Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14 juillet 2011

Primaire socialiste 2012 (3)

De l’importance des listes de soutiens.

La phase des déclarations de candidatures s’est achevée hier à minuit. A moins d’un retour rapide de DSK, blanchi des accusations portées contre lui, ou d’une participation d’une autre formation politique (le MRC via Chevènement), non soumis au calendrier socialiste, la primaire comptera bel et bien six candidats.

Si l’on met de côté le cas de Jean-Michel Baylet, tous les candidats socialistes à la primaire appuient leurs candidatures sur le soutien de très nombreux élus. Aubry et Hollande affichent les plus importantes listes de soutiens, quand Montebourg, Royal et Valls plafonnent et cherchent à compenser par le recrutement de « volontaires ».

Alors que la primaire est ouverte à tous les français, ce sont les sympathisants de gauche qui choisiront le candidat en octobre prochain, la course au soutien d’élus détonne quelque peu. On se croirait dans la préparation d’un congrès. Pourtant, après réflexions, j’analyse quelques raisons justifiant la constitution de telles listes.

Tout d’abord, pour être candidat (socialiste) à la primaire, un certain nombre de parrainages sont requis. Mais comme pour la présidentielle, en avoir bien plus que le minimum requis n’est pas interdit (de mémoire, en 2007 Royal affichait 11 000 parrainages alors que seuls 500 suffisent). De telles listes sont donc très utiles pendant la phase des déclarations des candidatures.

Ensuite, une liste de soutiens assez importante montre qu’une dynamique collective s’est crée autour du candidat. Un bon candidat, c’est quelqu’un qui fédère autour de lui, en particulier des gens de sensibilité et d’horizons différents, que ces soutiens soient par intérêt ou par conviction. Un manque de soutiens peut décourager certaines candidatures (Moscovici par exemple).

Enfin, de nombreux militants socialistes choisiront leur candidat en fonction de ses soutiens, non qu’une consigne leur soit donné en ce sens mais parce que beaucoup sont à l’écoute de leurs élus (locaux, nationaux). Or les militants constituent la fourchette basse du corps électoral de la primaire, et restent les meilleurs relais des candidats (via le tractage, le porte à porte, les affiches, la présence sur les marchés etc).

L’inconnu de ces primaires reste la participation électorale des français de gauche. La mobilisation des militants et volontaires auprès de ces derniers sera déterminante. Mais c’est par leur style, l’approche politique, leur choix des thèmes et des priorités que les six candidats se démarqueront les uns des autres. Un messager est une condition nécessaire, mais avoir un message est encore plus déterminant.

Note 1 : Moscovici, candidat ?

Note 2 : Le PRG participera à la primaire socialiste

19 mars 2009

Le nerf de la guerre

Dans une précédente note, j’ai retracé mon petit parcours de militant à 20 euros au sein du Parti Socialiste. Au cours de mes deux années d’adhésion, et fort d’une expérience malheureuse d’élection municipale, j’ai pu mesuré l’importance du facteur humain dans le bon fonctionnement et la cohésion d’un groupe, qu’il s’agisse d’une section, d’un courant ou d’un groupe de soutien sur le net.

Mais maintenant que je m’implique un peu plus dans la vie de ma section locale, où je suis secrétaire de section adjoint en charge de la communication (blog de la section, journal de la section), je me rend compte qu’une autre difficulté affaiblie l’engagement et l’activité d’un groupe : l’argent, le nerf de la guerre.

Lors de la première réunion de la commission administrative, soit le conseil d’administration de la section qui prépare les réunions mensuelles de section en fixant un ordre du jour etc., le trésorier nous a informé du montant d'argent dont disposait de la section pour fonctionner. Dans la mesure où nous n’avons pas de local à entretenir (qui supposerait, j’imagine, d’une part que nous soyons plus nombreux, et d’autre part un soutien financier de la fédération) les économies de la section doivent pouvoir servir entièrement à notre action locale (tracts, pots de l’amitié/réunion ouverte etc).

Héritant d’un section démobilisée et divisée, résultat cumulé d’animosités personnelles anciennes et des lendemains de batailles électorales (municipales et congrès), la commission administrative, sous l’impulsion du nouveau secrétaire de section, a souhaité relancer l’activité de la section. Cela passe d’abord par la tenue de réunion de section tous les mois, même si le nombre de militants y participant reste faible. C'est aussir agir par le biais du journal de la section.

Tout en montrant aux habitants de la commune que les socialistes sont présents, l'intérêt du journal (feuille A3 pliée en deux) est de communiquer nos points de vue sur ce qui passe dans le pays en général et dans notre commune en particulier. Depuis le dernier recensement, notre ville compte 10 000 habitants. Pour une distribution dans les boites aux lettres, nous avons besoin d'environ 4000 tracts.

Mais combien ça nous coûte ?

  • Si on va à la fédération imprimer et photocopierle nombre de papier nécessaire, cela nous revient à 400 euros.
  • Si on fait appel à une entreprise, cela nous revient à 280 euros.

Dans les deux cas, aves nos maigres réserves, nous n'avons pas de quoi faire plus de 5 numéros. Nous sommes bien obligé d'adopter le système D.

 

En voyant ce que ça nous coûte, ça réduit forcément nos ardeurs, et ce d'autant plus que nous savons bien qu'un tract est généralement peu lu. Mais les quelques retours des deux premiers numéros montrent qu'ils ont une certaine utilité.

Dans ce contexte de moyens financiers exigus, je me souviens de la proposition de Ségolène Royal durant le congrès de réduire le tarif d'adhésion à une somme symbolique (10-20 euros) argumentant que la cotisation constituait une "taxe sur le militantisme". Certes sa proposition n'interdisait pas à un militant de donner plus s'il le souhaitait. Je me demande alors si demain nous appliquons cette mesure comment le PS pourra agir localement.

Actuellement les tarifs de cotisation sont fixés librement par les sections tout en sachant qu'une part minimale revient à la fédération. Par chez moi, l'adhésion minimale est de 68 euros. Un militant qui paye ce tarif ne "rapporte" rien à la section car tout part à la fédération. Un tarif  inférieur est prévu pour les étudiants, les petits-retraités, les chômeurs et les RMistes, "rapportant" encore moins au budget de la section. C'est exactement mon cas. Seuls ceux qui versent au dessus des 68 euros contribuent à financer la section.

Baisser les tarifs d'adhésion à 20 euros et espérer jouer sur l'effet volume est assez aléatoire car le coût d'une telle mesure ne sera vraisemblablement pas compensé par l'arrivée de nouveaux militants, pris au sens global. Le fait que l'essentiel des finances du PS sont des fonds publics, n'empêche pas qu'une telle proposition est de nature à mettre en difficulté l'autonomie de la ressource et des dépenses de chaque section par rapport aux fédérations, et les fédérations par rapport au niveau national. Cela n'opérerait-il pas une recentralisation du parti préjudiciable à la démocratie interne ? N'est-ce pas aussi s'asseoir sur le principe de progressivité de l'impôt, donc ici le montant de la cotisation, qui est pourtant au coeur de notre combat politique et de nos valeurs socialistes ? Car si un impôt est un prélèvement, c'est aussi une ressource pour l'action collective.

00:13 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ps, congrès, royal

30 octobre 2008

75ème Congrès du PS (2)

Le 6 novembre prochain, les militants socialistes français sont appelé à voter dans le cadre de leur 75ème congrès national qui se déroulera les 14, 15 et 16 novembre à Reims.

Sur la base de six motions, ils doivent choisir l’orientation générale du parti pour les trois ou quatre prochaines années. Celle-ci se matérialise par le renouvellement des différentes instances du parti, au niveau fédéral (c'est-à-dire départemental) comme au national.

Dans un premier temps, le vote du 6 novembre déterminera la prochaine physionomie politique du Conseil national, véritable parlement du PS. Ensuite, selon la motion arrivée en tête et les négociations qu’elle mènera avec les autres motions, les militants voteront pour la désignation du prochain premier secrétaire qui composera le bureau et le secrétariat national.

Les six motions sont les suivantes :

Motion A Motion B Motion C

Motion D Motion E Motion F

Pour l’instant je n’ai pas arrêté mon choix quant à la motion à soutenir. En attendant de régler quelques problèmes avec ma conscience et mon éthique, je sais déjà pour quelles motions je ne voterai pas. Je me contente jusque là de regarder ici ou là ce qui se dit sur les uns et sur les autres pour m’aider à faire ce choix.

Il est intéressant de voir comment les camarades définissent les enjeux du congrès. Pour certains le congrès se résumerait à un choix entre « un socialisme moderne et un socialisme archaïque », entre « la cohérence d’un côté et le mariage des carpes et des lapins de l’autre », entre « une équipe qui veut ouvrir portes et fenêtres et une équipe d’apparatchiks qui veulent surtout rien changer », entre « une motion jeune et féminisée d’un côté et des motions de vieux éléphants » etc.

J’ai la faiblesse de penser que ce sont là de faux débats :

Le fameux clivage révolution/réforme c’est du passé : le Parti socialiste est bel et bien réformiste. C’est agaçant d’avoir à le répéter et d’avoir à se justifier. En 15 ans de gouvernement par intervalles, les socialistes ont montrés qu’ils étaient du côté de la réforme. Et si on allait encore plus loin, on peut dire que le PS est réformiste depuis le congrès de Tours en 1920 (avec bien sûr depuis des périodes noires et un double langage insupportable).

Le couplet « ouvrir les portes et les fenêtres » est régulier en période de congrès. Tout le monde le dit, mais personne ne le fait. Et les motions qui en font un cheval de batailles sont quand même signées par des gens qui étaient aux responsabilités au Parti, à des niveaux différents, et qui n’ont jamais rien fait dans ce sens. C’est pourtant incontestable, le PS a besoin de sang neuf car sa base militante vieillit. Si dans les dix prochaines années, le PS ne fait pas face aux départs de ses papy-boomers, avec ce que ça implique aussi en termes de transmissions de savoirs et de bonnes expériences, il finira par devenir un parti sans militants : un simple parti de cadres.

Dans le même esprit, le PS doit faire émerger de nouvelles têtes, à l’image de la société française et en conformité aux principes qu’il énonce et dit défendre. Plus de diversité, plus de femmes et plus de jeunes. Mais est-ce là un moyen ou un but en soi ? Plus précisément, sur la question des jeunes, j’ai beaucoup de mal avec le discours anti vieux qui se cache derrière cette valorisation de la figure de la jeunesse. Et c’est un jeune qui le dit ! Ainsi je trouve déplacés les propos de certains sur Lionel Jospin ou Michel Rocard : « une équipe de looser, une équipe du passé ». Or je doute fort qu’ils soient dans la prochaine direction du PS si d’aventure la motion A, celle porté par Delanoë, l’emportait.

Enfin la notion de cohérence est assez subjective. Et d’abord (in)cohérent : par rapport à quoi et/ou par rapport à qui ? On accuse les uns de changer de fusil d’épaule selon les circonstances, on reproche aux autres de s’allier avec les adversaires internes d’hier. Je suis amusé par ces donneurs de leçons en cohérence, élus comme militants, parce qu’ils finissent eux même tôt ou tard par se montrer contradictoires.

Au fond c’est très humain. C’est ce qu’on a tous tendance à oublier. La démagogie et l’opportunisme me sont insupportables mais l’inflexibilité de certains, cachée tantôt derrière le beau prétexte de la raison pure tantôt derrière celui des nobles valeurs dont on se croit le seul dépositaire, n’est pas forcément plus crédible (ni vivable). Outre le fait que les situations auxquelles on se confronte changent et nous poussent naturellement à changer notre façon de penser et d’agir, il reste que l’homme est un être de raison mais pas dénué d’affects, de sentiments, d’une somme d’expérience, d’un milieu et de relations sociales. La cohérence est donc relative.

13:32 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : congrès

27 septembre 2008

Début de polémique: l'itw de Rocard au Parisien

Début de polémique au PS après les propos tenus par Michel Rocard, dans un entretien au Parisien, sur le discours de Sarkozy à Toulon. Voir l’article du Nouvel Obs ici.

Réputé pour son « parler-vrai » et ses prises de positions parfois à contre courant de celles généralement tenues par les principaux dirigeants socialistes, l’ancien Premier Ministre de François Mitterrand surprent toujours, autant qu’il agace certains.

J’ai pour ma part, et c’est pas nouveau, une grande admiration pour ce monsieur. Ca ne m’empêche pas d’être en désaccords avec ses choix et certaines de ces argumentations. En l’espèce, si je regrette son optimisme sur le RSA, je pense qu’on lui fait encore un mauvais procès.

 

Pour qui a lu ses récents livres et suivit ses interviews, les positions de Michel Rocard ne sont pas surprenantes. Je dirai même qu’ils sont dans la continuité de ce qu’il défend depuis des années, en particulier sur les changements de l’économie mondiale et la dangerosité des thèses néolibérales dérégulatrices souvent défendues par les droites américaines et européennes. A ce titre il ne peut qu’applaudir les propos de Sarkozy d’en finir avec le « laisser-faire » et « laissez-passer ».

Mais il ne faut pas oublier qu’on est en période de congrès et que certains socialistes vont user de la sortie de Rocky pour attaquer la motion A, dont le premier signataire est Bertrand Delanoë et dont Michel Rocard est signataire.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

 

JDD. Sarkozy est-il de gauche?

Michel Rocard. Evidemment non ! Le fait d’être de droite ou de gauche est l’affaire de toute une vie, d’une continuité, d’une grille de choix permanente. Les amitiés et les relations de M. Sarkozy sont clairement dans le grand capital, clairement à droite. Et sa ligne politique aussi : on le voit dans l’inhumanité avec laquelle il traite le problème de l’immigration.

Mais c’est un homme de droite qui a de fortes pulsions réformatrices. Il a envie de changer des choses. Et en tant que président de la République il veut maintenir la cohésion sociale en France. Je rappelle que le revenu de solidarité active (RSA) est une idée sur laquelle nous avons nous-mêmes beaucoup travaillé au Parti socialiste. Et ce RSA correspond trait pour trait à l’allocation compensatrice de revenu que les groupes de réflexion du PS avaient soumise à Lionel Jospin lorsqu’il était Premier ministre.


Le RSA est donc bien une mesure de gauche ?


C’est d’abord une mesure sociale intelligente. Pourquoi vouloir tout étiqueter et classer ? Je suis content de voir resurgir ce revenu de solidarité, mais cela ne fait pas pour autant du président un homme de gauche. La droite française défend de manière inconditionnelle un régime économique nommé capitalisme. Or ce régime a subi depuis trente ans une formidable révolution interne. La croissance et le plein-emploi ont disparu. Le quart de la population est précaire, chômeur ou pauvre. Que même des hommes politiques de droite se rendent compte qu’il y a là une erreur d’aiguillage du capitalisme, c’est la moindre des choses ! Cela n’en fait pas des hommes de gauche pour autant, mais cela rend des convergences possibles.


Quel est le principal critère qui empêche, selon vous, de considérer Nicolas Sarkozy comme quelqu’un de votre camp ?


Cela a toujours été le critère fiscal. Le paquet fiscal a confirmé que Nicolas Sarkozy est un homme de droite.

Mais là, il veut s’en prendre aux parachutes dorés, donc pénaliser les plus riches…

Je l’espère bien ! Henry Ford, qui fut un grand industriel, et qui incarnait la droite paternaliste, disait qu’il ne fallait pas trop de règles dans le capitalisme, mais qu’il fallait, du coup, une éthique. Il trouvait scandaleux que les grands patrons se payent plus de 40 fois le salaire moyen des gens qu’ils commandent. Nous sommes passés aujourd’hui à 300 ou 350 fois plus ! L’équité a disparu, le système n’est plus vendable à des électeurs. Et Sarkozy le comprend parfaitement.

Sarkozy cherche-t-il à brouiller les pistes entre droite et gauche ?

Disons que c’est un homme de droite ouvert. La crise est suffisamment grave pour qu’on respecte ce qu’en dit le président sans y voir, en plus, de la manoeuvre politicienne.

Quelles autres mesures d’inspiration de gauche, comme le RSA, lui souffleriez-vous ?

Pour sortir de la crise, il faut s’attaquer aux paradis fiscaux, développer une régulation financière beaucoup plus ferme, s’attaquer aux rémunérations excessives, limiter les OPA et probablement interdire qu’elles servent à dépecer les entreprises. Sur tout ça, il peut y avoir une grande convergence entre une droite réformatrice et intelligente ce qui est le cas de Nicolas Sarkozy et une gauche non révolutionnaire. S’il y a un sommet mondial, comme il le demande, il y aura sûrement des gouvernements de gauche qui y participeront.

Son épouse Carla peut-elle l’inspirer ?

Oui. C’est d’ordre privé mais c’est tout à fait possible, on est toujours influencé par ceux qu’on aime. La composition du gouvernement avant même l’épisode Carla Bruni avait montré que ce n’est pas un homme sectaire.

19 septembre 2008

75ème Congrès du PS (1)

Le 14, 15 et 16 novembre prochain doit se tenir à Reims, le 75ème Congrès du Parti Socialiste français. J’avais dans une note précédente exprimés mes doutes et partagé l’analyse que je tirais de la situation. Six mois après, après bien des événements, j’ai envie de revenir sur le sujet.

Mode d’emploi d’un congrès au PS :

La rédaction de contributions générales et thématiques. Seuls des membres du Conseil National (le Parlement du Parti) peuvent, en déposant leurs signatures, porter ces textes au Bureau National qui les enregistre. Les militants sont libres de les signer tout en sachant qu’on ne peut apporter sa signature qu’à une seule contribution générale. Les textes n’engagent à rien mais c’est souvent l’occasion pour les différents courants et sensibilités internes d’exister.

A partir de ces contributions, les différentes sensibilités élaborent des motions. Elles constituent le programme politique (vie interne, politique nationale) des signataires qui la portent devant les militants.

Après une brève campagne, les militants votent sur ces motions.

Ensuite les militants organisent les congrès fédéraux (au niveau du département) sur la base des motions nationales et organisent la répartition des sièges fédéraux en fonction du résultat du vote des militants.

Le Congrès national officialise le résultat des votes qui détermine la physionomie du conseil national (en gros qui pèsent quoi, il faut savoir que seule une motion qui obtient plus de 5% des voix peut prétendre avoir des représentants au sein du Conseil national). C’est aussi à ce moment là qu’on se décide ou non à faire la synthèse.

Les militants votent en section pour l’élection du Premier secrétaire.

Enfin, le conseil national désigne le Bureau national et élit le Secrétariat national (sorte de gouvernement du parti).

 

Les motions :

Cette année on en décompte 21. Je ne parle même pas des contributions thématiques tellement nombreuses que la direction a décidé de ne pas nous les envoyer par courrier. Cette littérature militante montre toute la richesse de la diversité des pensées et d’analyses des socialistes : ces textes représentent quand même un certain travail et un certain investissement militant. C’est important de le souligner.

Mais d’un autre côté, dans la mesure où certaines contributions partagent grosso modo les mêmes idées, cette quantité de textes donne l’image d’un émiettement suicidaire. Je n’ai pas suffisamment d’expérience militante mais ce congrès ne semble pas être « normal ».

J’envisageais au départ une analyse comparée des positions des différentes contributions sur un certain nombre de thèmes (économie, Europe, politique sociale, environnement, le parti, désignation du candidat etc.), mais j’avoue avoir fait mon feignant. Je le ferai pour les motions.

Après une lecture rapide d’une majorité des contributions*, j’en tire la typologie suivante. Bien entendu, elle est discutable. Je l’ai établie selon ma perception des choses.

1. les contributions des présidentiables (Bertrand Delanoë, Ségolène Royal)

2. les contributions des courants réformistes (Laurent Fabius, Pierre Moscovici, Martine Aubry)

3. les contributions « personnelles » (François Hollande, Gaëtan Gorce, Frédéric Leveillé, Marylise Lebranchu)

4. les contributions « de la gauche » du PS (Dolez, Hamon, Emmanuelli, Mélenchon, Filoche, Lienemann, Fleury)

5. les contributions régionales (Ayrault, Collectif Ligne Claire, fédération de Meurthe et Moselle)

6. les contributions innovantes (Utopia, Socialisme écologique, Urgence sociale)

Mes observations: 

Je constate que le pôle réformiste ou de tendance social-démocrate (dans lequel je mets Delanoë, Moscovici, Aubry, Royal, Hollande pour les plus fameux), qui avait fondé l’ancienne motion A, arrivée en tête au 74ème congrès du Mans, est aujourd’hui éclaté. S’il continue sa division lors du dépôt des motions, on risque bien de se retrouver sans réelle majorité. Et alors tout est possible.

Etant un soutient de Dominique Strauss-Kahn et un proche de Socialisme et démocratie, « son » courant, j’aurai pû signer la contribution « Besoin de Gauche », portée par Pierre Moscovici. Mais cette contribution constitue surtout une méthode de gouvernance du parti pour les 2, 3 prochaines années, et basée sur le refus de la présidentialisation du parti, la relance du travail collectif via des conventions régulières, et le choix du mode des primaires pour la désignation du leader socialiste.

Je trouve que pour un courant qui se pensait à l’avant-garde de la réflexion et des propositions, le texte présenté est forcément décevant. Par ailleurs je regrette qu’aucunes précisions n’aient été apportées sur les modalités du débat et travail collectif. D’autre part le choix des primaires ne me convainc pas vraiment. Enfin, le comportement de certains responsables SD au cours de ces 6 derniers mois m’a peu incité à signer cette contribution.

J’ai donc signé la contribution « Urgence sociale » de Pierre Larrouturou, motivé par le constat fait sur la situation économique (et politique français et internationale. Mais je ne cache pas que les solutions envisagées sont diversement appréciables et la méthode pas toujours crédible. Le courant Utopia m’a également semblé très novateur dans le paysage politique, même si peut être trop conceptuel et pas assez « pratique ».

La semaine prochaine je parlerai des motions et des enjeux du congrès.

* vous pouvez retrouver l'ensemble des contributions sur le site du Parti socialiste français

19:06 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : congrès, ps, dsk, larrouturou