leur gouvernent sur une économie qui se purge.

Pour autant, le manque de charisme, les divers errements politiques du gouvernement Brown ou la crise économique ne suffisent pas à expliquer les récents résultats électoraux et l’impopularité du Labour dans les sondages d’opinion. Ils ne font qu’occulter la fragilisation progressive des bases de soutient du New Labour ces 11 dernières années. Lorsqu’on parle de la « Troisième voie » (ou Blairisme), on entend souvent ce type de phrase : « le social-libéralisme non seulement ça marche économiquement mais ça paye politiquement ».

Je ne veux pas entrer ici dans le procès du blairisme sur le plan économique et social. Rappelons simplement que les travaillistes ont eu le mérite d’avoir 1) restauré et régulièrement augmenté le SMIC, 2) augmenté les dépenses sociales (en proportion du PIB) notamment en matière de santé et de d’éducation, 3) augmenté la quantité d’emplois publics.

Ce qui reste intéressant dans la phrase, c’est la deuxième partie : « ça paye politiquement ». Combien de fois ne l’avons-nous pas entendu pour condamner « l’archaisme » de la politique du gouvernement Jospin ? En somme le jospinisme ne pouvait être un modèle : il était économiquement et politiquement inefficace. Les socialistes français se complairaient à critiquer les travaillistes anglais alors qu’ils ne seraient même pas foutus de gagner 2 fois une élection. Certes, le New Labour a remporté 3 élections mais la victoire est moins éclatante qu'on a aimé le dire.

La victoire du Labour dépend en partie du mode de scrutin britannique : un scrutin majoritaire à un tour avec un bonus pour le parti qui arrive en tête. Ce système conduit à un puissant et imperturbable bipartisme. Malgré la présence d’une multitudes de partis (dont nationalistes régionaux), seuls comptent les 3 premiers : Labour, Tories et les Liberals Democrats.

Si maintenant on regarde le nombre de voix recueillis par le Labour depuis 1974, on voit que le Labour a perdu près de 3 millions de voix entre 1997 et 2001, donc avant la Guerre en Irak argument souvent cité pour expliquer l’impopularité de Blair, et un peu plus d’un million de voix entre 2001 et 2005. Soit 4 millions de voix de perdu en 10 ans.
 

 

Labour

Tories

1974 :

11,457,079

39.2 %

10,462,565

35.8 %

1979 :

11,532,218

36.9

13,697,923

43.9

1983 :

8,456,934

27.6

13,012,316

42.4

1987 :

10,029,270

30.8

13,760,935

42.2

1992 :

11,560,484

34.4

14,093,007

41.9

1997 :

13,518,167

43,21

9,600,943

30.7

2001 :

10,737 967

40,99

8,357,615

31.7

2005 :

9,562,122

35.3

8,772,598

32.3

Bien que je manque de sources et de données, il semble que les travaillistes aient perdu du terrain au sein des classes moyennes et des classes populaires, et des régions traditionnellement travaillistes sont passés aux mains des nationalistes écossais (de réputation plus progressiste) ou gallois. D’autre part, on sait que Tony Blair en réformant le Labour a grandement fragilisé les liens qu’entretenaient les travaillistes avec les syndicalistes. Ceci pourrait expliquer le retour de grèves dans le monde éducatif. Enfin, le nombre de militants travaillistes s'est éffondré au cours des dernières années, affaiblissant du coup les bases de soutient du parti.

Dans cette note j'ai voulu montrer que la crise que traverse actuellement le Parti Travailliste Anglais trouve ses sources non dans les faiblesses personnelles du leader, mais l’affaiblissement progressif, au cours des 10 dernières années, des bases sociales et électorales du parti. Cela résultant de l’action politique du parti au pouvoir, qui a pu décevoir une partie de l’électorat, comme de la longévité du parti au pouvoir (10 ans). En l’état, facteurs conjoncturels comme structurels annoncent une défaite aux élections générales de 2010.

09 août 2008

Retrouvailles entre amis

 

Me voilà revenu d’Orléans où j’ai rendu une petite visite de cinq jours à des amis. Après quasiment deux mois de travail en peinture, avec une dernière semaine bien sous pression, j’avais envie de bouger quelques jours en vacances dans ces « grandes vacances ».

Orléans1.JPG

 

Je suis donc allé voir mes anciens compagnons de Terminale ES, cela faisait bien deux ans que nous ne nous étions pas vu. Mes amis J. et S., fiancés depuis 3 ans, m’ont merveilleusement accueillit ces quelques jours dans leur petit appartement (« petit » pour 3 personnes sur une longue durée mais correct pour un couple) et ont eut la délicatesse de contacter d’autres collègues pour qu’on se voit pendant mon séjour.

 

Orléans8.JPG

Si le temps a été un peu couvert et pluvieux les deux premiers jours, le soleil et la chaleur était au rendez-vous le reste du temps. Bien que S. travaillait cette semaine, ne nous laissant du coup que le midi et la soirée pour se retrouver tous ensemble, on s’est bien amusés. Pas besoin de se prendre la tête à faire un planning bien définis et surchargés pour savoir s’occupés : bien souvent ça marche au feeling.

 

On s’est baladé dans le centre ville d’Orléans. On a été au cinéma voir Wall-E. On a été boire un coup ou deux dans un bar. J. et moi sommes très cinéphiles, il m’a fait découvrir une série (How I Met Your Mother) et quelques bons films de sa grande collection de DVD. On a joué à la wii, en faisant des parties de boxe, de tennis et de guitare (si ! si !). Le tout en discutant.

 

J’ai bien sûr eu l’occasion de revoir nos autres amis. Le planning des uns et des autres ne coïncidant pas vraiment, selon les contraintes professionnelles et personnelles de chacun, on aura vu les amis sur trois journées. Er. et Em, l’autre couple, sont venu samedi soir. A. nous a invités chez lui à Châteaudun me donnant l’occasion de revoir la ville où j’ai passé un an de ma vie et mon bac. A. et J. m’ont fait comprendre que ma culture cinématographique asiatique laissait à désirer ;-) Enfin, M. a fait l’effort en pleine semaine de venir de Paris pour quelques heures à peine et repartir ensuite, montrant encore une fois sa disponibilité et son sens de l’amitié.Orléans10.JPG

 

Au final une petite semaine bien sympathique. Ca fait plaisir de voir un peu ce que deviennent les uns, les autres. Certains continuent les études quant d’autres travaillent déjà. Certains sont en couples, d’autres (parfois les mêmes) font construire ou s’apprêtent à acheter un appart. Quand je pense qu’on était encore en terminale il y a cinq ans de ça, je me dis qu’on a parcouru bien du chemin depuis.

 

Le plaisir des retrouvailles me laisse toutefois un arrière goût d’amertume sur les chances de continuer à nous revoir dans les années qui viennent. Car finalement chacun construit sa vie avec sa moitié et/ou dans son univers, et le temps et la distance qui nous séparent, encore une fois, viennent éroder la pierre précieuse de l’amitié…

23:50 Publié dans Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : mémoire