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29 septembre 2008

Michel Rocard sur France Inter

« No comment… Il soutient Delanoë », « Ah la vieillesse, quel naufrage !», « Il doit chercher un poste », « Il ne représente plus personne. Qui écoute encore ce type!? », « Dehors les vieux éléphants !», « Il ne s’est pas remis de son accident cérébral », « C’est un frustré !» etc.

C’est là un condensé des commentaires que j’entends et lis ici ou là sur la personne de Michel Rocard.

Je pense que c’est révélateur de l’état délétère du climat politique dans notre pays. Ca illustre aussi, tristement, toute la considération qu’on porte, dans nos sociétés, aux personnes d’un certain âge, qu’elles soient engagées en politique ou pas.

A ce titre, j’estime que le nouveau look « d’jeuns » de Ségolène Royal, et plus encore les arguments employés par ses soutiens dans le cadre du congrès (jouer la carte du rajeunissement) est réellement inquiétant.

Je trouve tout cela assez triste et pitoyable.

Mais ce qui me navre encore plus, c’est de voir des sympathisants de Michel Rocard -qu’ils soient de la première heure ou plus récents, séduits par la « figure morale » qu’il a représenté dans la gauche non communiste - se détacher de lui, feintant de ne plus le comprendre, regrettant sa soit disant sympathie pour l’Ennemi.

Certes, le bonhomme joue parfois à contre courant et se plait à jouer la provocation, seule manière d’exister (encore un peu) dans un système médiatique qui ne s’encombre pas des réflexions de fond et d’événements (et comportements) a-conflictuels.

Aussi il est de bon ton de « casser du Rocard ». Pour ma part je ne crois pas justifiées les critiques qu’on adresse à l’ancien Premier Ministre pour ses propos sur le discours de Sarkozy.

Quand on connait un peu Michel Rocard, c'est-à-dire sa pensée et ses prises de positions depuis quelques années, ce qu’il a dit hier n’a rien de surprenant. Comment ose-t-on dire qu’il a trahi ses idées et son camp ?

Il faut relire Les moyens d'en sortir (1996) pour comprendre son analyse sur l'évolution du capitalisme ces 30 dernières années, c'est-à-dire le passage d’une économie de plein emploi et de forte croissance à une économie instable et aux emplois précaires, avec les conséquences que cela implique.

Il faut revoir cette émission, où face à Sarkozy il disait déjà qu'une économie non-régulée par les pouvoirs publics ce n'était pas viable ni socialement, ni économiquement. Il y pourfendait déjà les thèses monétaristes et néo-libérales.

Il faut relire sa « contribution» au congrès du Mans où il priait les socialistes français, alors empêtrés dans un congrès sans fond, de prendre la mesure du changement économique pour y apporter les bonnes mesures.

Il faut relire Mémoire Vivante – Michel Rocard pour imaginer l’état des mentalités sur le sujet de la pauvreté alors qu’il mettait en place le RMI, et comprendre aujourd’hui sa satisfaction à voir la droite enfin reconnaître les limites du système économique.

Il faut relire Peut-on réformer la France pour voir que tout en ne ménageant pas ses critiques vis à vis de Sarkozy et vis-à-vis des droites, il sait garder de l'estime pour ses adversaires. Il est évident que dans un pays de haine politique comme le notre, c’est dur à admettre.

Il faut relire l'ArticleLeMonde22Mai.doc publié dans Le Monde et signé par plusieurs premiers ministres (dont Rocard) et ministres de l'économie socialistes/sociaux-démocrates, appelant à réguler l'économie financière, pour comprendre sa satisfaction d'entendre dans la bouche de Sarkozy "le laisser-faire c'est fini" ainsi que l’idée d'un nouveau Bretton Woods.

Il faut se rappeler qu'il a conduit un gouvernement d'ouverture en 1988 pour comprendre l’emploi de l’expression « non-sectaire » pour qualifier la démarche de Sarkozy après sa victoire. Sans compter, pour l’anecdote, que lors de son accident cérébral en Inde, les premiers à l’avoir appelés sont Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

Il faut relire l'article au JDD, et non la version tronquée de l'AFP, pour saisir ce qu'il reconnait à l'adversaire politique et les points sur lesquels il ne cède pas.

Enfin je pense que Michel Rocard voit surtout en Sarkozy le Président de la République qui assume actuellement la présidence de l’Union et qui a voix au chapitre dans les réunions du G8. Selon moi, derrière quelques qualificatifs généreux, c’est un véritable appel à Sarkozy à agir par ces leviers.

(On peut aussi voir une autre vidéo de Michel Rocard

http://www.lefigaro.fr/le-talk/2008/10/13/01021-20081013ARTFIG00549-rocard-ne-briguera-pas-de-nouveau-mandat-europeen-.php   )

« No comment… Il soutient Delanoë », « Ah la vieillesse, quel naufrage !», « Il doit chercher un poste », « Il ne représente plus personne. Qui écoute encore ce type!? », « Dehors les vieux éléphants !», « Il ne s’est pas remis de son accident cérébral », « C’est un frustré !» etc.

C’est là un condensé des commentaires que j’entends et lis ici ou là sur la personne de Michel Rocard.

Je pense que c’est révélateur de l’état délétère du climat politique dans notre pays. Ca illustre aussi, tristement, toute la considération qu’on porte, dans nos sociétés, aux personnes d’un certain âge, qu’elles soient engagées en politique ou pas.

A ce titre, j’estime que le nouveau look « d’jeuns » de Ségolène Royal, et plus encore les arguments employés par ses soutiens dans le cadre du congrès (jouer la carte du rajeunissement) est réellement inquiétant.

Je trouve tout cela assez triste et pitoyable.

Mais ce qui me navre encore plus, c’est de voir des sympathisants de Michel Rocard -qu’ils soient de la première heure ou plus récents, séduits par la « figure morale » qu’il a représenté dans la gauche non communiste - se détacher de lui, feintant de ne plus le comprendre, regrettant sa soit disant sympathie pour l’Ennemi.

Certes, le bonhomme joue parfois à contre courant et se plait à jouer la provocation, seule manière d’exister (encore un peu) dans un système médiatique qui ne s’encombre pas des réflexions de fond et d’événements (et comportements) a-conflictuels.

Aussi il est de bon ton de « casser du Rocard ». Pour ma part je ne crois pas justifiées les critiques qu’on adresse à l’ancien Premier Ministre pour ses propos sur le discours de Sarkozy.

Quand on connait un peu Michel Rocard, c'est-à-dire sa pensée et ses prises de positions depuis quelques années, ce qu’il a dit hier n’a rien de surprenant. Comment ose-t-on dire qu’il a trahi ses idées et son camp ?

Il faut relire Les moyens d'en sortir (1996) pour comprendre son analyse sur l'évolution du capitalisme ces 30 dernières années, c'est-à-dire le passage d’une économie de plein emploi et de forte croissance à une économie instable et aux emplois précaires, avec les conséquences que cela implique.

Il faut revoir cette émission, où face à Sarkozy il disait déjà qu'une économie non-régulée par les pouvoirs publics ce n'était pas viable ni socialement, ni économiquement. Il y pourfendait déjà les thèses monétaristes et néo-libérales.

Il faut relire sa « contribution» au congrès du Mans où il priait les socialistes français, alors empêtrés dans un congrès sans fond, de prendre la mesure du changement économique pour y apporter les bonnes mesures.

Il faut relire Mémoire Vivante – Michel Rocard pour imaginer l’état des mentalités sur le sujet de la pauvreté alors qu’il mettait en place le RMI, et comprendre aujourd’hui sa satisfaction à voir la droite enfin reconnaître les limites du système économique.

Il faut relire Peut-on réformer la France pour voir que tout en ne ménageant pas ses critiques vis à vis de Sarkozy et vis-à-vis des droites, il sait garder de l'estime pour ses adversaires. Il est évident que dans un pays de haine politique comme le notre, c’est dur à admettre.

Il faut relire l'ArticleLeMonde22Mai.doc publié dans Le Monde et signé par plusieurs premiers ministres (dont Rocard) et ministres de l'économie socialistes/sociaux-démocrates, appelant à réguler l'économie financière, pour comprendre sa satisfaction d'entendre dans la bouche de Sarkozy "le laisser-faire c'est fini" ainsi que l’idée d'un nouveau Bretton Woods.

Il faut se rappeler qu'il a conduit un gouvernement d'ouverture en 1988 pour comprendre l’emploi de l’expression « non-sectaire » pour qualifier la démarche de Sarkozy après sa victoire. Sans compter, pour l’anecdote, que lors de son accident cérébral en Inde, les premiers à l’avoir appelés sont Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

Il faut relire l'article au JDD, et non la version tronquée de l'AFP, pour saisir ce qu'il reconnait à l'adversaire politique et les points sur lesquels il ne cède pas.

Enfin je pense que Michel Rocard voit surtout en Sarkozy le Président de la République qui assume actuellement la présidence de l’Union et qui a voix au chapitre dans les réunions du G8. Selon moi, derrière quelques qualificatifs généreux, c’est un véritable appel à Sarkozy à agir par ces leviers.

(On peut aussi voir une autre vidéo de Michel Rocard

http://www.lefigaro.fr/le-talk/2008/10/13/01021-20081013ARTFIG00549-rocard-ne-briguera-pas-de-nouveau-mandat-europeen-.php   )

27 septembre 2008

Début de polémique: l'itw de Rocard au Parisien

Début de polémique au PS après les propos tenus par Michel Rocard, dans un entretien au Parisien, sur le discours de Sarkozy à Toulon. Voir l’article du Nouvel Obs ici.

Réputé pour son « parler-vrai » et ses prises de positions parfois à contre courant de celles généralement tenues par les principaux dirigeants socialistes, l’ancien Premier Ministre de François Mitterrand surprent toujours, autant qu’il agace certains.

J’ai pour ma part, et c’est pas nouveau, une grande admiration pour ce monsieur. Ca ne m’empêche pas d’être en désaccords avec ses choix et certaines de ces argumentations. En l’espèce, si je regrette son optimisme sur le RSA, je pense qu’on lui fait encore un mauvais procès.

 

Pour qui a lu ses récents livres et suivit ses interviews, les positions de Michel Rocard ne sont pas surprenantes. Je dirai même qu’ils sont dans la continuité de ce qu’il défend depuis des années, en particulier sur les changements de l’économie mondiale et la dangerosité des thèses néolibérales dérégulatrices souvent défendues par les droites américaines et européennes. A ce titre il ne peut qu’applaudir les propos de Sarkozy d’en finir avec le « laisser-faire » et « laissez-passer ».

Mais il ne faut pas oublier qu’on est en période de congrès et que certains socialistes vont user de la sortie de Rocky pour attaquer la motion A, dont le premier signataire est Bertrand Delanoë et dont Michel Rocard est signataire.

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JDD. Sarkozy est-il de gauche?

Michel Rocard. Evidemment non ! Le fait d’être de droite ou de gauche est l’affaire de toute une vie, d’une continuité, d’une grille de choix permanente. Les amitiés et les relations de M. Sarkozy sont clairement dans le grand capital, clairement à droite. Et sa ligne politique aussi : on le voit dans l’inhumanité avec laquelle il traite le problème de l’immigration.

Mais c’est un homme de droite qui a de fortes pulsions réformatrices. Il a envie de changer des choses. Et en tant que président de la République il veut maintenir la cohésion sociale en France. Je rappelle que le revenu de solidarité active (RSA) est une idée sur laquelle nous avons nous-mêmes beaucoup travaillé au Parti socialiste. Et ce RSA correspond trait pour trait à l’allocation compensatrice de revenu que les groupes de réflexion du PS avaient soumise à Lionel Jospin lorsqu’il était Premier ministre.


Le RSA est donc bien une mesure de gauche ?


C’est d’abord une mesure sociale intelligente. Pourquoi vouloir tout étiqueter et classer ? Je suis content de voir resurgir ce revenu de solidarité, mais cela ne fait pas pour autant du président un homme de gauche. La droite française défend de manière inconditionnelle un régime économique nommé capitalisme. Or ce régime a subi depuis trente ans une formidable révolution interne. La croissance et le plein-emploi ont disparu. Le quart de la population est précaire, chômeur ou pauvre. Que même des hommes politiques de droite se rendent compte qu’il y a là une erreur d’aiguillage du capitalisme, c’est la moindre des choses ! Cela n’en fait pas des hommes de gauche pour autant, mais cela rend des convergences possibles.


Quel est le principal critère qui empêche, selon vous, de considérer Nicolas Sarkozy comme quelqu’un de votre camp ?


Cela a toujours été le critère fiscal. Le paquet fiscal a confirmé que Nicolas Sarkozy est un homme de droite.

Mais là, il veut s’en prendre aux parachutes dorés, donc pénaliser les plus riches…

Je l’espère bien ! Henry Ford, qui fut un grand industriel, et qui incarnait la droite paternaliste, disait qu’il ne fallait pas trop de règles dans le capitalisme, mais qu’il fallait, du coup, une éthique. Il trouvait scandaleux que les grands patrons se payent plus de 40 fois le salaire moyen des gens qu’ils commandent. Nous sommes passés aujourd’hui à 300 ou 350 fois plus ! L’équité a disparu, le système n’est plus vendable à des électeurs. Et Sarkozy le comprend parfaitement.

Sarkozy cherche-t-il à brouiller les pistes entre droite et gauche ?

Disons que c’est un homme de droite ouvert. La crise est suffisamment grave pour qu’on respecte ce qu’en dit le président sans y voir, en plus, de la manoeuvre politicienne.

Quelles autres mesures d’inspiration de gauche, comme le RSA, lui souffleriez-vous ?

Pour sortir de la crise, il faut s’attaquer aux paradis fiscaux, développer une régulation financière beaucoup plus ferme, s’attaquer aux rémunérations excessives, limiter les OPA et probablement interdire qu’elles servent à dépecer les entreprises. Sur tout ça, il peut y avoir une grande convergence entre une droite réformatrice et intelligente ce qui est le cas de Nicolas Sarkozy et une gauche non révolutionnaire. S’il y a un sommet mondial, comme il le demande, il y aura sûrement des gouvernements de gauche qui y participeront.

Son épouse Carla peut-elle l’inspirer ?

Oui. C’est d’ordre privé mais c’est tout à fait possible, on est toujours influencé par ceux qu’on aime. La composition du gouvernement avant même l’épisode Carla Bruni avait montré que ce n’est pas un homme sectaire.

19 septembre 2008

75ème Congrès du PS (1)

Le 14, 15 et 16 novembre prochain doit se tenir à Reims, le 75ème Congrès du Parti Socialiste français. J’avais dans une note précédente exprimés mes doutes et partagé l’analyse que je tirais de la situation. Six mois après, après bien des événements, j’ai envie de revenir sur le sujet.

Mode d’emploi d’un congrès au PS :

La rédaction de contributions générales et thématiques. Seuls des membres du Conseil National (le Parlement du Parti) peuvent, en déposant leurs signatures, porter ces textes au Bureau National qui les enregistre. Les militants sont libres de les signer tout en sachant qu’on ne peut apporter sa signature qu’à une seule contribution générale. Les textes n’engagent à rien mais c’est souvent l’occasion pour les différents courants et sensibilités internes d’exister.

A partir de ces contributions, les différentes sensibilités élaborent des motions. Elles constituent le programme politique (vie interne, politique nationale) des signataires qui la portent devant les militants.

Après une brève campagne, les militants votent sur ces motions.

Ensuite les militants organisent les congrès fédéraux (au niveau du département) sur la base des motions nationales et organisent la répartition des sièges fédéraux en fonction du résultat du vote des militants.

Le Congrès national officialise le résultat des votes qui détermine la physionomie du conseil national (en gros qui pèsent quoi, il faut savoir que seule une motion qui obtient plus de 5% des voix peut prétendre avoir des représentants au sein du Conseil national). C’est aussi à ce moment là qu’on se décide ou non à faire la synthèse.

Les militants votent en section pour l’élection du Premier secrétaire.

Enfin, le conseil national désigne le Bureau national et élit le Secrétariat national (sorte de gouvernement du parti).

 

Les motions :

Cette année on en décompte 21. Je ne parle même pas des contributions thématiques tellement nombreuses que la direction a décidé de ne pas nous les envoyer par courrier. Cette littérature militante montre toute la richesse de la diversité des pensées et d’analyses des socialistes : ces textes représentent quand même un certain travail et un certain investissement militant. C’est important de le souligner.

Mais d’un autre côté, dans la mesure où certaines contributions partagent grosso modo les mêmes idées, cette quantité de textes donne l’image d’un émiettement suicidaire. Je n’ai pas suffisamment d’expérience militante mais ce congrès ne semble pas être « normal ».

J’envisageais au départ une analyse comparée des positions des différentes contributions sur un certain nombre de thèmes (économie, Europe, politique sociale, environnement, le parti, désignation du candidat etc.), mais j’avoue avoir fait mon feignant. Je le ferai pour les motions.

Après une lecture rapide d’une majorité des contributions*, j’en tire la typologie suivante. Bien entendu, elle est discutable. Je l’ai établie selon ma perception des choses.

1. les contributions des présidentiables (Bertrand Delanoë, Ségolène Royal)

2. les contributions des courants réformistes (Laurent Fabius, Pierre Moscovici, Martine Aubry)

3. les contributions « personnelles » (François Hollande, Gaëtan Gorce, Frédéric Leveillé, Marylise Lebranchu)

4. les contributions « de la gauche » du PS (Dolez, Hamon, Emmanuelli, Mélenchon, Filoche, Lienemann, Fleury)

5. les contributions régionales (Ayrault, Collectif Ligne Claire, fédération de Meurthe et Moselle)

6. les contributions innovantes (Utopia, Socialisme écologique, Urgence sociale)

Mes observations: 

Je constate que le pôle réformiste ou de tendance social-démocrate (dans lequel je mets Delanoë, Moscovici, Aubry, Royal, Hollande pour les plus fameux), qui avait fondé l’ancienne motion A, arrivée en tête au 74ème congrès du Mans, est aujourd’hui éclaté. S’il continue sa division lors du dépôt des motions, on risque bien de se retrouver sans réelle majorité. Et alors tout est possible.

Etant un soutient de Dominique Strauss-Kahn et un proche de Socialisme et démocratie, « son » courant, j’aurai pû signer la contribution « Besoin de Gauche », portée par Pierre Moscovici. Mais cette contribution constitue surtout une méthode de gouvernance du parti pour les 2, 3 prochaines années, et basée sur le refus de la présidentialisation du parti, la relance du travail collectif via des conventions régulières, et le choix du mode des primaires pour la désignation du leader socialiste.

Je trouve que pour un courant qui se pensait à l’avant-garde de la réflexion et des propositions, le texte présenté est forcément décevant. Par ailleurs je regrette qu’aucunes précisions n’aient été apportées sur les modalités du débat et travail collectif. D’autre part le choix des primaires ne me convainc pas vraiment. Enfin, le comportement de certains responsables SD au cours de ces 6 derniers mois m’a peu incité à signer cette contribution.

J’ai donc signé la contribution « Urgence sociale » de Pierre Larrouturou, motivé par le constat fait sur la situation économique (et politique français et internationale. Mais je ne cache pas que les solutions envisagées sont diversement appréciables et la méthode pas toujours crédible. Le courant Utopia m’a également semblé très novateur dans le paysage politique, même si peut être trop conceptuel et pas assez « pratique ».

La semaine prochaine je parlerai des motions et des enjeux du congrès.

* vous pouvez retrouver l'ensemble des contributions sur le site du Parti socialiste français

19:06 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : congrès, ps, dsk, larrouturou

10 septembre 2008

Kathy's Song

 

I hear the drizzle of the rain
Like a memory it falls
Soft and warm continuing
Tapping on my roof and walls.

And from the shelter of my mind
Through the window of my eyes
I gaze beyond the rain-drenched streets
To england where my heart lies.

My minds distracted and diffused
My thoughts are many miles away
They lie with you when youre asleep
And kiss you when you start your day.

And as a song I was writing is left undone
I dont know why I spend my time
Writing songs I cant believe
With words that tear and strain to rhyme.

And so you see I have come to doubt
All that I once held as true
I stand alone without beliefs
The only truth I know is you.

And as I watch the drops of rain
Weave their weary paths and die
I know that I am like the rain
There but for the grace of you go I.

22:24 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (24)

06 septembre 2008

Le mépris

Ce lundi j’entame ma dernière semaine de travail saisonnier. En repensant à ces six étés passés dans le domaine de la peinture et de la pose du sol, je mesure le chemin parcouru - avec ses rencontres et ses aléas - et prend conscience de l’expérience – tant professionnelle qu’humaine -acquise au fur et à mesure. La satisfaction du patron et de mon chef d’équipe, tous les deux de ma famille, sonne comme une reconnaissance pour un non-manuel, à la base, comme moi.

Terminant en principe mes études l’été prochain, je ressens comme un pincement au cœur en constatant que c’est certainement la dernière fois que je travaille dans ce secteur. Il me faudra chercher un métier du côté de l’action publique, secteur qui me tient à cœur et qui a été à la base du choix de mon parcours universitaire. Je sais que dans cette optique, mon expérience professionnelle dans le bâtiment ne m’aidera pas beaucoup, quand elle ne me sera pas cyniquement et socialement reprochée.

Ceci me fait penser au mépris que certaines personnes affichent vis-à-vis de ces métiers et des gens qui y travaillent. Je pense à un de mes cousins qui s’est fait snobé toute une soirée par un couple, dès lors qu’il avait dit sa profession. Je pense à ce triste témoignage de certains ouvriers vis-à-vis de la gente féminine : « quand tu dis que t’es peintre, tu fais fuir les filles ». Je pense à certains cadres du bâtiment (archi, conducteurs de travaux etc.) qui prennent les ouvriers pour des buses et à qui ils refusent de fournir un sanitaire sur un chantier. « Quoi ! Mais vous chiez vous ? » Doivent-ils penser. Je pense à cette boutade entres camarades étudiants, mais qui ne m’est pas concernée, sur l’option professionnelle si on ne trouve rien après notre diplôme: "si je trouve rien, tu m'embaucheras comme peintre".

Ce qui me surprend en fait, c’est que je croyais que le mépris venait plutôt de gens « d’en haut » alors que des gens « d’en bas » affichent aussi un certain mépris. Signalons déjà qu’entre gens du bâtiment, on ne se fait pas de cadeau, je pense à certains commentaires entre corps de métiers, ou à des propos à caractère ethnique.

Mais je pensais à cette expérience toute personnelle, fraiche de ce vendredi. Nous travaillions dans un quartier populaire, dans une maison individuelle, toute proche de barres HLM. Nous refaisions le plafond chez une mamie de 82 ans, veuve et isolée, qui nous tapait la causette. Comme c’est moi qui ait les clés du camion (alors que je ne le conduis pas), j’ai l’impression d’être Saint Pierre, je vais y chercher du matériel. J’ai fait plusieurs allés retours sans histoires.

Là, je cherche quelque chose dans le camion quand j’entends la voix d’un d’homme me dire :

- « Oh ! Ca vous plait comme boulot ? »

Je me retourne et répond benoitement :

-  Oui, bien sûr…

-  Mais c’est un métier de merde !

La réponse me laisse sur le cul comme on dit. J’observe l’homme. Il a un visage dur, peu souriant. Outre qu’il dégage un air antipathique, il semble tout à fait sérieux.

- Ah ! Et vous !? Vous faites quoi monsieur dans la vie ?

- Moi, je travaille pas…

Je n’arrive pas à me rappeler s’il avait ajouté quelque chose ou pas.

- Ah… fis-je, avec un sourire en coin.

- Ah bien sûr ! Vous valez plus que moi, c’est ça hein ? dit-il d’un air offusqué.

- Pas du tout… Non mais attendez, vous arrivez ici et me dites que mon métier c’est de la merde !

- C’est pas ce que j’ai dit !

- Si ! Vous m’avez dit que je faisais un métier de merde !

- C’était pas la première chose que j’ai dite, je vous ai demandé si ça vous plaisez…

- Eh bien oui, ça me plait ! – et j’ajoute plus loin - Même si je fais ça que l’été.

Un temps de silence.

- Et les gens, ils vous accueillent bien ? ils sont contents ? me demande-t-il.

L’expression du visage a changé. Il sourit. Je vois pas bien où il veut en venir.

- Ca dépend… dis-je en haussant les épaules

On dirait qu’il rigole. J’ignore si c’est de moi ou de lui-même en pensant à nos premiers échanges

- Oui… C’est compliqué ! Répète-t-il en hochant la tête. Il sourit toujours

- Voilà. Allez, au revoir.

Et je m’en vais.

Voulait-il dire que peintre est un métier peu valorisant - et dans ce cas c'est un jugement - ou bien peu valorisé - et là c'est un regret - ? La doute est permi. On passe à la limite du mépris à la méprise. Mais en réalité, il n'était pas question pour moi de laisser insulter cette profession que j'exerce l'été. Par principe.

18:33 Publié dans Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : bâtiment